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de Dieu contre les embûches du diable, de la chair et du monde, ou en l'honneur de la Trinité; et c'est pourquoi on ajoute Gloria Patri, etc. Après le Gloria Patri, on ne dit pas Alleluia, parce que le lieu où l'on a coutume de le dire (c'està-dire Gloria Patri), c'est-à-dire le chapitre, n'est pas consacré. Car, de même que lieu sacré signifie cette Jérusalem dans laquelle on entend cette parole angélique, c'est-à-dire Alleluia, ainsi le lieu non consacré représente notre pèlerinage, la terre d'exil où nous péchons; ensuite, parce que tant que nous sommes dans cette vie nous péchons, c'est pour cela qu'on ajoute Kyrie eleison, Pater noster, et ensuite Respice, Domine, etc., où il est dit : «Et dirige leurs fils. » Nos fils, ce sont les pensées qui naissent de nos cœurs, et ce sont elles que l'on demande qui soient dirigées pour l'accomplissement des œuvres du Seigneur. Or, les œuvres de nos mains sont les œuvres extérieures, qui procèdent de la partie inférieure de nos pensées; mais comme toutes tendent à un seul but, c'est pourquoi opus se prend au singulier, lorsque l'on dit : « Et dirige l'œuvre de nos mains. » Le berger ou le pasteur prie de nouveau, prie généralement pour toutes ses brebis, en disant : « Seigneur, daigne diriger, etc.;» l'office est terminé par l'oraison, afin que la grâce divine qui précède nos actions puisse encore les suivre.

CHAPITRE VI.

DE TIERCE.

I. A l'heure de tierce, nous adressons des louanges à Dieu, parce qu'à cette heure, d'après saint Marc, Jésus fut condamné à mort par les cris des Juifs, puis attaché par Pilate à la colonne et flagellé. C'est donc avec raison que nous prions à cette heure, afin que, comme le Saint-Esprit a été séparé d'Adam

par les suggestions du diable, ainsi il daigne à la même heure se répandre dans nos cœurs par la vertu du crucifiement du Christ. Ce fut encore à cette même heure que le Saint-Esprit, promis aux apôtres, leur fut conféré, et qu'ils parlaient ouvertement des grandeurs de Dieu. C'est pourquoi on disait d'eux, comme on le voit dans les Actes des apôtres : « Ces gens-là ne sont-ils pas ivres? » C'est pour cela que, lorsque l'heure de tierce est arrivée, on dit l'hymne Nunc sancte nobis Spiritus; on dit aussi le psaume Legem pone, parce que c'est alors que la loi nouvelle a été donnée aux apôtres; mais comme l'homme, par la loi de Dieu, est guéri de la maladie du péché, d'après ces paroles de la Sagesse : « Ni les herbes, ni les cataplasmes ne les guérissaient, mais seulement tes paroles, Seigneur, etc.,» c'est pour cela que dans certaines églises on dit ce capitule : Sana me, Domine, etc., « Guéris-moi, Seigneur, etc. » (Hiero, c. XVII), et le répons Sana animam meam, etc., « Guéris mon ame, etc. >> On dit aussi quelquefois : Charitas Dei diffusa est (Rom., c. v), et quelquefois celui-ci : Obsecro vos fratres, per misericordiam Dei (Rom., c. xi); et comme l'ame ne peut être guérie si elle n'est conservée, c'est pourquoi suit le verset Adjutor meus esto, etc., comme si l'on disait : « Quoique j'aie été établi dans un état de liberté et de santé dans ta voie, cependant je ne suis pas capable, sans ton aide, d'arriver à ce midi dont il est dit : « Indique-moi le lieu où tu te repais et où tu te reposes à l'heure de midi. » C'est pourquoi l'on dit : «< Seigneur, sois mon aide et ma protection. » Et on ajoute : «Ne m'abandonne pas, >> c'est-à-dire ne laisse pas mon entreprise imparfaite, parce que sans toi mes efforts ne sont rien; ne me regarde pas d'en haut, c'est-à-dire ne me méprise point à cause de ce que moi, qui ne suis qu'un faible mortel, j'ose te rechercher, toi l'Eternel, parce que tu es mon Dieu, qui m'as créé, et mon Sauveur, qui m'as réparé, c'est-à-dire, toi qui guéris les plaies que fait le péché. Ensuite tous se prosternent pour la prière, et le prêtre poursuit le mode d'oraison qu'indique l'Apôtre, en

TOME III.

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disant «< Avant toutes choses, que l'on fasse des supplications, des prières, des vœux et des actions de grâces pour tous les hommes et pour ceux qui sont élevés en dignité.

II. Les supplications se font avec adjuration (serment), pour éloigner le mal; la prière se fait pour obtenir le bien ou pour vaincre le mal; les vœux, pour acquérir ou pour accumuler le bien; les actions de grâces, pour conserver le bien déjà conféré. La supplication se trouve ici : Ego dixi, Domine, etc., où l'on demande à être guéri de ses blessures et à recevoir un remède. Voici la prière : Fiat misericordia tua, Domine, ou ceci : Ostende nobis, Domine, etc. Les vœux sont : Convertere, Domine, usquequo, où nous demandons à être délivrés de tout ce qui nous est contraire, par l'assistance divine. Voici les actions de grâces: Sacerdotes tui induantur, etc., et ceci s'adresse à nous tous. On prie ensuite pour les rois et pour ceux qui sont élevés en dignité, en disant : Salvum fac regem, etc.; et nous prions pour notre pontife; et nous disons le Salvum fac populum tuum pour les vivants et pour les défunts, l'Oremus pour les fidèles défunts; suit le Miserere mei, Deus, pour ceux qui sont en état de péchés plus graves, comme on a fait précéder l'oraison dominicale pour ceux qui n'ont que des fautes vénielles. Ensuite le pasteur ou le prêtre se lève, et, pendant que tous les assistants restent prosternés, il prie pour tous, ce dont on a parlé à Prime.

CHAPITRE VII.

DE SEXTE.

I. Ce fut à la sixième heure que le Christ fut attaché à la croix et percé de clous pour nous. C'est pourquoi toute la terre fut enveloppée de ténèbres; et le soleil, plongé dans le deuil de son Seigneur, se voila comme de vêtements noirs, pour ne pas prêter sa lumière à ceux qui crucifiaient son Créateur. Ce fut en

core à cette heure que, le jour de l'Ascension, le Christ se mit à table avec ses disciples. C'est donc avec raison que l'Eglise, à cette heure, célèbre les louanges de Dieu et lui rend grâces, parce que le Christ a voulu souffrir pour elle, ce qui fait qu'elle l'aime avec ardeur. D'où il est dit, dans le Cantique des cantiques : «< Annoncez à mon bien-aimé que je languis d'amour.» C'est pourquoi on dit alors : Defecit in salutari tuo anima mea, « Mon ame est tombée en défaillance dans l'attente de ton secours. >> On dit aussi le répons Benedicam Dominum in omni tempore, « Je bénirai le Seigneur en tout temps; toujours sa louange sera dans ma bouche, » supplée : parce qu'il a daigné souffrir pour moi, c'est-à-dire pour le salut de mon ame. C'est aussi à cette heure qu'Adam fut chassé du paradis terrestre. C'est donc avec raison qu'à cette heure nous devons prier Dieu, afin que, par l'humilité et les bonnes œuvres, nous retournions au paradis, d'où Adam a été chassé à cause de son orgueil. Or, l'office de sexte répond à l'état du temps, comme l'office des autres heures: car à l'heure de prime se trouve le prélude; à l'heure de tierce, le départ; à l'heure de sexte, la consommation. Car, à prime, le soleil commence à briller; à tierce, il commence à s'échauffer davantage; à sexte, il est dans sa plus grande ardeur, comme l'indiquent les paroles des hymnes qui commencent ces heures et même l'heure de none. Au commencement, à prime, répondent les paroles du psaume Deus,' in nomine tuo salvum me fac, et in virtute tua libera me, «< Sauvemoi, mon Dieu, par la vertu de ton nom, et fais éclater ta puissance en me délivrant, » c'est-à-dire sépare-moi des Cyphéens (Juifs qui voulurent livrer David à Saül). Car, au début de notre conversion, nous commençons à nous séparer du mal, et c'est avec raison que nous faisons alors cette demande, nous qui enfin avons été séparés, c'est-à-dire du paradis et de la récompense. A la même chose se rapportent ces paroles du second psaume Utinam dirigantur viæ meæ, etc., « Plaise à Dieu que mes voies reçoivent une direction, » et ce que

dit le troisième psaume: Retribue servo tuo, ce que l'on explique par frequenter tribue, « accorde souvent; » et cet autre endroit : vivifica me, « vivifie-moi, etc.; » il faut suppléer: qui étais mort auparavant par le péché; d'où l'on demande à être justifié par la grâce. Au départ se rapporte ce qui se dit au commencement de tierce: Legem pone mihi, Domine, viam justificationum tuarum, et exquiram eam semper, « Imposemoi pour loi, Seigneur, la voie de tes ordonnances pleines de justice, et je ne cesserai point de la rechercher. » Car, comme on se trouve dans la voie, on demande à obtenir la loi de correction. A la consommation de la perfection se rapportent ces paroles du psaume du commencement de sexte: Defecit in salutari tuo anima mea, «Mon ame, appuyée sur ton secours salutaire, est tombée en défaillance de la part des choses terrestres >> [incapables de la soutenir]; ou bien : Defecit in salutari tuo, c'est-à-dire mon ame, faisant des efforts pour s'élever jusqu'à ton secours salutaire, est tombée en défaillance au sein des choses terrestres.

II. Car plus on s'élève à l'amour de Dieu, plus les choses terrestres laissent de vide dans notre ame, et on éprouve une langueur causée par le désir ardent [d'être uni à Dieu], d'après ces paroles du Cantique des cantiques : « Couchez-moi sur les fleurs, environnez-moi de fruits, car je languis d'amour. » Or, par les fleurs on entend le commencement des bonnes œuvres, et par les fruits, la perfection qui, embrasant aussi les autres, les console en quelque façon. Et cependant l'ame ne reçoit pas ici une consolation pleine et entière, mais est plutôt affligée par l'amour. De là suivent ces paroles : Defecerunt oculi mei in eloquium tuum, et in verbum tuum supersperavi, « Mes yeux se sont affaiblis à force d'être attentifs à ta parole, et j'ai conservé une espérance très-ferme dans ta parole. » Et dans la seconde partie : Quomodo dilexi legem tuam, Domine! « Combien est grand, Seigneur l'amour que j'ai pour ta loi ! » Dans la troisième : Oculi mei defecerunt. » A cette perfection se rapporte le

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