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Quelles réflexions faites-vous sur cet événement, Page 181. mères chrétiennes? Ne vous apprend-il pas quelles maximes vous devez inspirer à vos filles, de quelle sorte de divertissemens vous devez les détourner? Elle danse cette fille, mais c'est la fille d'une adultère. Que les mères donc qui aiment la chasteté et la pudeur, donnent à leurs filles des leçons de religion, non point des leçons de danse. Et vous, hommes, qui vous piquez de gravité et de prudence, apprenez à détester ces abominables rendez-vous, à fuir ceux qui les fréquentent; car, si telles sont leurs assemblées de plaisir, que sera-ce des trames criminelles ourdies dans l'ombre par la perfidie!

Sainte Marcelline avoit demandé au saint docteur ce qu'il falloit penser des vierges qui s'étoient donné la mort à ellesmêmes, pour ne pas tomber entre les mains des profanateurs; il répond par le fait de la vierge sainte Pélagie et de ses sœurs, qui avoient échappé de cette manière aux mains de ceux qui les poursuivoient.

Le même traité contient cet important avis, sur le respect dû aux lieux saints:

Pag. 182-183.

Quelle indignité d'y parler, de s'y livrer à de fri- Page 187. voles entretiens, d'y interrompre, par de bruyantes conversations, ou les solennités, ou le silence des saints martyres; d'y troubler, par des irrévérences, l'efficacité des prières que la voix des ministres adresse au Seigneur pour le salut de tous (1)!

Les païens eux-mêmes gardent un religieux silence

(1)Voyez Montargon, Dictionn. apostol., t. vIII, p. 439..

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en présence de leurs idoles. Un jour, disent leurs écri→ vains, qu'Alexandre de Macédoine offroit un sacrifice à ses dieux, un jeune enfant, qui se trouvoit auprès de lui, chargé d'allumer de feu, vint à recevoir sur le bras un charbon ardent : quelque vive que fût sa douleur, ce jeune homme ne témoigna pas la moindre émotion, et resta constamment immobile; le respect pour sa religion le rendant supérieur aux mouvemens de la nature...... Quoi donc, vierges chrétiennes ! au milieu des plus saints mystères, aurez-vous moins de force et de vertu que les infidèles ?

V. LIVRE DES VEUVES.

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Après avoir donné ces excellens conseils aux vierges, saint Ambroise voulut instruire aussi les veuves de leurs devoirs, et composa pour elles le traité connu sous ce titre. Il s'attache à relever l'excellence du veuvage, qu'il présente comme préférable au mariage, bien qu'il soit inférieur à la virginité.

La viduité chrétienne consiste moins encore dans l'abstinence du mariage, que dans la pratique des vertus. Il s'autorise de la doctrine de saint Paul, de l'exemple des saintes veuves les plus célèbres de l'Ancien et du Nouveau Testament, telles que Noëmi, Judith, Débora et autres.

Le saint docteur caractérise le culte qui leur est décerné. Il répond aux objections que l'on fait contre le veuvage, et les résout, mais avec la sage précaution de déclarer, qu'en soutenant que cet état est plus parfait et plus heureux, il ne prétend point en faire un

rigoureux précepte, moins encore condamner les secondes noces (1).... Toute charge doit se mesurer sur Page 203. les forces de celui à qui on l'impose, sous peine de

le voir succomber sous le faix. Une nourriture trop substantielle n'est pas faite pour un âge délicat. Il y a Page 204 des vertus d'un ordre divers, qui toutes ont droit à des récompenses proportionnées. Nous ne faisons point l'éloge de l'une, au préjudice de l'autre; nous les recommandons toutes, en laissant à chacun la liberté de choisir ce qu'il préfère.

Ce livre, comme tous ceux du saint docteur, abonde en sentences remarquables.

Vous cherchez un divertissement, et vous trouvez des occasions de péché. Vos regards innocens se portent sans réflexion sur les objets qui s'offrent à vous; et vous rencontrez des regards passionnés qui jettent dans vos cœurs des étincelles brûlantes.

Qui n'a rien en propre, n'a besoin de rien (2). Ce qui fait les veuves chrétiennes, ce n'est point la solitude, mais la vertu.

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La première règle à se proposer, c'est d'empêcher Page 189. les fautes; la seconde, de faire pratiquer la vertu (3).

La piété chrétienne a des modèles pour toutes les con- Page 190.

(1) Il va même plus loin; car en parlant des troisièmes et des quatrièmes, il se contente de dire qu'il ne les approuve pas, sans les rejeter comme illicites.

(2) Quibus nihil est proprium, nihil deest.

(3)Prima enim institutionis est disciplina culpam avertere, secunda vir

tutem infundere.

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ditions, pour les personnes qui vivent dans le célibat comme pour celles qui sont engagées dans les liens du mariage.

L'aumône du pauvre est bien plus riche que celle de l'homme opulent (1). Exemple de la pauvre veuve de l'Evangile. Peut-on donner rien de plus que de ne se rien réserver à soi-même? On fuit ce fleuve qui se déborde; on aime à boire de l'eau de cette fontaine, qu s'épanche dans la prairie. Faisons cas, non pas de l'aumône fastueuse, mais de celle qui naît d'un cœur religieux. Voilà celle qui n'aura pas à redouter le jugement de Jésus-Christ.

L'armure de l'église c'est sa foi; l'armure de l'église c'est la prière.

Implorons le secours des saints martyrs, dont les corps sont pour nous une puissante sauvegarde. Ils peuvent obtenir de Dieu la rémission de nos péchés, eux, qui ont lavé dans leur sang les fautes qu'ils pouvoient avoir à expier. Ne rougissons pas d'invoquer leur intercession dans nos foiblesses; eux-mêmes

(1) Uberior est nummus e parvo quam thesaurus e maximo ; quia non quantum detur, sed quantum resideat expenditur. Nemo plus tribuit, quam quæ nihil sibi reliquit....: et flumina superfluunt, cum redundant; gratior tamen haustus e rivulo est. Non quid fastidio exspuas, sed quantum devotioni conferas, æstimandum est. Imité et développé par nos prédicateurs. (Voy. Pacaud, tom. 11, p. 254.) « Ce n'est pas l'abondance de nos dons, qui, seule et par elle-même, glorifie le Seigneur, dit saint Ambroise, mais l'esprit qui sanctifie nos dons : Non quid, etc. » Massillon, Bonrdaloue, Molinier, Bossuet, etc. sur l'aumône; Cambacérès, tom. 1, pag. 359; Segaud, rre part. du Sermon sur l'aumône, Caréme, tom. II, pag. 356; etc., etc.

n'ont-ils pas connu les foiblesses de la chair, lorsqu'ils en triomphoient ?

Nous les honorons, non par un culte de servitude et

de sujétion, mais de charité et d'union fraternelle (1).

La chasteté cherche la solitude, la pudeur le secret, Page 201. la licence le monde et ses bruyantes assemblées (2).

Si nous imposons au simple laïque des obligations en apparence si rigoureuses, ménageons-nous davantage le prêtre de Jésus-Christ? Il faut des mains pures pour administrer le corps et le sang de la victime sainte, Comment pourroit-on, malade soi-même, venir au sccours de ceux qui le sont? Commencez par vous guérir, si vous voulez guérir les autres. Jésus-Christ renvoie aux prêtres les lépreux qu'il avoit guéris. Vous n'êtes donc plus en droit de m'accuser d'une excessive rigueur envers vous, quand je me traite moi-même peu de complaisance.

avec si

VI. LIVRE DE LA VIRGINITÉ.

Saint Ambroise na point épuisé la matière dans ses trois livres à ce sujet. Ici, il présente cette vertu sous des aspects nouveaux, ou étend ses premiers aperçus. Un motif

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(1) « Nous honorons les saints et la bienheureuse Vierge, non par un eulte de servitude et de sujétion (car nous sommes libres pour tout autre, et nous ne sommes assujettis qu'à Dien seul dans l'ordre de la religion mais nous les honorons, dit saint Ambroise, d'un honneur de charité et d'union fraternelle : Honoramus eos caritate, non servitute. » (Bossuet, Serm. pour la fête de la Concept., tom. II, pag. 128.)

(2) Castitas solitudinem quærit, pudica secretum, impudica conventum, Ailleurs, avec encore plus de précision et d'énergie: Docet solitudo verecundiam, et gymnasium pudoris secretum est. Pag, 296.

Luc. XVI. 14.

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