confession, et de s'accuser du sacrilège que l'on a commis.

D. Quels sont les effets du Sacrement de Péni

tence?

R. Il produit dans les pécheurs la grâce sanctifiante; il remet les péchés commis après le Raptême; il change la peine éternelle due au péché mortel en temporelle, et il délivre de la peine temporelle due au péché véniel, ou du moins d'une partie.

D. La Confession a-t-elle été en usage dès le commencement de l'Eglise ?

R. Oui : la tradition est constante sur ce point. ·D. Qui sont les Ministres légitimes du Sacrement de Pénitence?

R. Les seuls Prêtres approuvés par l'Evêque.

CHAPITRE II.

De la Contrition.

D. QC'est

U'est-ce que la Contrition?

Qu'est-ce que

R.

C'est une douleur de l'ame, et une détestation des péchés que l'on a commis, avec un ferme propos de ne les plus commettre. D. Quelles qualités doit avoir une bonne Contrition?

R. Il faut qu'elle soit, 1. Intérieure. 2. Universelle. 3. Surnaturelle. 4. Souveraine.

D. Que signifie intérieure ?

R. Cela signifie qu'il ne suffit pas de prononcer de bouche quelque formule d'acte de contrition, mais que la douleur de ses péchés doit être dans le fond du cœur.

D. Pourquoi faut-il que la douleur soit dans le cœur ?

R. Parce que, comme le péché a eu son principe dans le cœur par l'attache à la créature, il faut aussi que le remède qui l'efface, qui est la douleur, se trouve dans le cœur.

D. Qu'entend-on par ce mot Universelle ? R. On entend que nous devons être marris de tous nos péchés mortels sans en excepter un seul.

D. Que signifie Surnaturelle ?

R. Que la douleur doit avoir la grâce pour principe, et que le motif en doit être audessus de tous les motifs naturels.

D. Donnez des exemples des motifs surna turels ?

R. Les motifs sont surnaturels, lorsque, par exemple, j'ai de la douleur de mon péché parce qu'il offense un Dieu souverainement aimable, et qu'il lui déplaît, ou parce que le péché m'exclud du Paradis, et me fait mériter l'enfer. Au contraire, si j'ai de la douleur de mon péché, parce qu'il me cause de la honte devant les homines, ou me prive d'un bien temporel, mon motif alors n'est que naturel.

D. Qu'entendez-vous par Souveraine ! R. Que notre douleur doit être plus grande qu'aucune autre douleur.

D. Est-il nécessaire pour cela que cette douleur soit sensible?

R. Non la véritable douleur ne consiste pas dans les larmes et les sanglots; il suffit que

nous soyons disposés à tout souffrir, plutôt que d'offenser Dieu mortellement.

D. Dépend-il de nous seuls d'avoir une bonne contrition?

:

R. Non mais Dieu ne manque pas de donner la grâce pour l'avoir, quand on la lui demande comme il faut.

D. Comment faut-il s'exciter à la contrition? R. Par la considération de la grandeur de Dieu, et de notre bassesse; par celle de sa bonté pour nous, et de ses perfections infinies, et par les autres motifs surnaturels dont on a déjà parlé.

D. Quelles qualités doit avoir le ferme propos
nécessaire pour un bonne contrition?
R. Il doit être universel pour tous les péchés
mortels, absolu et efficace.

D. Combien y a-t-il de sorte de contritions?
R. Il y en a deux : la parfaite et l'imparfaite.
D. Qu'est-ce que la contrition parfaite?
R. C'est celle qui est conçue par un motif de
charité, ou d'amour de Dieu pour lui-même

et sur toutes choses.

D. Cette sorte de contrition justifie-t-elle sans le Sacrement de Pénitence?

R. Oui mais elle laisse l'obligation de se confesser des péchés mortels dont on ne s'est pas encore accusé.

D. Qu'est ce que la contrition imparfaite? R. C'est celle qui est conçue par un bou motif comme par la crainte de l'enfer, par la considération de la laideur du péché, de la perte du Paradis, etc.

D. Comment l'appelle-t-on autrement?

R. On l'appelle Attrition.

D. Suffit-elle sans le Sacrement de Pénitence, pour justifier le pécheur ?

R. Non.

D. Suffit-elle avec le Sacrement?

R. Oui pourvu qu'elle renferme l'espérance du pardon, et là volonté absolue et efficace de ne plus pécher, et qu'elle ait les autres qualités d'une bonne contrition, qu'on a expliquées ci-dessus.

D. Dans quel temps faut-il faire l'acte de contrition, lorqu'on veut se confesser? R. Il suffit de l'avoir fait avant que de recevoir l'absolution, mais il est mieux de le faire avant la confession ou la déclaration de ses péchés.

D. A quelles marques connaîtrons-nous que nous avons une véritable contrition! R. 1. Si nous travaillons à changer de vie. 2. Si nous évitons les occasions du péché. 3. Si nous combattons nos passions et nos mauvaises inclinations. 4. Si nous aimons à pratiquer la vertu.

CHAPITRE III.

De la Confession.

D. U'est-ce que la Confession?

R. Qu'est-ce

C'est une accusation de ses péchés; faite à un Prêtre approuvé, dans le dessein d'en recevoir de lui l'absolution.

D. De quels péchés doit-on nécessairement s'accuser?

R. De tous les péchés mortels.
D. Pourquoi de tous ?

R. Parce qu'un péché mortel n'est jamais pardonné sans les autres. Il faut donc les dire tous, pour avoir le pardon de tous.

D. Quel mal y a-t-il de manquer de déclarer dans sa confession, un seul péché mortel par honte, ou autrement, par sa faute? R. C'est faire un sacrilège.

D. Suffit-il de dire le nombre des péchés mortels que l'on a commis?

R. Non il faut encore en dire l'espèce et les circonstances qui en changent l'espèce.

D. Qu'appellez-vous dire l'espèce de ses pé

chés?

R. Expliquer de quelle nature sont ses péchés, comme si ce sont des larcins, des juremens, des vengeances, ou quelqu'autre sorte de péché. D. Qu'entendez-vous par les circonstances qui changent l'espèce du péché ?

R. J'entends celles qui font que le péché change de nature; comme lorsqu'un péché, qui de soi n'est que véniel, devient mortel par quelque circonstance; ou qu'un péché, qui de sa nature est mortel, devient sacrilège. D. Rendez cela sensible par des exemples. R. Mentir dans la vue de nuire grièvement au prochain, renferme une circonstance qui d'un mensonge, qui n'est qu'un péché véniel de sa nature en fait un péché mortel. Dérober un vase sacré, renferme une circonstance qui rend ce péché sacrilège, qui ne serait d'ailleurs qu'un simple larcin.