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militas orationem commendat. Voulons-nous être exaucés, il faut demander avec foi: Postulat in fide, nihil hæsitans. La confiance et la ferveur doivent aussi accompagner la prière. Trois moyens sûrs et infaillibles d'avoir l'heureux succès de nos prières (1). »

Sur la sanctification du dimanche. « Pourquoi, ce Pag. 208. jour-là, les œuvres serviles vous sont-elles défendues? Est-ce pour entretenir une indolente oisiveté, pour occuper votre esprit d'un ensorcellement de bagatelles, pour ouvrir votre cœur à mille engagemens profanes, pour donner au plaisir ce qu'on ôte au travail? Déplorable illusion, si on le croyoit de la sorte! Elles vous sont défendues, afin que par leur interruption, rentrant en vous-même, vous vous rendiez dignes de la qualité de chrétiens, et que vous aspiriez à la perfection de votre état ; qualité qu'on ne peut remplir dignement, et perfection qu'on n'acquiert jamais mieux que lorsque l'âme victorieuse de l'enchantement des plaisirs profanes s'élève au-dessus d'elle-même par son dégagement du siècle, et son attachement à Dieu : Festus dies Domini est ubi perfecta virtutum gratia est, cum sollicitudinis sæcularium et corporis illecebræ victor animus delineamenta voluptatum excludit, liber a sæculo, Deo deditus. Ce sont les paroles de saint Ambroise (2). »

Je ne vois point, sans un vif sentiment de joie, des chrétiens sages, d'une humeur douce, des vierges chastes, de saintes veuves, prolonger long-temps

(1) Montarg., Dictionn. apostol., tom. v, pag. 203.

(2) L'abbé Boileau, Serm. pour la sanctification du Dimanche. Montarg. Dictionn. apostol., tom. II, pag. 253.

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Pag. 211.

Joann. XIII.27.

Ibid. 30.

Luc. XIX. 5.

Ibid. 6.

Ibid. 7.

Ibid. 8.

leur carrière, et, avec elle, l'édification des bons exemples qu'ils présentent à la jeunesse; non pas que ce soit pour moi une satisfaction de les voir exposés tout ce temps-là aux misères de la vie présente ; mais ils sont plus long-temps utiles aux autres, et c'est là ce qui me porte à les en féliciter.

Renoncer au crime, c'est embrasser la vertu. Fermer la porte à l'un, c'est l'ouvrir à l'autre. De même que, abandonner Dieu, c'est se livrer au démon. Nous en avons une preuve sensible dans l'histoire du traître Judas. Après le souper, le démon ayant mis dans son cœur le dessein de sa trahison, Jésus lui dit : Faites au plus tôt ce que vous avez à faire. Comme s'il lui eût dit : Maintenant que vous êtes au démon, vous n'êtes plus à moi. Et il sort à l'instant même, durant les ténèbres de la nuit. Il n'y a plus qu'une nuit sombre pour celui qui s'est retiré d'avec Jésus-Christ. Par un exemple contraire : Qui reçoit Jésus-Christ, s'éloigne du vice, témoin Zachée : Zachée, lui dit le Seigneur, pressez-vous de descendre, parce qu'il faut que je loge aujourd'hui dans votre maison. Zachée descendit aussitôt, et il le reçut avec joie. En recevant Jésus-Christ, il renonce à l'amour des richesses, à la fraude, à tout artifice. Jésus-Christ ne sauroit habiter avec rien d'impur. Aussi lorsque les pharisiens témoignent à Jésus-Christ leur surprise et leur mécontentement de le voir dans la maison d'un pécheur, Zachée se justifie-t-il en répondant: Seigneur, voilà que je donne aux pauvres la moitié de mes biens; et si j'ai fait tort à quelqu'un en quoi que ce soit, je lui en rendrai quatre fois autant. C'est-à

dire, ne voyez plus en moi ce publicain, ce Zachée concussionnaire, et ravisseur du bien d'autrui. Je restitue ce qui n'est pas à moi. Je donne à ces mêmes pauvres que je dépouillois auparavant ; et je fais largesse de mes biens, moi qui ravissois aux autres celui qu'ils possédoient.

Rien de plus funeste au pécheur que l'abandon de Pag. 221. Dieu, qui ne laisse plus de moyen de retour. La mort met du moins un terme à ses iniquités; mais vivre dans cet abandon, c'est aller sans cesse se précipitant de crime en crime. Ainsi, le troupeau délaissé par son pasteur, devient la proie de tous les animaux dévorans.

Dieu laisse vivre Caïn après son fratricide; et il ́ a Pag. 222. permis que le juste, l'innocent, le pieux Abel, ait succombé, si jeune encore, sous le fer de l'assassin. Dieu ne nous crie-t-il pas par cet exemple : Vous vous abusez de croire que la vie soit un bienfait pour Caïn. Ne voyez-vous pas cette longue chaîne de misères que le malheureux traîne après lui, et dont il se trouve enlacé de toutes parts? Ce n'est pas lui qui vit longtemps; c'est son châtiment qui se prolonge sur sa victime.

« Rien de si insupportable aux pécheurs que la présence et les yeux de Dieu (1). »

Désordres où nous jettent les passions, particulièrement celle de l'avarice. Les livres saints ont bien raison d'appeler l'amour de l'argent la source féconde de tous les crimes, parce qu'il n'y en a aucune espèce qui n'en provienne. Avaritia, dit saint Ambroise, quia omnia mala potest admittere,

(1) Joli, Domic., tom. 1, pag. 96.

Pag. 245.

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ideò radix omnium malorum est ; un avare s'abandonnant sans aucune retenue à commettre les plus grands crimes pour contenter ses désirs : Quia ut desideria sua expleat, et maleficia, et homicidia, et obscænitatem, et quidquid sceleris est perpetrat (1).

IV. HISTOIRE DU DÉLUGE ET DE LA VIE DE NOÉ (2).

(Gen. Iv.)

(Analyse et extraits.)

Saint Ambroise voit dans la conduite du patriarche un modèle pour tous les hommes. Il compare l'arche du déluge avec l'arche d'alliance.

J'effacerai, dit le Seigneur, toute chair de dessus la face de la terre. Remarquez bien ces paroles : J'effacerai il ne dit pas, j'anéantirai. De dessus la face de la terre, non de son sein. Il secoue l'arbre pour en faire tomber les fleurs; il ne touche pas à la racine. Il ne frappe que les coupables, il épargne l'innocent. J'effacerai, comme on fait des caractères que l'on retranche d'un livre sans entamer la substance. J'effacerai du livre de la terre, pour inscrire sur le livre de vie. Effacez de mon cœur, ô mon Dieu, tous les élémens du siècle pour n'y imprimer que les élémens de Jésus-Christ!...... Viens, ô Moïse, reçois les ta-bles de la loi; et plaise au ciel, qu'elles ne soient point

(1) Laur. Chesnard, Disc. de morale, tom. 1, pag. 98.

(2) Ou plutôt de l'arche de Noé, comme l'appelle saint Augustin, (Lib. II contra Julian., cap. 11.)

!

brisées. Hélas! Moïse, dans le mouvement d'une juste indignation contre l'infidélité de son peuple, fut contraint de les briser; elles étoient perdues pour moi, si mon Sauveur ne me les avoit rendues. Les premières ont été brisées, pour être remplacées par de nouvelles qui ne passeront jamais.

La colombe qui, envoyée après le corbeau, revint dans Pag. 257. l'arche n'ayant pu trouver où asseoir le pied, image des vrais pénitens à qui Dieu donne le dégoût des choses de la terre; et la branche d'olivier qu'elle portoit dans son bec, symbole de la paix dont l'Esprit saint pénètre l'âme touchée d'un repentir sincère de ses fautes par l'espérance de sa réconciliation avec Dieu.

Pourquoi Noé diffère-t-il de sortir de l'arche, après Pag. 259. que les eaux se furent retirées? c'est qu'étant un homme juste et conséquemment humble, il veut manifester son entière dépendance de Dieu. Comme il étoit entré dans l'arche par son ordre, ainsi n'en veutil sortir que d'après son commandement. L'amour de nous-mêmes nous rend présomptueux et précipités ; l'amour de Dieu, au contraire, nous rend humbles et réservés.

Il interprète allégoriquement l'ivresse de Noé, les béné- Pag. 271♪ dictions données à ses deux fils Sem et Japhet, la malédiction attachée à Cham, en punition de sa moquerie. Il y voit, comme tous les pères, la figure, premièrement de la confusion qu'une autre espèce d'ivresse, mais toute volontaire et mystérieuse, attira, au jour de sa passion, à Jésus-Christ, père d'un siècle nouveau, comme Noé l'étoit

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