Quand nous appelant tous à toi, Ta bouche toute sainte a bien voulu nous dire1: Et je soulagerai la grandeur de vos maux. » OBLATION DE SOI-MÊME A DIEU EN LA COMMUNION. Et le ciel, et la terre, et tout ce qu'ils contiennent, Dans la simplicité d'un cœur qui te réclame, Et réunis en toi tous mes attachements. Après tant de péchés, que ferois-je autre chose? Qu'il arme contre moi ta juste inimitié : 830 835 840 Que puis-je donc, mon Dieu, pour t'arracher les armes, 1. Évangile de saint Matthieu, chapitre X1, verset 28. 2. Vers 1022-1033, 1058-1063, 1082-1099, et 1136–1147. 845 3. On lit fais, au lieu de suis, dans l'Imitation: ce vers aurait dû figurer dans les variantes. 4. Voyez la note 1 de la page 629 du tome VIII. 5. Ce vers a été omis dans les variantes de l'Imitation, laquelle porte : 6 Dieu, pour mon Dieu. Implorer à genoux l'excès de ta pitié? Je sais, Seigneur, je sais, pour grand que soit mon crime, Je me résigne entier à son immensité : Souffre que je te fasse, en ce divin mystère, Donne-leur ce qui manque à leur foible teinture; 850 855 860 : Trouve une heureuse fin qui le conduise aux cieux. Arrache de nos cœurs cette indigne semence Et par une chaleur à tes ordres rebelle Éteindre le beau feu de la dilection. 865 870 Prends, Seigneur, prends pitié de ceux qui la demandent; Dans nos pressants besoins laisse-nous l'obtenir; En puisse dignement jouir durant la vie, Et dans le ciel un jour à jamais t'en bénir. 875 XXVIII. Livre IV, chapitre xm'. UNION A DIEU EN LA COMMUNION. Qui me la donnera, Seigneur, Cette joie où mon âme aspire, De pouvoir seul à seul te montrer tout mon cœur, Je te dirai tout mon secret, Tu me diras le tien de même, Tel qu'un ami s'explique avec l'ami discret, Tel qu'un amant fidèle entretient ce qu'il aime. Quand viendra-t-il, cet heureux jour, Qu'absorbé tout en toi par un parfait amour, Viens en moi, tiens-toi tout en moi; De nous faire à jamais cette amoureuse loi, Et Seigneur, que ton esprit est doux ! que c'est les aimer que de les nourrir tous De ce pain que du ciel tu fais pour eux descendre! Un Dieu venir jusqu'en nos cœurs! De sa chair propre nous repaître ! O grâce inexplicable! ó célestes faveurs ! Par quels dignes présents puis-je le reconnoître? 1. Vers 1678-1681, 1686-1689, 1698-1705, 1718-1721, et 1734-1757. 880 885 890 895 900 Que te rendrai-je, ô Dieu tout bon, Que pourrai-je trouver de quoi te faire un don Je l'ai, mon Dieu, j'ai ce de quoi Je n'ai qu'à me donner de tout mon cœur à toi, Oui, c'est là tout ce que tu veux Seigneur, que d'allégresse animera mes vœux, D'un ton amoureux et divin Tu me diras lors à toute heure : « Si tu veux avec moi vivre jusqu'à la fin, Et je te répondrai soudain : « Si tu m'en veux faire la grâce, Seigneur, c'est de ma part mon unique dessein; Fais que d'un nœud si beau jamais je ne me lasse1. » 920 XXIX. Livre IV, chapitre xv12. POUR REPRÉSENTER A DIEU TOUS NOS BESOINS EN LA COMMUNION. Source de tous les biens où nous devons prétendre, 1. Ce vers est ainsi construit dans l'Imitation: Fais que d'un si beau nœud jamais je ne me lasse. On a omis d'indiquer cette variante au tome VIII. 2. Vers 1933-1940, 1969–1976, et 1981-1996. Aimable et doux Sauveur, Qu'en cet heureux moment je souhaite de prendre De toutes mes langueurs, de toutes mes foiblesses Et du plus haut du ciel, d'où tu fais tes largesses, Dissipe mes glaçons par cette heureuse flamme Et sur l'aveuglement qui règne dans mon âme De la terre pour moi rends les douceurs amères, 925 930 Mêle aux sujets d'ennuis, mêle aux succès contraires 935 Les plaisirs de souffrir. Élève tout mon cœur au-dessus du tonnerre; Et ne le laisse plus divaguer sur la terre Vers ce qui brille aux yeux. Sois l'unique douceur, sois l'unique avantage Qui le puisse arrêter; Sois seul toute la viande et seul tout le breuvage Deviens tout son amour, toute son allégresse, Deviens toute sa gloire et toute sa tendresse, Daigne enfin, ô mon Dieu, par ta bonté suprême A tel point l'enflammer, Qu'il s'embrase, consume et transforme en toi-même 940 945 950 A force de t'aimer. |