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XXX.

Livre IV, chapitre xvII'.

SOUHAITS AMOUREUX AVANT LA COMMUNION.

Avec tous les transports dont est capable une âme,
Avec toute l'ardeur d'une céleste flamme,
Avee tous les élans d'un zèle affectueux,

Et les humbles devoirs d'un cœur respectueux,
Je souhaite approcher de ta divine table,
J'y souhaite porter cet amour véritable,
Cette ferveur sincère et ces fermes propos
Qu'y portèrent jadis tant d'illustres dévots,
Tant d'élus, tant de saints, dont la vie exemplaire
Sut le mieux pratiquer le grand art de te plaire.

Oui, mon Dieu, mon seul bien, mon amour éternel,
Tout chétif que je suis, tout lâche et criminel,

Je veux te recevoir avec autant de zèle

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Que jamais de tes saints ait eu le plus fidèle,
Et je souhaiterois qu'il fût en mon pouvoir
D'en avoir encor plus qu'il n'en put2 concevoir.

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Je sais qu'à ces desirs en vain mon cœur s'excite :
Ils passent trop sa force et son peu de mérite;
Mais tu vois sa portée, il va jusques au bout:
Il t'offre ce qu'il a, comme s'il avoit tout,
Comme s'il avoit seul en sa pleine puissance
Ces grands efforts d'amour et de reconnoissance,
Comme s'il avoit seul tous les pieux desirs
Qui d'une âme épurée enflamment les soupirs,
Comme s'il avoit seul toute l'ardeur secrète,

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1. Vers 2017-2046, 2091-2100, et 2105-2116. 2. Il y a pút, avec un accent circonflexe, dans l'édition originale des Prières chrétiennes, et dans la plupart des éditions de l'Imitation; mais il nous semble ue le sens veut put à l'indicatif, et c'est la leçon que nous avons adoptée, aussi bien au tome VIII qu'ici.

Tous les profonds respects d'une vertu parfaite.

Si ce qu'il t'offre est peu, du moins c'est tout son bien:
C'est te donner beaucoup, que ne réserver rien.
Qui de tout ce qu'il a te fait un plein hommage,
T'offriroit beaucoup plus, s'il pouvoit davantage.

J'ajoute donc au peu qu'il m'est permis d'avoir
Tout ce que tes dévots en peuvent concevoir,
Ces entretiens secrets, ces ferveurs extatiques
Où seul à seul toi-même avec eux tu t'expliques,
Ces lumières d'en haut qui leur ouvrent les cieux,
Ces claires visions pour qui l'âme a des yeux,
Ces amas de vertus, ces concerts de louanges
Que les hommes sur terre et dans le ciel les anges,
Que toute créature enfin, pour tes bienfaits,
Et te rend chaque jour, et te rendra jamais.

Reçois de moi ces vœux d'allégresse infinie,
Ces desirs que partout ta bonté soit bénie,
Ces vœux justement dus à ton infinité,
Ces desirs que tout doit à ton immensité :
Je te les rends, Seigneur, et je te les veux rendre,
Tant que de mon exil le cours pourra s'étendre,

Chaque jour, chaque instant, devant tous, en tous lieux.
Puisse tout ce qu'il est d'esprits saints dans les cieux,
Puisse tout ce qu'il est en terre de fidèles,

Te rendre ainsi que moi des grâces éternelles,
Te bénir avec moi de l'excès de tes biens,

Et joindre avec ferveur tous leurs desirs aux miens!

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LES HYMNES

DU

BREVIAIRE ROMAIN

PREMIÈRE PARTIE.

HYMNES

POUR CHAQUE JOUR DE LA SEMAINE.

POUR LES DIMANCHES.

(Depuis l'octave de l'Épiphanie jusques au Carême, et depuis le mois d'octobre jusques à l'Avent.)

A MATINES.

En ce jour, le premier qu'ait vu briller la terre,
Ce jour où du néant Dieu tira l'univers,

Ce grand jour que choisit ce maître du tonnerre
Pour terrasser la mort et briser tous nos fers,

PARS PRIMA.

HYMNI

PRO SINGULIS DIEBUS HEBDOMADEÆ.

PRO DOMINICIS.

(Ab octava Epiphaniæ ad Quadragesimam, et a mense octobri ad Adventum.)

AD MATUTINUM.

Primo dierum omnium,

Quo mundus exstat conditus,
Vel quo resurgens Conditor

Nos morte victa liberat,

CORNEILLE. IX

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