Je vois trop qu'un regard les a tous effacés. HEROD E. Ah! laiffez-moi douter un moment de fa haine! SALOM E. Si vous pouviez favoir, fi vous pouviez comprendre A quel point... HEROD E. Non, ma fœur, je ne veux rien entendre, Mariamne à son gré peut menacer mes jours, Ils me font odieux; qu'elle en tranche le cours; Je périrai du moins d'une main qui m'est chère. SALOM E. Ali! c'eft trop l'épargner, vous tromper et me taire. Et je vais vous parler, duffiez-vous m'en punir. Epoux infortuné! qu'un vil amour furmonte, HEROD E. Un autre en eft aimé! Pouvez-vous bien, barbare, SALOM E. Hé bien donc, loin de vous........ HERO D E. Non, Madame, arrêtez. Un autre en eft aimé! montrez-moi donc, cruelle, SALOM E. Puifque vous le voulez... HERO D E. Frappe: voilà mon cœur.' Dis-moi qui m'a trahi; mais quoi qu'il en puiffe être, Songe que cette main t'en punira peut-être. Parle à ce prix. SALOM E. N'importe. HERO D E. Eh bien! SALOM E. C'eft... SCENE VI. HERODE, SALOME, MAZAEL. MAZA E L. AH! Seigneur, Venez, ne fouffrez pas que ce crime s'achève : HERO D E. Mariamne! Sohême! où fuis-je ? juftes Cieux! MAZA EL. Sa mère, fes enfans quittaient déjà ces lieux. Et vous allez, Seigneur, la perdre pour jamais. HERO DE. Ah! le charme eft rompu, le jour enfin m'éclaire. Fin du troisième acte. ACTE I V. SCENE PREMIERE QUOI SALOM E, MAZA E L. MAZA E L. voi! lorfque fans retour Mariamne eft perdue; Quand la faveur d'Hérode à vos vœux eft rendue: Dans ces fombres chagrins qui peut donc vous plonger? Madame, en fe vengeant le roi va vous venger : Sa fureur est au comble; et moi-même je n'ofe Regarder fans effroi les malheurs que je caufe. Vous avez vu tantôt ce fpectacle inhumain, Ces efclaves tremblans égorgés de fa main, Près de leurs corps fanglans la reine évanouie, Le roi le bras levé, prêt à trancher fa vie; Ses fils baignés de pleurs, embraffant fes genoux, Et préfentant leur tête au-devant de fes coups. Que vouliez-vous de plus? que craignez-vous encore? SALO M E. Je crains le roi; je crains ces charmes qu'il adore, Il voudrait pardonner, dans le fond de fon cœur Il voudrait, s'il fe peut, ne punir que moi-même: SCENE I I. HERODE, SALOME, MAZAEL, Gardes. MAZA E L. I vient: de quelle horreur il paraît agité! SALOM E. Seigneur, votre vengeance eft-elle en sûreté? MAZA E L. Me préferve le ciel que ma voix téméraire, Ofe fe faire entendre entre la reine et lui! HERO D E. Ah! je ne le crains point. MAZA EL. Seigneur, n'en doutez pas, De l'adultère au meurtre il n'eft fouvent qu'un pas, HERO D E. Que dites-vous? MAZA EL. Sohême incapable de feindre, Fut de vos ennemis toujours le plus à craindre. |