terre, et mes pieds montrer le ciel. Je ne suis point digne d'être sur la croix comme mon Sauveur; retournez-la donc, et crucifiez-moi la tête en bas. » Les bourreaux firent ce qu'il demandait. - Légende d'Or. Neque cæcis lumen daret, Si non eum radiaret Fidei confessio Juvat Dei famulum Non abhorret prunis volvi, Qui de carne cupit solvi Et cum Christo vivere. Neque timet occidentes Corpus, sed non prævalentes Animam occidere. Sicut vasa figulorum Probat fornax, et eorum Solidat substantiam, Sic et ignis hunc assatum, Velut testem solidatum Reddit per constantiam. Nam cum vetus corrumpatur, Alter homo solidatur Veteris incendio. Unde nimis confortatus Est athletæ principatus, In Dei servitio. Hunc ardorem factum foris Putat rorem vis amoris, Et zelus justitiæ. Ignis urens non comburens Vincit prunas, quas adunas O minister impie! Parum sapis vim sinapis, Si non tangis, si non frangis Et plus fragrat, quando flagrat Thus injectum ignibus. Sic arctatus et assatus Sub ardore, sub labore Dat odorem pleniorem Martyr de virtutibus. Et il ne pourrait donner la lumière aux aveugles, Si la présence de la lumière ne Dans Laurent brille la confesion Place en évidence devant les yeux Le serviteur de Dieu se plaît Il ne redoute pas d'être roulé sur les charbons, Lui qui désiré être délivré de sa chair Et de vivre avec le Christ. Il ne redoute pas non plus ceux qui tuent Le corps, mais qui ne peuvent donner La mort à l'ame. De même que la fournaise éprouve Les vases de terre Et consolide leur matière, Ainsi le feu consume Laurent Sur le brasier, comme un témoin Raffermi par la constance. Car, tandis que le vieil homme est consumé, L'homme nouveau se voit fortifié par la Ruine du vieil homme. C'est pourquoi la principauté de l'athlète Est affermie sur des bases inébranlables Dans le service de Dieu. La force de l'amour et la soif de la justice Considèrent comme une rosée rafraîchissante Ce feu extérieur qui dévore. Le feu brûlant ne le brûle pas; Il reste vainqueur du brasier que Tu accumules sous lui, ô ministre impie! Le grain de senevé a peu de Saveur, si on ne le touche, si on ne le broie; Et l'encens jeté dans le feu répand, quand il brûle, Toute la vigueur de son parfum. Le corps resserré et grillé par le Feu du brasier, le martyr dans ce Supplice rend une odeur plus pénétrante Et plus parfumée de vertus. O Laurenti! laute nimis Rege victo rex sublimis, Regis regum fortis miles Qui duxisti pœnas viles Certans pro justitia, Qui tot mala devicisti Contemplando bona Christi Fac nos malis insultare, Fac de bonis exultare Meritorum gratia. Amen. O Laurent! mets somptueux, Toi qui as vaincu tant de maux, Par la grâce de tes mérites. NOTES. STROPHE 9. Au tyran qui lui réclamait les trésors de l'Eglise, saint Laurent demanda qu'il lui fût donné trois jours, ce qui lui fut accordé. Dans ces trois jours, Laurent réunit tous les pauvres, les aveugles et les boiteux, et il les présenta dans les jardins de Salluste à l'empereur, en disant: « Voici les trésors de l'Eglise qui ne diminuent jamais, mais qui s'accroissent et qu'on retrouve toujours quand on les dissipe. Car les mains de ces gens-ci ont porté les trésors dans le ciel. » Laurent, sur l'ordre du Pape, avait distribué aux pauvres les trésors de l'Eglise de Rome. STROPHE 11. Le tyran ayant dit à Laurent : « Tu vas sacrifier, ou, dans cette même nuit, tu périras dans les tourments, » le martyr répondit : « La nuit n'est pour moi que chose humaine et passagère, et la lumière viendra qui fera éclater toutes choses. » STROPHE 12. Allusion à un miracle rapporté dans les Acta Martyrum sincera, publiés par D. Ruinart. STROPHE 23. Saint Grégoire (in prolog. moral. in lib. Job.) dit : Sicut unguenta nisi commota redolere latius nesciunt, et sicut aromata fragrantiam suam non nisi cum incenduntur expandunt: ita sancti viri omne quod in virtutibus redolent, in tribulationibus innotescunt. Unde et recte in Evangelio dicitur: Si habueritis fidem sicut granum sinapis, dicetis monti huic: Transi hinc, et transibil, et nihil impossibile erit vobis (Saint Mathieu, cap. XVII, vers. 19). Granum sinapis nisi conteratur, nequaquam vis virtutis ejus agnoscitur. Nam non contritum, leve est si vero conteritur, inardescit, et quod in se acerrimum' latebat, ostendit. Sic unusquisque vir sanctus cum non pulsatur, despicabilis ac levis aspicitur. Si qua vero illum tritura persecutionis premat, mox omne quod calidum sapit, ostendit : atque in fervorem virtutis vertitur, quicquid in illo ante despicabile, infirmumque videbatur, quodque in se tranquillitatis tempore libens operuerat, exagitatus, tribulationibus coactus inAdam s'est inspiré évidemment de ce passage de saint notescit. Grégoire. XXVII. PROSE DE L'ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE. Salve, mater Salvatoris, Vas electum, vas honoris, Vas cœlestis gratiæ, Ab æterno vas provisum, Vas insigne, vas excisum Manu sapientiæ. Salve, Verbi sacra parens, Nos spinetum, nos peccati Porta clausa, fons hortorum, Cella custos unguentorum: Cella pigmentaria. Cinnamomi calamum, Myrrham, thus et balsamum, Superas fragrantia. Salve, decus virginum : Myrtus temperantiæ : Tu convallis humilis, Tu cœlestis paradisus, Tu candoris et decoris, Tu dulcoris et odoris Habes plenitudinem. Tu thronus es Salomonis : Cui nullus par in thronis Arte vel materia. Ebur, candens castitatis : Aurum fulvum, charitatis Præsignans mysteria. Palmam præfers singularem, Nec in terris habes parem, Nec in coeli curia. Laus humani generis, Virtutum præ cæteris Habens privilegia. Salut, mère du Sauveur, Vase prédestiné de toute éternité, Salut, sainte mère du Verbe, Le buisson, c'est nous; nous avons Eté ensanglantés par les épines du péché; Mais toi, tu n'as pas connu d'épine. Porte fermée, fontaine des jardins, Tu surpasses en suave odeur Myrthe de tempérance, Nard odoriférant. Tu es la vallée d'humilité, Une terre en friches Qui a enfanté le fruit par excellence. Fleur des champs, Lis sans pareil des vallons, Tu es le parvis des cieux Tu possèdes la plénitude Tu es le trône de Salomon, L'ivoire par sa blancheur, L'or par son éclat Figurent les mystères de la chasteté et de la charité. Tu portes une palme non pareille, Tu es sans égale sur la terre Et dans la cour céleste. Gloire du genre humain, Tu as par-dessus toutes les créatures Le privilége de toutes les vertus. Sol luna lucidior Et luna sideribus : Sic Maria dignior Creaturis omnibus. Lux eclypsim nesciens, Virginis est castitas, Ardor indeficiens, Immortalis charitas. Salve, mater pietatis, Et totius Trinitatis Nobile triclinium. Verbi tamen incarnati Speciale majestati Præparans hospitium. O Maria, stella maris, In supremo sita poli, In procinctu constituti Jesu, Verbum summi Patris, Serva servos tuæ matris: Solve reos, salva gratis, Et nos tuæ claritatis Configura gloriæ. Amen. PROSE DE SAINT BARTHÉLEMI. Laudemus omnes inclyta Bartholomæi merita : Cujus sacra solennia Nobis inspirant gaudia. Per diem, centum vicibus Flexis orabat genibus. Nec minus noctis tempore, Toto prostratus corpore. In ipsius præsentia Obmutescunt dæmonia. Christi sonante buccina, Falsa terrentur numina. Non Astaroth illudere Genti permisit miseræ. Célébrons d'une voix unanime Les mérites fameux de Barthélemi. Sa fête solennelle et sacrée Inspire à nos cœurs l'allégresse. Pendant le jour il priait cent fois, Fléchissant ses genoux (devant Dieu). Il ne priait pas moins la nuit, Prosterné de tout son corps. En sa présence, Les démons deviennent muets La trompette du Christ retentit, Et les faux dieux pâlissent d'effroi. Il n'a pas permis à Astaroth De tromper une nation malheureuse. |