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Lefèvre dit en parlant de l'Office de la sainte Vierge, dans l'Avis1 placé en tête de sa dernière édition de Corneille : « Ce volume ne se trouve dans aucune collection de ses œuvres. » En effet, après l'édition unique donnée par Corneille en 1670, la traduction de l'Office et des pièces placées à la suite n'avait jamais été reproduite intégralement; mais il eût été juste de remarquer que l'abbé Granet a placé dans les OEuvres diverses

GENDE: S. Joannes evangelista. (Dans un de nos deux exemplaires, cette planche n'est pas chiffrée; dans l'autre, elle porte le chiffre 447 et est placée, assez mal à propos, à cette page, c'est-à-dire dans les Hymnes de la Pentecôte.)

Page 498 (Hymnes du commun des saints): Dieu le père et JésusChrist assis dans une gloire au-dessus de laquelle plane le Saint-Esprit. LÉGENDE: Te unum in substantia, Trinitatem in Personis confitemur. Voici maintenant une planche de date antérieure:

Page 132 (Vêpres de l'office de la sainte Vierge): La présentation au temple. LÉGENDE :

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On lit au bas de cette planche: Matheus fecit. Jean Messager excudit. Or Matheus est un graveur des premières années du dix-septième siècle.

Les deux planches dont il nous reste à parler sont encore plus anciennes ; le monogramme IGT qu'elles portent est celui de Jacques Granthomme, qui est né vers 1560, et elles sont accompagnées chacune d'un distique français qu'il est par bonheur impossible d'attribuer à Corneille.

Page 88 (Prime de l'office de la sainte Vierge): Jésus-Christ dans la crèche. LÉGENDE:

Ton Createur te faict voir sa naissance,

Daignant souffrir pour toy des son enfance.

Page 266 (Instructions chrétiennes) : Le sermon de la montagne. LÉGENDE:

1.

Iesus apprend à ceste multitude

Quels sont les fruicts de sa beatitude.

Voyez au tome I, p. iv, de l'édition de 1854.

de Pierre Corneille, sous le titre de Traduction de plusieurs psaumes', non-seulement tous les psaumes proprement dits qu'on trouve dans l'Office, mais aussi les cantiques qui en font partie; il ne manquait donc plus que les Hymnes, les Instructions et Prières chrétiennes, et la traduction en prose. Il est vrai que Granet a eu le tort de ne pas même indiquer d'où il tirait ces psaumes, et qu'il les a publiés tout simplement suivant leur numéro2. Ce classement présente du reste un avantage: il permet de comparer facilement la traduction de Corneille à celles des autres interprètes du psalmiste. C'est ce qui nous a engagé à placer à la fin de ce volume une table des psaumes, disposée suivant leur ordre numérique. Quant aux hymnes du Bréviaire romain, elles sont disposées dans l'ordre où les donne ce bréviaire, et il est facile par conséquent d'en conférer les différentes versions. Il sera curieux, par exemple, de rapprocher de celle de Corneille, la traduction partielle de Racine, qui a été insérée dans le Bréviaire romain en latin et en français, publié en 1688 par le Tourneux; mais cette comparaison, au lieu de révéler des emprunts et des ressemblances, ne servira qu'à faire ressortir la différence de manière et de style des deux poëtes.

Lefevre, après avoir reproduit complétement, et sans craindre les répétitions, le texte latin de l'Office de la Vierge, supprime, bien qu'il soit moins connu et beaucoup moins sous la main de tous, celui des Hymnes du Bréviaire romain, et cela sans donner de motifs, sans même prévenir le lecteur, et uniquement, suivant toute apparence, pour diminuer un peu la grosseur du volume, déjà plus épais que les autres de la même édition. Quant à nous, nous avons réimprimé le texte latin de ces hymnes, mais nous nous sommes contenté de donner une seule fois, tant en français qu'en latin, les psaumes et autres morceaux que les usages liturgiques ramènent forcément, mais

1. Aux pages 304-408 des OEuvres diverses.

2. Cette publication, dont nous ne relèverons pas les fautes, comme nous l'avons fait pour les Louanges de la sainte Vierge (voyez ci-dessus, p. 4), est d'ailleurs si inexacte, que dans le psaume XCIX Granet a passé le vers 11 (voyez ci-après, p. 35), et dans le psaume cxxv une strophe entière ( vers 21-24; voyez ci-après, p. 203).

qu'il est inutile, ce semble, de répéter dans une édition toute littéraire; nous ne manquons jamais d'ailleurs, lorsque nous supprimons un morceau de ce genre, d'indiquer l'endroit où il est imprimé tout au long. Enfin nous avons cru trouver un moyen légitime de gagner encore de la place en faisant imprimer en plus petits caractères les Instructions chrétiennes et les Prières chrétiennes, qui ne sont que des extraits, généralement à peu près textuels, de divers chapitres de la traduction de l'Imitation de Jésus-Christ1. Nous espérons être ainsi parvenu à donner une édition fidèle de l'Office de la sainte Vierge, etc., tout en évitant les doubles emplois et les redites inutiles.

Pour l'Office de la sainte Vierge nous n'avons pas non plus de variantes à relever, Corneille n'en ayant donné, comme des divers opuscules contenus dans notre tome IX, qu'une seule édition. Voici un échantillon des changements introduits dans le texte de Nancy (1745); ce sont ceux qui portent sur le psaume xcrv et sur l'hymne qui le suit (voyez ci-après, p. 81 et 83) :

PSAUME. Vers 25. Écoutez tous sa voix qui répond à vos larmes.
Vers 27. Comme quand au désert contre vos conducteurs.
Vers 38. Ne vouloient plus savoir le chemin de me plaire.
HYMNE. Vers 2.
Adore et loue à pleine voix.

Vers 15. Par lequel l'Esprit saint forme en toi ce cher gage.

1. Voyez ce qui est dit dans la Notice (tome VIII, p. xxi, note 3), et au même tome les variantes de l'Imitation qui portent la marque 1670 0; voyez aussi, dans ce tome IX, la première note qui accompagne chacun des extraits de l'Imitation, et qui indique à quels vers de la traduction de cet ouvrage l'extrait correspond.

MADAME,

A LA REINE'.

Ce n'est pas sans quelque sorte de confiance que j'ose présenter cet Office de la Reine du ciel à la première reine de la terre; et si mes forces avoient pu répondre à la dignité de la matière et au zèle de Votre Majesté, je me tiendrois très-assuré de lui faire un présent tout à fait selon son cœur. Cette infatigable piété qui ajoute à sa couronne un brillant si extraordinaire, lui fait prendre une joie bien plus sensible à rendre ses devoirs à Dieu qu'à recevoir ceux des hommes; et comme elle a sans cesse devant les yeux qu'il est infiniment plus au-dessus d'elle qu'elle n'est au-dessus du moindre de ses sujets, dans la hauteur de ce rang qui a mérité les adorations des peuples elle trouve une gloire plus solide à se regarder comme sa servante que comme reine. En attendant les récompenses éternelles qu'il lui en réserve en l'autre vie, il en fait éclater d'illustres et d'étonnantes dès celle-ci dans les prospérités continuelles qu'il prodigue au Roi, et dans les belles naissances des princes qu'il donne par elle à la France'. Il ne lui suffit pas de cette florissante et inébranlable tranquillité dont il nous fait jouir sous les ordres

1. Marie-Thérèse d'Autriche, mariée à Louis XIV en 1660, morte en 1683.

2. Marie-Thérèse avait alors trois enfants : Louis, dauphin de France, né le 1er novembre 1661; Marie-Thérèse de France, née le 2 janvier 1667; et Philippe de France, duc d'Anjou, né le 2 août 1668. Deux autres filles : Anne-Élisabeth de France, née le 10 novembre 1662, et Marie-Anne de France, née le 16 novembre 1664, étaient mortes dans l'année même de leur naissance.

de cet invincible monarque; ce ne lui est pas assez de faire trembler au seul nom de cet illustre conquérant tous les ennemis de son État : il promet les mêmes avantages à ceux qui naîtront après nous, par les rares qualités qu'il fait admirer de jour en jour en Monseigneur le Dauphin'. Il ne s'arrêtera pas là, MADAME; et pour comble de bénédictions et de grâces, il fera de tous vos exemples autant d'inépuisables sources, qui répandront sur tout le royaume les vertus qui font leur asile de votre cabinet. Nous avons droit d'en espérer ces pleins effets, après les puissantes impressions que nous leur voyons faire sur les àmes de ces généreuses filles qui ont l'honneur d'être nourries auprès de V. M. et attachées au service de sa personne : elles n'en sortent que pour se consacrer à celui de Dieu; votre balustre' leur inspire le mépris des vanités et le dégoût du monde; elles y apprennent à renoncer à leurs volontés, à dompter leurs sentiments, à triompher de tout l'amour-propre; elles y conçoivent ces courageuses résolutions de s'enfermer dans les cloîtres les plus austères, pour s'appliquer incessamment,

I. Le Dauphin n'avait que huit ans et deux mois environ quand Corneille le louait ainsi. Voyez la note 2 de la page précédente. 2. On nomme balustre les petits piliers qui se mettaient autour ou au devant du lit des princes.

3. Nous voyons dans la Gazette que la Reine va au couvent des Carmélites de la rue du Bouloy assister, le 28 juin 1665, à la vêture, et le 29 septembre 1666 à la profession de Mlle d'Ardenne, l'une de ses filles d'honneur, mentionnée, dans l'État de la France de 1665, sous le nom de Mlle d'Ille d'Ardennes. Le témoignage suivant du confesseur de Marie-Thérèse confirme par un autre fait, mais sans nous donner de nom propre, ce qui est dit ici par Corneille : « Combien de filles de qualité n'ayant pas de quoi s'établir selon leur naissance, ou dans le mariage, ou dans le cloître, ont trouvé dans sa charité des ressources favorables à leur indigence! Une demoiselle qui la servoit à la chambre, qu'elle aimoit beaucoup, et qui étoit fort adroite à l'habiller, lui ayant déclaré le desir que Dieu lui inspiroit d'être religieuse, et d'entrer au monastère des Capucines, elle y conseutit en

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