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1 Cor. II. 4.

aurez à dire. Si c'étoit Dieu lui-même qui lui avoit appris les paroles qu'il avoit à dire pour obtenir la délivrance de son peuple, à plus forte raison celles qui concernoient les secrets du ciel. Parlant donc, non d'après les vains raisonnemens d'une sagesse humaine, et les systèmes d'une philosophie mensongère et querelleuse, mais d'après les effets sensibles de l'esprit et de la force de Dieu, qui se sont découverts à lui, comme s'il eût assisté à l'oeuvre de la création, il en commence

Gen. 1. I et s. le récit avec assurance par ces mots : Au commencement, Dieu fit le ciel et la terre. Ce n'est point ici le concours fortuit d'atomes qui, en s'accumulant les uns sur les autres, durant une lente succession de siècles, ait produit le monde; point ici dé matière préexistante qui ait servi à Dieu de type pour former son ouvrage. Notre sage historien a bien compris que la substance des êtres visibles et invisibles, leurs commencemens, leurs principes, dépendoient nécessairement d'une intelligence souveraine, dans le sein de qui elles se trouvoient renfermées; que tout cet amas d'atomes, quelque puissante énergie que leur prêtassent les écoles des philosophes, n'étoient pas capables de maintenir les choses dans l'ordre invariable où nous les voyons; qu'un pareil système, par lequel on vouloit expliquer la formation du ciel et de la terre, ne présentoit donc pas plus de solidité qu'une toile d'araignée; que le même hasard qui les auroit produits, les feroit crouler, s'ils n'avoient pour appui la divine toute-puissance qui les gouverne comme elle les a créés.

Ps. CIII. 25.

Ce qui a fait également dire au roi-prophète : Seigneur, vous avez fait toutes choses dans votre sagesse!

C'est Dieu qui a donné au monde son commencement.
Il a marqué toutes les choses créées du sceau de la foi-
blesse, pour éloigner l'idée que le monde fût incréé,
existant par lui-même; ce qui n'appartient qu'à l'être
de Dieu seul. Par ce mot, il a fait, Moïse exprime qu'il
n'a rien coûté à son auteur pour le produire; et nous
fait concevoir quel incomparable ouvrier ce doit être, pag. 5.
que celui à qui il n'a fallu qu'un moment, que le simple
acte de sa volonté pour exécuter un si prodigieux ous
vrage. Personne ne l'a vu à l'oeuvre; il ne s'est fait re-
connoître qu'à son ouvrage. Il ne lui a fallu ni art,
ni étude, pour faire que ce qui n'existoit pas, existât.
Nul intervalle entre la volonté qui commande, et la
puissance qui agit (1)....

Écartons toutes les questions oiseuses, sans fruit Pag. 10. pour le salut.... Quelle est la nature, la situation de

la terre? curiosité vaine : il nous suffit d'en connoître Page 11. ce que nos livres saints nous apprennent. Il a suspendu Job. xxvI. 7. la terre sur le néant; c'en est assez. Dans l'air, ou sur les eaux? qu'importe? Comment l'air, ce mobile élément, peut-il soutenir une aussi pesante masse? Comment, si elle est portée sur les eaux, ne s'y enfonce-t-elle pas? Comment la mer ne la pénètre-t-elle pas tout entière, pour l'engloutir dans ses abîmes? N'est-ce pas la preuve sensible que la seule toute-puissance divine soutient toutes choses dans le majestueux équilibre où elle les a établies ? Ce qui fut créé n'a point déterminé la loi qui le constitue ce qu'il est ; il l'a reçue, et y obéit.

(1) On pourra consulter ici les notes que nous avons répandues dans notre travail sur saint Basile et saint Grégoire de Nysse, qui s'étoient exercés avant saint Ambroise sur la même matière.

IX.

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Parce que la terre est suspendue au milieu de l'espace, ne venez point nous parler de balances, de contrepoids qui la retiennent. Dites que l'ordre souverain du maître de la nature lui a imprimé pour tous les siècles la sta→ bilité qui la maintient sur ses bases inébranlables, comme parle le prophète. Il n'est donc point ici question d'art, mais de pouvoir; de mesure et d'équilibre, mais d'une éternelle prescience qui en a déterminé les révolutions, et fixé la durée au gré de sa volonté seule et toute-puissante. Ici la simplicité de la foi prévaut sur tous les rai

sonnemens.....

Parce que Dieu a fait toutes choses, conclura-t-on qu'il soit l'auteur du mal? L'existence du mal ne sauroit être contestée, puisque nous en voyons tous les jours les mortels ravages. Mais de ce que nous avons dit déjà, l'on doit inférer qu'il n'existe point par luimême ; mais qu'il n'est que la dépravation du bien, un égarement qui transporte hors du sentier de la vertu l'âme qui ne refléchit pas. Ce n'est point du dehors que nous viennent nos plus sérieuses attaques, mais du fond de nos propres cœurs. Nous portons au-dedans de nous notre plus redoutable ennemi; le principe de nos erreurs est dans notre propre cœur. Examinezvous bien vous-même, sondez vos dispositions secrètes, tenez-vous en garde contre les pensées déréglées, contre les passions qui fermentent en vous: c'est vous seul que vous accuserez de vos égaremens; vous seul, qui vous précipitez dans le crime; vous seul qui allumez ces feux désordonnés. Pourquoi vous en prendre à une cause étrangère, pour rejeter sur elle vos égaremens? Plût au ciel que vous fussiez en droit d'attribuer à d'autres

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qu'à vous la fouge de vos emportemens, les saillies de votre humeur, les honteux assujettissemens où vous jettent les passions qui vous captivent! Il dépend de nous de commander à nos sens, de nous modérer, de réprimer en nous la colère, de maîtriser nos passions. Nous sommes également libres de nous y abandonner, libres de nous prêter aux suggestions de l'orgueil, de l'esprit de vengeance, plutôt que de nous courber sous le joug de l'humilité, d'exercer la miséricorde.

Il n'y a de mal, à proprement parler, que celui qui, étant déterminé par notre volonté propre, suppose un choix libre, une intention préméditée; et, par là, nous rend justiciables du tribunal de la conscience. Être pauvre, sans considération dans le monde, être malade, mourir, ce ne sont point là des maux au jugement du sage, puisque ce qui leur est contraire, ne mérite pas le nom de bien.....

Dieu dit: Que la lumière soit.... Ce n'est pas un Pag. 19. vœu qu'il émet; c'est un ordre qu'il prononce.

Comment le monde, composé d'élémens si contraires Pag, 22. de leur nature, a-t-il pu ne former qu'un seul tout? Comment des parties aussi discordantes se trouventelles enchaînées l'une à l'autre avec une aussi constante harmonie? Ce secret, impénétrable à la foiblesse de notre raison, ne le cherchons que dans la toute-puissance divine, qui passe toute la portée de notre intelligence. Dieu l'a voulu ainsi : arrêtons, à ce seul mot, toutes les recherches de notre curiosité.

Pas un des systèmes imaginés par les philosophes, Pag. 26. pour expliquer le mécanisme de l'univers, qui ne puisse être combattu par des raisonnemens contraires, égale

Pag. 42.

ment probables. Que faut-il en conclure? Que ce n'est point par des opérations humaines et par nos propres forces, que nous pouvons mesurer l'œuvre de Dieu.

Dieu dit: Que la terre pousse de l'herbe verte qui porte de la graine, etc.

« Cette conduite de Dieu nous fait voir que tout sort immédiatement de sa main. Les peuples et les philosophes qui ont cru que la terre, mêlée avec l'eau et aidée, și vous voulez, de la chaleur du soleil, avoit produit d'elle-même, par sa propre fécondité, les plantes et les animaux, se sont grossièrement trompés. L'Ecriture nous a fait entendre que les élémens sont stériles, si la parole de Dieu les rend stériles. Ni la terre, ni l'eau, ni l'air, n'auroient jamais eu les plantes ni les animaux que nous y voyons, si Dieu, qui si Dieu, qui en avoit fait et préparé la matière, ne l'avoit encore formée par sa volonté toute-puissante, et n'avoit donné à chaque chose les semences propres pour se multiplier dans tous les siècles. Ceux qui voient les plantes prendre leur naissance et leur accroissement par la chaleur du soleil, pourroient croire qu'il en est le créateur; mais l'Ecriture nous fait voir la terre revêtue d'herbes et de toutes sortes de plantes, avant que le soleil ait été créé, afin que nous concevions que tout dépend de Dieu. II a plu à ce grand ouvrier de créer la lumière, avant même de la réduire à la forme qu'il lui a donnée dans le soleil et dans les astres, parce qu'il vouloit nous apprendre que ces grands et magnifiques luminaires, dont on nous a voulu faire des divinités, n'avoient pas euxmêmes ni la matière précieuse et éclatante dont ils ont

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