Cant. III. 2. pidité et les sollicitudes du siècle. Renoncez à ces plaisirs de la chain et des sens; soyez, à vos yeux, des étrangers dans le corps dont vous êtes revêtus, afin que vous puissiez jouir de la présence de votre Dieu; car ceux qui sont esclaves de la chair, ne sauroient plaire à Dieu. noces, Sortez dehors, et voyez le roi Salomon avec le diadème dont sa mère l'a couronné le jour de ses le jour où son cœur a été comblé de joie, et où il a été transporté d'amour pour les filles de Jérusalem! C'est à vous, qui ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, qu'il est permis de comprendre toute l'étendue de cet amour, que le véritable pacifique Salomon a allumé lui-même dans son cœur, et qui l'a rendu digne de la couronne que sa mère lui a mise sur la tête. Heureuse Jérusalem, qui est notre mère ! plus heureuse encore Marie, qui a couronné ce Sauveur si grand et si puissant! Elle l'a couronné le jour où elle le conçut dans son sein; elle l'a couronné le jour où elle lui donna la naissance; elle a posé sur sa tête le diadème tissu par l'amour, qui déclaroit au monde le chef et le monarque de tous ceux qui croiroient en lui. Une fois morte au monde, ne souillez plus ni vos mains, ni votre coeur de la contagion du monde. Tenez-vous-en éloignée sans cesse, occupée perpétuellement à faire retentir les cantiques sacrés en l'honneur, non d'un homme mortel, mais de Dieu. A l'exemple de Marie, gardez bien et repassez dans votre cœur les paroles que vous avez entendues sur Jésus-Christ. Le livre se termine par cette éloquente prière adressée à Dieu, pour celle qui en avoit été l'occasion (1). Il est juste, ô Père des miséricordes, maintenant que Page 272. je suis à la fin de ma course et que j'ai achevé cet ouvrage, de vous adresser ma prière, et de rendre à votre bonté d'immortelles actions de grâces, de ce que les vierges ont rétabli sur la terre la vie des anges dont nous étions déchus dans le paradis terrestre. Que pouviez-vous faire de plus capable d'inspirer l'amour de la virginité, d'affermir dans la pratique de cette admirable vertu, d'en faire connoître le prix et l'excellence, que de faire naître votre fils unique d'une vierge? C'est l'ineffable présent que nous a donné la rédemption d'un Dieu sauveur; nous avons plus gagné que le péché d'Adam ne nous avoit fait perdre. Votre fils même, venant sur la terre pour y chercher ce qui étoit perdu, ne pouvoit s'y faire de demeure plus digne de sa sainteté, que de consacrer le sein d'une vierge, pour être, à la fois, et le sanctuaire d'une parfaite chasteté, et le temple du Seigneur..... Daignez couvrir de votre protection toute-puissante, cette fille qui se dévoue à votre service, et qui veut vous appartenir tout entière. Je vous la présente comme victime, en qualité de pontife; comme ma fille, me substituant à son père. Soyez vous-même son guide et son soutien. Introduisez-la vous-même dans le sanctuaire du céleste époux qu'elle a choisi. Qu'elle mérite d'entendre ces bienheureuses (1) Ambrosia, fille d'Eugène, un des premiers citoyens de Milan, qui l'avoit confiée à la direction du saint archevêque. Cant. IV. 8. Page 273. Page 274. paroles: Venez ici du Liban, ó mon épouse! venez ici VIII.INVECTIVE CONTRE UNE VIERGE QUI S'ÉTOIT LAISSÉE CORROMPRE.. Le recueil des ouvrages de saint Ambroise relatifs à la virginité, se termine par l'invective contre une vierge qui s'étoit laissée corrompre. On n'est pas généralement d'accord que cet écrit soit de l'archevêque de Milan (1). On en retrouvé une toute semblable dans saint Jérôme et dans saint Basile-le-Grand. Mais quel qu'en soit l'auteur, elle est digne de saint Ambroise, car elle respire toute la vigueur sacerdotale. On y développe avec chaleur tous les sentimens les mieux faits pour amener à une sainte confusion de sa faute celle qui avoit perdu la grâce et les priviléges de l'in→ nocence; cet écrit n'est pas moins intéressant par les dé tails qu'il nous transmet de la discipline du temps. ༥. << S'il vous est devenu impossible de soutenir les Page 307.. regards des hommes; où en serez-vous lorsque vous paroîtrez devant l'assemblée des saints patriarches, deș justes et des prophètes, devant le choeur sans tache des vierges et des saints anges? Ne serez-vous pas confondue, anéantie par les éclairs qui sortiront de leurs yeux enflammés ?..... Vous m'allez dire qu'avec une chair aussi foible, vous n'avez pu résister à la violence de la tentation; une sainte Thècle vous répondra, avec la troupe in Page 308.. nombrable de ses compagnes : Nous aussi nous avions une chair non moins foible; cependant toute la fragi (1) Voy. D. Ceillier, tom. vII, pag. 476. Le savant bénédictin conclut par ces paroles: « Laissons saint Ambroise en possession de ce traité, qui n'a rien qui ne soit digne de lui. ». Page 30g. lité de la chair, ni toute la violence des tentations, ni les fureurs des tortures n'ont pu ébranler notre chasteté, pas plus que notre foi. La chair ne se rend pas avant que le cœur ne soit corrompu. L'âme est toujours ouverte au crime, avant que la chair ne vienne à succomber. « On m'a fait violence. » Susanne étoit comme vous attaquée par la violence: elle a résisté. Quels cris avez-vous jetés pour échapper au ravisseur ? Quelles cicatrices attestent vos combats ? Quels vengeurs avez-vous invoqués contre l'outrage qui vous avoit été fait,? Votre père, votre mère, dans les pleurs et dans le désespoir, étoient loin de s'attendre à un opprobre qui rejaillit sur toute votre famille. Que vous eussiez quitté la vie avant votre crime, vos parens auroient donné des larmes à votre séparation : mais ces larmes n'auroient pas été sans consolation. Aujourd'hui ils sont réduits à vous pleurer, comme étant à la fois morte et vivante : morte à la gloire de la virginité dont vous êtes déchue, vivante pour l'infâmie. Vous aviez effacé de votre mémoire le jour où vous fûtes présente à l'autel pour recevoir le voile sacré. C'étoit la solennité de la Pâque. Alors, dans cette grande et nombreuse assemblée de fidèles que la fête avoit attirés à l'église, vous marchiez comme une reine qui va s'unir à son époux, à la clarté des flambeaux que les nouveaux baptisés portoient dans leurs mains, environnée de la brillante escorte de néophytes aspirans au royaume du ciel. Vous aviez oublié l'exhortation qui vous fut adressée en ce moment, quand on vous PS. XLIV. II. disoit : Venez, ma fille, faites attention, vierge de 12. |