Si je suis las, je me délasse; 2. Régnier s'est appliqué ce nom, comme d'un homme qui a été le Momus de son temps. Du Verdier, page 749 de sa Bibliothèque, en parle ainsi : « Jean du Pont-Alais, chef et maistre des joueurs << de moralitez et farces à Paris, a composé plusieurs jeux, mys<< tères, moralitez, sotties et farces, qu'il a fait réciter publique«ment sur eschafaud en ladite ville, aucunes desquelles ont été «< imprimées, et les autres non. On dit que par son testament il « ordonna son corps estre enseveli en une cloaque en laquelle s'é<< goutte l'eau de la marée des halles de la ville de Paris, assez « près de l'église Saint-Eustace, là où il fut mis après son déceds, << suivant sa disposition et dernière volonté. Le trou qu'il y a pour << recevoir ces immondices est couvert d'une pierre en façon de « tombe, et est ce lieu appelé, du nom du testateur, le Pont-Alais. « J'ai ouï dire, continue du Verdier, que la repentance qu'il «eut, sur la fin de ses jours, d'avoir donné l'invention d'imposer « un denier tournois sur chaque mannequin de marée arrivant aux << halles, de tant que cela venoit à la foule du peuple, l'occasionna << de vouloir estre ainsi enterré en tel puant lieu, comme s'estimant « indigne d'avoir une plus honneste sépulture. » La Monnoye ajoute à ce propos, dans son travail sur les Bibliothèques de Du Verdier et de La Croix du Maine : « Quoique la vieille tradition rapportée << ici touchant maître Jean du Pont-Alais ait tout l'air d'un conte, << elle n'a pas laissé d'être très-sérieusement répétée dans les descriptions qu'à diverses fois on nous a données de Paris. Maître << Jean du Pont-Alais, dans les premières années du règne de François Ier, gagnoit sa vie à divertir le peuple par les représen«tations dont parle ici Du Verdier. On peut voir ce qu'en dit Marot, épître I du Coq-à-l'asne; Bèze, dans son Passavant, page 19, et plus au long l'auteur des contes imprimés sous le nom de Bona« venture Des Périers, conte xxx. »> SATYRE XX (INÉDITE) 1 1 CONTRE LE MARECHAL D'ANCRE 2 An 1612 Sortez du Louvre et de la cour, Sans pardonner à ceux d'esglise? 1. On remarquera quatre ou cinq vers qui présentent des fautes de prosodie j'ai reproduit textuellement la copie du manuscrit où j'ai trouvé cette satyre, sans prétendre y faire de corrections 2. Concino Concini, assassiné le 24 avril 1617. 3. Léonora Galigaï, femme du maréchal d'Ancre, s'occupait. beaucoup de magie et fut brûlée à ce titre. On sait qu'elle était fille de la nourrice de la reine. Que tu as faicts pour la couronne? Volez, ô funestes corbeaux ! Comme à des loups dessus leurs testes; Prédisez, sinistres oyseaux, Les orages et les tempestes Tomber bientost sur leur maison, 1. A la mort de Henri IV, Concini acheta le marquisat d'Anere, fut créé premier gentilhomme de la chambre et gouverneur de ce trois villes, avant de le devenir de la province de Normandie. 2. Cette faute de rime est dans le manuscrit. 3. En blanc dans le texte. 4. Régnier se trompe: Concini était fils d'un notaire de Florence et petit-fils d'un secrétaire d'État du grand-duc Côme. Vous épuisez nos finances, Avec nous la moue aux grues? Sortez, abominables, hors cour; Plus traistres et pleins de démons. Depuis douze cents tant d'années, Tu nous aurois sauvé (sic) en vain De ces sorciers exécrables. 1. Claude de Bullion, maître des requêtes en 1605, et en 1611 commissaire royal à l'assemblée de Saumur; il fut depuis surintendant des finances, et mourut le 22 décembre 1640. |