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seroient indignes, quand elles seroient attachées à leur état. Ainsi l'oisiveté, l'orgueil, pour ne rien dire de plus, sont de la part des prêtres les seules sources de ces disputes scandaleuses: les devoirs esssentiels sont négligés ; l'honneur du sacerdoce et le scandale des fidèles ne sont comptés pour rien et dans un temps surtout où le clergé de ce diocèse vient de recevoir une humiliation (1) si publique et si douloureuse; où nous devrions nous réunir et nous ranimer pour effacer par un saint concours de piété, de zèle, de concorde d'édification, le souvenir d'un événement si triste et si honteux, nous le réveillons tous les jours par des dissensions et des animosités si publiques, qu'elles partagent même et troublent les villes et les paroisses, et qu'on les porte devant des tribunaux laïques où la honte du sacerdoce et l'opprobre du ministère, n'ont déjà que trop éclaté.

Notre intention, mes Frères, a été de rétablir l'ordre et la paix dans nos Eglises : l'ordre qui y étoit renversé le pasteur n'étoit plus le père de son peuple, ni le chef des ministres subalternes, établis ponr travailler sous ses yeux : la paix qui ne peut subsister que dans l'ordre, y étoit sans cesse troublée ; et dans cet état de confusion, les fonctions étoient sans fruit, le ministère sans honneur, les fidèles sans secours, et remédier à un abus si unipour 9. versel, inutiles. Il étoit donc essentiel d'y pour

tous nos soins

(1) Uu curé venoit d'être condamné au feu par arrêt du parlement.

voir par un réglement général, où l'autorité du prince a concouru avec la nôtre : mais le même esprit qui l'a dicté doit le faire observer; c'està-dire, comme on vient de vous le représenter avec tant de zèle, que les pasteurs qu'il rétablit à leur place, ne doivent pas en abuser; que les prêtres auxquels il assigne celles que les règles de la hiérarchie leur donnent, doivent penser qu'elle leur sera plus honorable, à mesure qu'ils se rendront plus utiles aux peuples; et qu'ils seroient inexcusables s'ils perpétuoient encore des divisions, dont le scandale retomberoit sur eux seuls, et dont ils porteroient aussi seuls la confusion et la peine.

Nous serions bien plus consolés, si à la place de ces dissensions si messéantes aux ministres de la paix et de la charité, nous voyions partout, comme nous l'avons vu dans différens cantons de ce diocèse, les prêtres et les curés de plusieurs paroisses voisines s'unir ensemble par une sainte association, s'assembler une fois l'année pour s'animer à la pratique de leurs devoirs, et s'obliger par des réglemens que nous approuverons toujours avec plaisir, à se donner des avis mutuels et charitables, à exclure même ceux qui se seront dans la suite rendus indignes d'une si édifiante société, à se secourir dans leurs maladies, à veiller sur les besoins temporels et spirituels de leurs confrères mourans, à mettre à couvert de l'avidité et de l'usurpation de leurs proches, et leurs propres effets, et les titres et les registres de leurs

Eglises, et enfin à les aider dans ce dernier moment, où plusieurs meurent sans secours et sans consolation, de tous les soins que la charité et l'unité du même ministère doivent inspirer.

Si ces associations édifiantes s'établissoient danstout le diocèse, nous n'aurions pas besoin de faire des ordonnances, comme nous en allons publier, pour prévenir la dissipation et l'enlèvement des titres et des registres des Eglises après la mort des curés; tout demeureroit dans l'ordre requis; les parens ne se regarderoient pas comme héritiers des monumens publics des Eglises, d'où dépend la tranquillité publique et la sûreté des mariages, des baptêmes et des familles; et les paroisses u'ajouteroient pas à la douleur d'avoir perdu leur pasteur, celle de voir disparoître avec lui tous les titres authentiques et tous les témoi guages sacrés de leur état et de leur religion.

Mais, mes Frères, afin que ces titres puissent se conserver et se transmettre à vos successeurs vous devez veiller vous-mêmes pendant votre administration à les mettre en état d'être transmis et conservés. Nous avons été dans nos visites scaudalisés de la négligence de plusieurs curés sur un, point aussi essentiel.: les statuts du diocèse, les ordonnances de nos rois, les peines rigoureuses qui y sont portées contre les contrevenans, l'intérêt même public ne les touchent point : les baptêmes, les mariages, les certificats mortuaires; c'est-à-dire, tout ce tout ce qu'il y a de plus sacré, et qui fait toute la sûreté de l'état et de la religion,

tout cela n'est écrit que sur des feuilles volantes, sans ordre, sans soin, sans précaution: des titres si augustes et si saints sont dispersés à l'aventure comme des papiers de rebut : et tandis qu'il n'y a point de père de famille qui ne tienne les titres de sa maison et de ses enfans, et l'état journalier de ses affaires temporelles, dans un ordre scrupu leux et dans des registres sûrs, qui subsisteront après sa mort; des curés, les pères des fidèles, laissent dans un désordre affreux la filiation spirituelle de leurs enfans selon la foi; les témoignages publics de leur origine chrétienne, et tous les titres qui leur doment droit à l'héritage des enfans de Dieu. Il faut être bien peu touché, mes Frères, de la grandeur et de la sainteté de la religion, bien peu pénétré des devoirs de son ministère, bien insensible même au salut et à l'intérêt des fidèles, pour être capable d'une négligence si criminelle, et y persévérer même après en avoir été averti. Et en effet, qu'est-ce qui peut intéresser un pasteur, si la majesté de la religion, si le respect dû à ce qu'elle a de plus saint, si la sûreté publique, la tranquillité des familles, et son propre honneur, le trouvent insensible?

Que pourrois-je ajouter à cela pour vous, mes Frères, que ces avis ne regardent point, que vous adresser les belles paroles que saint Paul adressoit autrefois aux prêtres et aux fidèles de l'Eglise de Philippes? elles renferment tout ce que je pourrois vous dire de plus utile et de plus touchant. Au

reste, mes Frères, conservez le dépôt de la foi et de la vérité qui vous a été confié; puisez dans les sources pures, dans l'Ecriture et dans les Pères, les principes des mœurs, suivant lesquels vous devez vous conduire et conduire vos peuples; bannissez les pratiques superstitieuses de vos Eglises ; ne vous départez jamais des règles de la vérité, sans laquelle tout ce qui porte le nom de piété, est toujours ou un abus, ou un scaudale: De cætero, Fratres, quæcumque sunt vera. (Philipp. 4. 8.)

Montrez de la retenue dans vos mœurs et dans vos discours; qu'il ne vous échappe jamais rien d'indécent à la sainteté de votre ministère; portez sur votre visage une sainte pudeur, et cette gravité sacerdotale, qui fait respecter la religion de ceux même qui ne l'aiment pas; évitez les fa→ miliarités suspectes; et souvenez — Vous que le soupçon seul là-dessus pour un prêtre, est un crime que l'innocence même ne peut justifier: Quæcumque pudica.

Faites paroître une équité inviolable dans votre conduite, du désintéressement dans vos fonctions, de la prudence et de la charité dans votre zèle une égale affection pour tous les fidèles qui vous sont confiés, puisque vous êtes également le père de tous; point d'animosité que contre le vice, point de prédilection que pour la vertu, point d'acception de personnes, et que les besoins seuls de vos ouailles règlent les soins et les attentions. du pasteur: Quæcumque justa.

Inspirez aux peuples du respect pour les choses

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