Gardez que d'Alcméon le courage inutile Contre ces dieux vengeurs ne protège Eriphyle. THE ANDRE. Quoi! ce jour qui semblait marqué par leurs bienfaits... Jamais jour ne fera plus terrible aux forfaits; Il n'eft donc que trop vrai: ce prince infortuné, LE GRAND PRETRE. Le ciel l'a fait renaître. La vérité terrible, avec des yeux vengeurs, THE ANDRE. O mon maître ! Ogrand Roi lâchement égorgé, La reine était en pleurs, interdite, éperdue, Ciel! qu'elle doit fouffrir fi fon cœur eft coupable! Bientôt de ces horreurs vous ferez éclairci. Suivez-moi dans ce temple: THE ANDRE. Ah, Seigneur, la voici SCENE I I. ERIPHYLE, ZELONIDE, LE GRAND- PRETRE, THEANDRE, Suite de la Reine. (Eripbyle paraft accablée de trifteffe.) ZELONIDE à la Reine. PRINCESSE, rappelez votre force première * Que vos yeux fans frémir s'ouvrent à la lumière. Ah Dieux! ERIPH YLE. ZELON IDE. Puiffent ces Dieux diffiper votre effrol Eh quoi: Miniftre faint, vous (uyez devant moi! Un fpectre épouvantable en tous lieux me pourfuit; Je l'ai vu ; ce n'est point une erreur paffagère Que produit du fommeil la vapeur menfongère: Du fein de ces tombeaux, de centrois mes aïeux, * * Eft-ce un Dieu des enfers, ou l'ombre d'un mortel? Quel pouvoir a brisé l'éternelle barrière Dont le ciel fépara l'enfer et la lumière? * Les manes des humains, malgré l'arrêt du fort, * Peuvent-ils revenir du féjour de la mort? LE GRAND - PRETRE. *Oui: du ciel quelquefois la juftice fuprême ERIPH YLE. Hélas! lorfque le ciel à vos autels m'entraîne, Que vient- il m'annoncer? LE GRAND-PRETRE. Il vient punir le crime, (il fort.) SCENE III. ERIPHY LE, ZELONIDE. Qu ERIPH YLE. UELLE réponse, ô Ciel! et quel préfage affreux! ZELO NID E. Ce jour femblait pour vous des jours le plus heureux. Lefbras d'Alcméon feul a fait tous ces miracles. ZEL ON IDE. Les deftins à vos vœux ne mettront plus d'obftacles. ERIPHY LE. Moi, rallumer encor ces flammes détestées! ZEL ON IDE. Raffurez votre cœur éperdu: Hermogide bientôt. . . ERIPHY LE. Quel nom prononces-tu ? Hermogide, grands Dieux! lui de qui la furie Empoifonna les jours de ma fatale vie. Hermogide! ah! fans lui, fans fes coupables feux, ZELONI D E. Quel trouble vous faifit? quel remords vous tourmente? ERIPH Y L E. Pardonne, Amphiaraüs, pardonne, Ombre fanglante! Je n'ai point dans tes flancs enfoncé le couteau: ZELO NI DE. Quoi, vous ! de quels forfaits feriez-vons done coupable? ERIPH Y LE. Je n'ai pu jufqu'ici t'avouer tant d'horreurs. Les malheureux fans peine exhalent leurs douleurs ; Mais, hélas! qu'il en coûte à déclarer fa honte! ZELONI DE. Une douleur injufte, un vain effroi vous dompte; ERIPH Y LE. Il le voudrait du moins. Tu n'étais pas à moi, lorfqu'un trifte hyménée ZELON IDE. Vous fortiez de l'enfance, et de vos heureux jours ERIPHY L E. C'eft cet âge fatal et fans expérience, Ouvert aux paffions, faible, plein d'imprudence, |