1. POINT.

SAINT DOMINIQUE, MODÈLE DE DÉSINTÉRESSEMENT ET
D'ABNÉGATION.

CONSIDÉRATIONS. Dominique, issu d'une famille illustre et opulente de Castille, était doué d'une éloquence naturelle; il se sentit appelé de bonne heure au ministère de la prédication. Il fut écouté avec ferveur et applaudi de ses concitoyens. Mais Dieu lui fit comprendre qu'il était appelé à un plus grand apostolat à convertir les hérétiques farouches du Languedoc, à évangéliser beaucoup de peuples et à perpétuer son apostolat par la fondation d'un nouvel Ordre religieux. Dominique se mit aussitôt en devoir d'obéir à la voix du Ciel. Il brisa tous les liens qui l'attachaient au monde : biens, famille, honneurs, etc. Il revêtit une pauvre tunique, marcha le plus souvent nu-pieds, vécut d'aumônes, et s'efforça, par une continuelle abnégation, de mourir entièrement à lui-même pour ne vivre qu'à Dieu seul. Puis il s'associa des compagnons d'apostolat, à qui il sut inspirer les mêmes sentiments de désintéressement, d'abnégation et de zèle.

APPLICATIONS. C'est en suivant cette ligne de conduite que Dominique devint un homme de Dieu, homo Dei; un homme puissant en paroles et en œuvres (2 à Thim. 3. Act. des Ap. 7), et le fondateur d'un Ordre qui rendit de si grands services à la religion, donna à l'Église tant de saints et de théologiens illustres. C'est en suivant cette même ligne de conduite, en détachant votre cœur des vanités du monde, que vous deviendrez apte à suivre les impulsions de la grâce, à attirer les bénédictions de Dieu sur vos œuvres de zèle ou de charité et à récolter de la sorte une double moisson de mérites pour le ciel.

AFFECTIONS. Demandez instamment les grâces dont vous avez besoin pour obtenir ces heureux résultats. RÉSOLUTIONS. Penser souvent à ces paroles de Jésus: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soimême.

II. POINT. SAINT DOMINIQUE, MODÈLE DE PÉNITENCE ET DE MOR

TIFICATION.

CONSIDÉRATIONS. Ce n'est pas assez, pour un prédicateur de l'Évangile, de renoncer aux biens de la terre, à l'estime du monde et de lui-même; il faut, en outre, comme s'exprime saint Paul, qu'il porte dans son corps les stigmates de Jésus-Christ... qu'il imprime sur sa chair la mortification de Jésus. (Aux Gal. 6.-Aux Cor. 4.) Saint Dominique l'avait compris aussi son genre de vie fut-il très-austère, malgré les immenses fatigues de son apostolat. Il s'interdit pour toujours l'usage de la viande : son jeûne d'ailleurs était presque continuel, et, pendant la plus grande partie du carême, il se contentait de pain et d'eau ; il couchait sur la dure, passait souvent la nuit en prières, et portait sur son corps de rudes instruments de pénitence.

APPLICATIONS. Si vous ne pouvez pas aller si loin dans la voie de la pénitence et de la mortification, vous pouvez du moins contrarier sans cesse les appétits déréglés de la chair; vous pouvez pratiquer les pénitences qu'un directeur sage et prudent vous a permises ou conseillées; vous pouvez mortifier habituellement la vue, l'ouïe, le goût, tous vos sens; vous pouvez, par l'entière et constante fidélité à tous les points du règlement que vous

vous êtes prescrit, vivre dans une contrainte, une péni- · tence continuelle. L'avez-vous fait ?... Pour vous y animer, pensez à la joie que vous aurez à la mort de l'avoir fait, ou au chagrin de ne l'avoir pas fait.

AFFECTIONS. Priez saint Dominique de vous obtenir l'esprit de pénitence et de mortification.

RÉSOLUTIONS. Faire fréquemment l'examen d'une manière toute spéciale sur la mortification.

III. POINT.

SAINT DOMINIQUE, MODÈLE DE DOUCEUR, DE ZÈLE ET
DE PIÉTÉ.

CONSIDÉRATIONS. Dur envers lui-même, saint Dominique était plein de mansuétude, de bonté et de commisération envers les autres, surtout envers ceux qu'on avait entraînés dans l'hérésie des Albigeois. C'étaient des sectaires fanatiques qui mettaient tout à feu et à sang et qu'on avait en vain essayé de réduire par tous les moyens humains, même par la force des armes. A saint Dominique était réservée la gloire de les convertir par les charmes de sa douceur et par l'ardeur de son zèle soutenu par l'éclat des miracles. Il ressuscita jusqu'à trois morts. Remarquez que le Saint puisait sa principale force dans les moyens surnaturels ; dans la prière, le jeune, l'invocation des saints, et tout spécialement dans sa tendre dévotion à la Reine des Cieux. C'est d'elle qu'il apprit la manière si facile, si efficace de l'honorer et d'honorer son divin Fils par la récitation du Rosaire, devenue, grâce à son zèle, une pratique universelle.

APPLICATIONS. Vous désirez obtenir les bénédictions du ciel sur vos entreprises, sur vos bonnes œuvres : re

courez aux moyens qui réussirent si bien à saint Domi

nique, et vos désirs seront accomplis.

COLLOQUE. Avec saint Dominique.

PARABOLES DU GRAIN DE SÉNEVÉ,

DU LEVAIN ET DU TRÉSOR CACHÉ.

1. Prél. Je me figurerai être au nombre des auditeurs de Jésus. II. Prél. Je demanderai la grâce de pénétrer le sens de ses paroles et d'en devenir meilleur.

I. POINT. PARABOLE DU GRAIN DE SÉNEVÉ.

CONSIDERATIONS. Considérons encore aujourd'hui trois paraboles que notre divin Maître a daigné nous proposer pour notre instruction et notre encouragement; et d'abord, celle du grain de sénevé. Le royaume des cieux est semblable, dit Jésus, à un grain de sénevé qu'un homme prit et sema dans son champ. C'est la plus petite de toutes les graines de la terre; mais, après qu'on l'a semée, elle devient la plus grande de toutes les plantes, elle pousse même de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent se reposer sous son ombre (s. Matt. 13). Sous le voile de cette parabole, le divin Sauveur prédit le merveilleux accroissement de l'Église. Qu'elle était petite encore le jour de la Pentecôte! C'était un grain imperceptible. Mais ce grain fécondé par la rosée de la grâce, par la chaleur de la parole apostolique, par le sang des martyrs et par les sueurs des missionnaires, est devenu un arbre majestueux qui couvre le monde entier de son ombre ombre bienfaisante, sous laquelle les rois de la

terre et les princes de la science, figurés par les oiseaux du ciel, vont chercher la paix de l'âme et le bonheur que le monde ne peut donner.

APPLICATIONS. La première conclusion pratique à tirer de cette considération, c'est que nous devons être petits dans notre propre estime, si nous voulons devenir grands devant Dieu; c'est que notre point de départ pour arriver à la perfection doit être une profonde humilité; tâchons donc d'être, à nos propres yeux, toujours et en tout petits, très-petits, moindres si c'est possible que le grain de sénevé, et Dieu fera descendre la rosée de sa grâce sur nos bonnes résolutions et sur les bonnes œuvres auxquelles nous prenons part: elles porteront des fruits en abondance. Une seconde conclusion à tirer de cette même considération, c'est que nous ne trouverons le repos, la paix et le vrai bonheur que dans l'humilité.

AFFECTIONS. Admiration.
Généreuses aspirations.

Joie. - Reconnaissance.

RÉSOLUTIONS. Je m'efforcerai de m'affermir de plus en plus dans l'humilité.

CONSIDÉRATIONS. Le royaume des cieux est semblable au levain qu'une femme prend et qu'elle mêle dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte soit levée,

et devenue propre à donner de bon pain (s. Matt. 13).

On peut appliquer cette parabole au précieux corps de Jésus-Christ qui nous est donné dans la Communion, comme un levain ou ferment sacré. Ce levain mystique nous pénètre tout entiers, nous soulève au dessus de nos