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avoit, par un effort aussi louable qu'heureux, entrepris de rappeler la poésie à son ancienne institution, et de rendre les muses à l'auguste emploi de célébrer la divinité.

Le Saint Père vous remercie donc du présent que vous lui avez fait, et vous assure des sentiments de reconnoissance dont il est rempli. Charmé de ce que, devenu rival d'un illustre père, par vos talents dans le même genre d'écrire, vous le surpassez, par le choix de la matière, il veut que vous soyez certain de sa bienveillance. Soyez donc bien persuadé que, toutes les fois que l'occasion s'en présentera, le souverain Pontife lui-même se fera un plaisir de vous prouver la manière avantageuse dont il pense de vous.

Il vous accorde sa bénédiction apostolique avec toute la tendresse d'un père; et moi, je prie Dieu de vous protéger en tout.

Disposé à vous rendre service,
Le carà. VALENTI.

A Rome, le 8 février 1743.

La lettre est scellée du sceau du secrétaire d'état, aved cette inscription: A monsieur Racine, à Paris.

EMIN. DOM. CARDINALIS

VALENTI GONZAGUA,

SS. D. N. BENEDICTI PAPÆ XIV,

NOMINE AC MANDATO DATA.

CLARISSIME DOMINE,

Litterarium munus, quod pontifici maximo nuper misisti, duobus contentum voluminibus, quorum alterum poëticos labores tuos quintò recusos, alterum verò de poëtica facultate egregias animadversiones, exquisitum. que judicium complectitur, gratum eidem summopere atque jucundum accidit, proptereàque gratias tibi multas suo nomine rursus haberi, novoque laudis argumento eruditionem tuam honestari præcepit, Quotiescumque enim nomen tuum et carmina ipsi versantur ob oculos, reviviscit in ejus animo memoria parentis tui de re poëtica optimè meriti, cujus viventis laudem, si nulla obscuravit invidia, mortui quoque nulla delebit oblivio. Quam igitur anteà sum tibi testatus Pontificis animi benevolentiam, eandem confirmo iterùm, et apostolicæ benedictionis internuncius, fausta omnia tibi precor à Deo.

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Romæ, 4 kal. sextiles 1747.

D. RASSINIO,

Ad officia paratus,

J. Card. VALENTI

Lutetiam-Parisiorum.

TRADUCTION DE LA LETTRE

DE S. E. M. LE CARDINAL

VALENTI DE GONZAGUE,

ÉCRITE DE LA PART

DE SA SAINTETÉ.

LE souverain Pontife a reçu avec joie, monsieur, l'hommage littéraire que vous lui avez rendu, en lui en→ voyant deux volumes, dont le premier contient la cinquième édition de vos ouvrages poétiques; et le second, plein de judicieuses réflexions sur la poésie, fait connoître la délicatesse de votre goût sur cette matière. Votre présent a été si agréable à sa Sainteté, qu'elle m'a ordonné de vous faire une seconde fois des remercîments de sa part, et de vous donner de nouvelles preuves de l'estime qu'elle fait de cette érudition. Votre nom et vos toutes les fois qu'ils paroissent à ses yeux, lui rappellent, avec l'idée du fils, le souvenir d'un père qui a fait tant d'honneur à la poésie, et dont la gloire, supérieure à l'envie pendant qu'il vivoit, ne pourra jamais après sa mort être effacée par l'oubli. Je vous réitère 'donc les mêmes assurances que je vous ai déjà données de la bienveillance du souverain Pontife; et, chargé de vous ransmettre sa bénédiction apostolique, je prie Dieu de Fous protéger en tout.

vers,

Disposé à vous rendre service,
Le card. VALENTI.

A Rome, le 29 juillet 1747.

A monsieur RACINE, à Paris,

COPIE DE LA LETTRE

DE S. E. M. LE CARDINAL

VALENTI DE GONZAGUE, SECRÉTAIRE D'ÉTAT.

RIEN de plus flatteur pour moi que le présent que vous venez de me faire, monsieur; il m'a été aisé de m'apercevoir que le nom de Racine, si glorieux et si agréable aux muses, n'étoit pas mort. Je me suis fait un plaisir singulier de présenter à notre Saint Père l'exemplaire que vous lui avez destiné. Sa Sainteté y a été fort sensible; elle m'a ordonné de vous le marquer, comme vous le verrez par la lettre ci-jointe. Agréez en même temps mes remercîments, aussi sincères que les sentiments de considération, par lesquels je voudrois vous persuader que personne n'est à vous, monsieur, avec un plus parfait attachement, que

LE CARDINAL VALENTI.

A Rome, le 8 février 1743.

A SON ÉMINENCE

MONSEIGNEUR LE CARDINAL

DE VALENTI.

MONSEIGNEUR,

Jamais les muses n'ont pu procurer à ceux qu'elles ont le plus favorisés, une gloire comparable à celle que me procure VOTRE ÉMINENCE. La lettre dont j'ai été honoré flatte plus mon amour-propre que tous les lauriers du Parnasse; et je me livrerois a tout l'orgueil poétique qu'elle est capable d'inspirer, si je ne me rappelois que je suis un poëte chrétien, et que c'est uniquement cette qualité que VOTRE ÉMINENCE a voulu récompenser.

Les poëtes, si naturellement jaloux, auront bien sujet de l'être de mon bonheur; mais cette jalousie leur sera avantageuse, quand ils apprendront qu'en faveur de la matière que j'ai choisie, VOTRE EMINENCE a bien voulu présenter mes ouvrages à SA SAINTETÉ, qui les a reçus favorablement, et qu'un si grand Pape a daigné jeter les yeux sur le moindre de ses enfans; ils ambitionneront une gloire pareille, qui ne s'accorde pas aux talents seuls, mais au sage emploi des talents.

La grande récompense que j'ai reçue leur doit inspirer cette heureuse ardeur, comme elle m'inspire la vive

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