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lui en fait. Qu'il faille satisfaire à un homme que l'on a offensé, on ne fait nulle difficulté de se jeter à ses genoux pour obtenir grâce; on sollicite des médiateurs. Pourquoi donc répugnez-vous tant à faire la même chose dans l'église, où il s'agit d'implorer la miséricorde du Seigneur, et de demander les, suffrages du peuple saint; dans un lieu où il n'y a qu'une seule chose qui doive faire honte, qui est de ne pas reconnoître sa faute, puisque nous sommes tous pécheurs; dans un lieu où celui-là est le plus digne de louanges, qui est le plus humble, et où le plus juste est celui qui s'humilie davantage ? Que la sainte église votre mère pleure pour vous, qu'elle lave vos péchés, de ses larmes, que Jésus-Christ voie votre douleur, afin qu'il dise: Vous êtes bienheureux, vous qui étes tristes, parce que vous vous réjouirez... Que rien donc ne vous éloigne de la pénitence : elle vous est commune avec les saints,

On demandoit à être reçu à la pénitence; pourquoi? Afin de rentrer bien vite dans la communion. C'est là vouloir moins se délier que lier le prêtre ; ce n'est point décharger sa conscience, mais charger celle du ministre (1).

J'ai trouvé plus, de chrétiens qui avoient conservé leur innocence, que d'autres qui l'eussent réparée par une pénitence convenable, après être tombés (2).

« Peut-on regarder comme une pénitence cette vie

(1) Cité par La Boissière, à qui la lecture de saint Ambroise a bien profité pour la composition de ses sermons sur la pénitence et la confession. (Voy. son Carême, t. 1, p. 301, 32 r.),

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(2) Plures reperi qui innocentiam servaverint, quàm qui reçte pœni

où l'ambition des dignités se fait remarquer, où l'on se permet de boire du vin comme à l'ordinaire, où l'usage du mariage n'est pas retranché? Il faut (continue le saint docteur) renoncer entièrement au siècle, pour vivre en vrai pénitent; donner au sommeil moins de temps que la nature n'en exige, le combattre par ses gémissemens, l'interrompre par ses soupirs, l'éloigner pour vaquer à la prière; en un mot, il faut vivre de manière que nous mourions à l'usage même de la vie; que l'homme se renonce lui-même, et qu'il soit ainsi changé et renouvelé tout entier. Et combien cette conduite n'est-elle pas nécessaire à un pénitent, puisque c'est par l'usage même des choses de la vie que l'innocence se corrompt (1)! »

Adam est chassé du paradis aussitôt après sa faute. Dieu ne diffère pas; mais il le sépare aussitôt des délices, pour qu'il fasse pénitence ; il le couvrit à l'instant même non d'une tunique de soie, mais d'une tunique de peau (2).

Dieu nous a tracé lui-même l'ordre de cette pénitence, dans le premier de tous les pécheurs, comme le remarque saint Ambroise.

Telles sont les règles que doivent suivre les pécheurs pénitens,

tentiam egerint. (La Colombière, Serm., tom. iv, pag. 16; Le Jeune, tom. 1, 2o part., pag. 276; Senault, Panégyr., tom. III. pag. 489 et suiv.) (1) Bourdaloue, Serm. sur la pénitence, Avent, pag. 391 et suiv. (2) Saint Ambroise avoit bien lu tout le traité de Tertullien sur le même sujet, et l'imite en beaucoup d'endroits. (Voy. le tom. 111 de cette Bibliothèque choisie des Pères, pag. 54 et suiv.)

<< Pour que, dans leur pénitence, il ne se trouve rien qui ait ensuite besoin de pénitence (1). »

Pourquoi différez-vous à faire pénitence? est-ce Page 437. pour aggraver le poids de vos le poids de vos péchés? Quoi donc ! est

ce une raison pour vous d'être méchant, parce que Dieu est bon ?

XII. LIVRES SUR LA FOI,Jau nombre de cinq.

(Analyse et extraits.)

L'empereur Gratien, se disposant à marcher contre les Goths, avoit demandé au saint archevêque de Milan un traité où la divinité de Jésus-Christ fût bien établie, et qui pût lui servir de préservatif contre les mauvaises doctrines

que

l'arianisme avoit répandues dans l'Orient. Ce religieux Page 444, prince savoit que la foi de celui qui commande influe sur le succès des armes, bien plus encore que le courage de ceux qui lui obéissent. Saint Ambroise lui envoya pour le satisfaire les deux premiers livres de cet ouvrage, intitulés De la Foi. Dans le premier, il expose la différence de la foi catholique, établit l'unité de la nature divine et la trinité des personnes; il prouve la divinité de Jésus-Christ'; qu'on lui doit l'adoration, comme étant verbe, fils, vertu de Dieu, sagesse de Dieu. Il réfute les principales erreurs des ariens que le Fils fût dissemblable au Père, qu'il eût commencé, qu'il fût créé....

Il prouve, ainsi qu'il s'y étoit engagé, la doctrine catho-lique par les témoignages de l'écriture et de la tradition,

plutôt que par les raisonnemens (2), Les trois autres livres Page 445.

(1) Traduit par Bossuet, Serm., tom. u, pag. 354-356. Ne in ipsa pœ

nitentia sit, quod postea indigeat pœnitentia.

(2) Ut de fide panca, de testimoniis plura contexam.

Page 446.

Page 451.

Page 460.

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ne furent composés qu'après le retour de Gratien en Occident.

L'idée que nous devons nous faire de Dieu, c'est qu'il est essentiellement bon, éternel, tout-puissant, souverainement parfait. Telle est la foi que nous avons au vrai Dieu; c'est là ce qui nous est enseigné à chaque page de nos saintes écritures. Autrement, point de Dieu. Eh! comment ne seroit-il pas bon? il est la source et la plénitude de la bonté. Eternel? c'est lui qui a fait les temps, Parfait ? une imperfection supposeroit un être supérieur; il ne seroit plus Dieu. JésusChrist est dieu: il a donc éminemment toutes les qualités qui constituent l'essence divine; autrement il ne seroit pas dieu.

Les hérétiques ne different entre eux que par le nom; tous se ressemblent par la rébellion. Rapprochés par une ligue commune contre la foi chrétienne, ils se séparent les uns des autres par la diversité des opinions. Les ariens se détachent d'Eunomius ; mais au fond c'est la même impiété: ils n'ont fait que développeret mettre à exécution la doctrine de leur maître.

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Toutes les écritures nous parlent du Fils de Dieu. Votre intelligence saisit facilement ce mot; il ne reste plus qu'à le reconnoître par une profession publique. Trève de raisonnemens là où c'est la foi qui décide. Laissons les rhéteurs et les philosophes dans leurs écoles. Aussi, voyez-vous, chaque jour on les déserte. on abandonne ces subtils discoureurs pour se rendre en foule sous les bannières d'hommes sans autre doc

trine que la simplicité de la foi. On ne veut plus croire aux philosophes, on croit aux pêcheurs (1).

Où chercher ailleurs un interprète plus sûr de notre Page 464. croyance, que dans les écrits de celui qui fut le docteur

des nations, un vaisseau d'élection, appelé du milieu des persécuteurs?

Saint Ambroise continue dans les livres suivans à montrer Page 475. contre les ariens que les attributs de Dieu conviennent également au Fils; il s'arrête principalement sur sa bonté, explique comment il est envoyé par le Père, comment il lui est soumis, comment il est dit ètre moins que le Père; il fonde Page 479. ses explications sur la distinction des deux natures en JésusChrist.

Il parle en dieu, dans ce qui concerne la divine essence, comme étant le verbe de Dieu. Il parle en homme, dans ce qui appartient à l'humanité, comme s'étant associé à notre nature.

Jésus-Christ se laisse tenter dans le désert parce qu'il Page 502. est homme; il y reçoit les adorations des anges parce qu'il est dieu.

Quand il prie, c'est comme homme'; quand il veut Page 531. faire reconnoître sa divinité, il commande. Ainsi l'en

tendez-vous dire à son apôtre : J'ai prié pour toi, afin Luc. xxII. 31. que ta foi ne défaille point; et, après que celui-ci

a déclaré sa foi par ces mots : Vous êtes le Christ, fils Matth. xv1.16. du Dieu vivant, il lui répond: Tu es Pierre, et sur

cette pierre je bátirai mon église, et je te donnerai Ibid. 18.

(1) Développé d'après saint Ambroise, par Neuville, Carême, tom. IV,

pag. 158; Cambacérès, Serm., tom. 1, pag. 40.5

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