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tituées en l'honneur de Démétrius Poliorcetes, ou le Preneur de villes.

DEMI-JUIFS: fe&te particuliere de Juifs, qui parut en Siléfie & ailleurs, du temps de la réforme de Calvin, & qui fubfifte encore en quelques endroits. Ils font peu de cas des facrifices & des cérémonies Judaïques, & prétendent que toute la religion confifte dans le décalogue. Une de leurs principales opinions est que le Meffie eft uniquement deftiné pour les Juifs, qui eft le véritable peuple de Dieu, & que les payens ne doivent point profiter de fa venue. Le chef de ces hérétiques eft appellé Seidelius.

DÉMISSION D'UN BÉNÉFICE: c'eft un acte par lequel un eccléfiaftique renonce à un bénéfice qu'il poffédoit. La démiffion pure & fimple eft celle qui laiffe au collateur la liberté de conférer le bénéfice à quelque fujet à fon choix. Il y a une autre forte de démiffion qu'on appelle réfignation, par laquelle celui qui se démet cede fon bénéfice à un autre. Dans ces deux cas, l'acte de la démiffion doit être remis entre les mains du fupérieur.

DÉMON. Les anciens donnoient ce nom à des efprits ou génies d'une nature plus parfaite que celle de l'homme, occupés à lui faire du bien ou du mal, Platon enfeignoit que la moyenne région de l'air étoit peuplée de démons bienfaifants, dont les fonctions confiftoient à porter jufqu'au trône de l'Etre fuprême les vœux & les prieres des hommes; à rapporter aux hommes les graces & les bienfaits de l'Etre fuprême, & à leur intimer fes ordres. Ils étoient, felon ce philofophe, les entrepôts du commerce intime qu'il y a entre le ciel & la terre. Dans la fuite, fes difciples, se trouvant embarraffés pour expliquer l'origine du mal, le mirent fur le compte de certains démons malfaifants qu'ils imaginerent.

Socrate, fi l'on en croit la plupart des hiftoriens, avoit un démon familier qui étoit fon confeiller & fon guide, & qui, dans toutes les circonstances, lui fuggéroit toujours le parti qu'il devoit prendre. Voyez EsPRITS, GENIES, DIABLE.

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1. Les Chrétiens appellent démons les anges rebelles, qui, par leur orgueil & leur défobéiffance, mériterent d'être chaffés du ciel, & précipités dans l'abyme. Ils croient que Dieu leur permet de tenter les hommes, & de les folliciter à faire le mal.

2. La plupart des peuples idolâtres attribuent tous les accidents fâcheux qui leur arrivent, à certains démons ennemis des hommes.

3. Les Molucquois s'imaginent que les démons s'introduifent dans leurs maifons par une ouverture qui eft dans le toit, & y apportent un air empefté qui donne la petite vérole à ceux qui y demeurent. Pour prévenir ce malheur, ils placent à l'endroit par où paffent les démons, certaines petites ftatues de bois dont les magiciens du pays fe fervent pour leurs fortileges; perfuadés que ces ftatues font capables d'épouvanter le démon, & de le mettre en fuite. Lorfque ces infulaires fuperftitieux fortent le foir, ou pendant la nuit, temps destiné aux excurfions des efprits malins, ils ont toujours la précaution de porter fur eux un oignon ou une gouffe d'ail, avec un couteau & quelques morceaux de bois ; &, lorsque les meres mettent leurs enfants au lit, elles ne manquent jamais de placer fous leur tête de pareils préfervatifs.

4. « Les Siamois, dit le pere Tachard, ne reconnoiffent point d'autres démons que les ames des méchants, qui, fortant de l'enfer où elles étoient détenues errent pendant un certain temps dans le monde, & font aux hommes tout le mal qu'elles peuvent. » De ce nombre font les criminels mis à mort par ordre de la justice, les enfants morts nés, les femmes qui font mortes en couches, ceux qui ont été tués en duel, tous ceux enfin qui fe font rendus indignes des honneurs de la fépulture. Les Siamois, dans prefque toutes les rencontres, font accoutumés à faire des imprécations contre les mauvais génies.”

DENDROPHORIE, du grec devdeo", arbre, & Opw, je porte. Les anciens appelloient ainfi une cérémonie qu'ils avoient coutume de pratiquer aux fêtes de certaines divinités, & qui confiftoit à promener

des arbres par la ville. Bacchus, Cybele & Sylvain étoient les principaux dieux en l'honneur defquels on pratiquoit le plus ordinairement la dendrophorie. Nous fommes redevables à Arnobe de quelques détails fur cette cérémonie, telle qu'elle fe pratiquoit en l'honneur de Cybele. Cet auteur nous apprend qu'on portoit par la ville un pin, arbre confacré à la mere des dieux; qu'on le plantoit enfuite en terre; qu'on en paroit les branches de feftons & de guirlandes, & qu'on environnoit le tronc de laine. Toutes ces cérémonies faifoient allufion à l'histoire d'Atis & de Cybele. Ce fut fous un pin que ce favori de la mere des dieux fe mutila. Cybele couronna ce même pin qui avoit été témoin du malheur de son cher Atis, & couvrit la poitrine de ce jeune homme avec une toifon de brebis.

DÉPORT: droit dont jouiffent, en quelques diocefes, les évêques ou les archidiacres, & qui confifte à percevoir, pendant l'espace d'une année, les revenus d'une cure vacante par mort, à la charge de la faire deffervir

DÉPOSITION: fentence qui prive un eccléfiafti. que de tout office ou bénéfice. La dépofition, quant à l'effet, ne differe pas de la dégradation; mais elle n'entraîne pas, comme la dégradation, ces formalités ignominieufes, qui même ne font plus d'ufage aujour d'hui elle fe fait fans aucune autre cérémonie que la fentence du juge eccléfiaftique.

DERIMHER : c'eft le nom du temple des Parfes ou Gentous; il fignifie porte de miféricorde. Celui que M. Anquetil vit à Surate, eft un édifice en bois, en plâtre & en terre, dont la forme extérieure n'est pas différente des autres bâtiments de la ville. L'emplacement présente un quarré long, divifé en deux parties, eft & oueft. Dans la premiere à gauche, eft la chapelle du feu ou l'Atefchgah; & dans la feconde à droite, le lieu de la priere ou l'Arvifgah. Voyez ATESCHGAH.

DERVIS, ou DERVICHES: cenom, chez les Turcs, répond à celui de moines chez les Chrétiens. Les re

ligieux Mahométans fe font formés fans doute fur le modele de nos premiers folitaires; mais il faut avouer que ce font de très-mauvaises copies d'excellents originaux. Ils font profeffion d'une vie dure & auftere, pleine de bonnes œuvres, & uniquement occupée des chofes céleftes; mais on les voit, en Turquie comme ailleurs, très-peu fideles à remplir leur engagement. En effet, les uns vivent dans une indolence méprifable : quelques autres paffent les jours entiers fur les chemins, ou au coin des rues fréquentées ; &, courbés vers la terre, ils reçoivent indignement l'aumône des paffants fans la demander. Il en eft d'autres qui, montés fur des échaffes, & tenant à la main une demipique, courent par la ville nus en chemises, en criant comme des forcenés: « Il n'y a point de Dieu que » Dieu! » ou bien ils portent fur leurs épaules une grande beface pleine de pain, & de morceaux de fresfures de mouton demi-pourries, pour les diftribuer aux chiens & aux chats qui n'ont point de gîte.

Ceux qui ont le talent d'amufer le peuple, font les baladins & les charlatans. Ils chantent de porte en porte comme nos aveugles, au fon des tambours de bafque. Les autres fe vantent de dire la bonne aventure; de faire des exorcifmes pour chaffer les démons. Ils s'affichent encore pour vendre des images des reliques de Mahomet, &c. Ajoutez à cela un extérieur mal-propre, dégoûtant; un orgueil & une ignorance qui tient de la ftupidité: enfin ils montrent les dehors de toutes les vertus, fouvent fans en avoir

aucune.

Les Turcs ont auffi leurs religieufes, qui imitent ces Santons dans toutes leurs extravagances. Elles fe mêlent auffi de fortileges, de diftribuer des remedes, & de faire des quêtes, comme nos fœurs de fainte Claire, en allant dans toutes les grandes villes pour amufer les gens oififs. Leur obéiffance confifte à faire leur volonté; leur clôture, à courir toute la journée de maison en maison; leur pauvreté, à prendre de toutes mains; & leur chasteté, à n'être cruelles à per fonne.

En Perfe, où il y a moins de cette engeance monachale, le gouvernement les méprife; & le peupie a pour eux plus d'humanité que d'estime.

en

Le chef-lieu des religieux Turcs eft à Coigni, où le fupérieur général fait fa résidence. Il y eft à la tête de plus de quatre cents de ces pieux fainéants. Lorfqu'il fe montre à fa communauté, tous les Dervis gardent un profond filence, & n'ofent même, par respect, fixer les yeux fur lui. Le monaftere de Coigni eft devenu le chef d'ordre des Dervis Turcs, vertu d'un privilege qui lui fut autrefois accordé par Othman I. Ce prince avoit tant de vénération pour les moines , qu'un jour il en fit affeoir le fupérieur fur fon trône auprès de lui, parce qu'il avoit été autrefois fon gouverneur. Othman alors lui donna, & à tous fes fucceffeurs, le droit de commander fur tous les Mévélévis.

Ces fortes de gens affectent de porter de groffes chemises de ferge, & n'ont qu'un manteau de gros drap, dont ils s'enveloppent. Leurs bonnets reffemblent affez bien à nos feutres, ou grands chapeaux blancs fans bords, & faits de poil de chameaux. Comme nos Capucins, ils ont les jambes nues, & la poitrine découverte : leur ceinture eft une laniere de cuir, à laquelle ils attachent des boucles d'ivoire, de porphyre, &c. Outre les jeûnes prefcrits par l'Alcoran, ils en obfervent encore tous les jeudis. Il ne leur est pas permis alors de manger qu'après le coucher du foleil, fi ce n'eft pour caufe de maladie. Le fupérieur, deux fois la femaine, leur fait un fermon sur l'Alco

ran, ου fur les vertus du fondateur; après lequel tous les Dervis font au prédicateur, ou Seich, une très-profonde révérence; & tous ensemble fe mettent à tourner en rond, avec une vîteffe & une rapidité incroyables, au fon d'une flûte, de maniere qu'il n'eft pas poffible de diftinguer leurs vifages. On diroit alors que ce font autant de toupies, que les enfants ne font aller qu'à grands coups de lanieres.

Ce qu'il y a d'étonnant encore, c'eft que, , par une habitude journaliere, on parvient à les dreffer à ce

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