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valiers, au nombre de vingt-fix, s'engageoient parti culiérement à défendre le pays contre les ennemis. Leurs habits de cérémonie étoient un manteau bleu-célefte avec une doublure de fatin rouge, un collier d'or attaché par-derriere avec une boucle de même métal, une ceinture bleu- célefte, fur laquelle on lifoit ce mot Efpérance, dont les lettres étoient brodées en or. Au collier de l'ordre étoit attachée une image de la fainte Vierge, environnée d'un foleil d'or, & enchâffée dans un reliquaire ovale.

L'Hiftoire fait mention d'un ordre inftitué en Ecoffe fous le nom de S. André du Chardon; on ne fçait dans quel temps, ni par qui. Les chevaliers avoient pour devife ces mots : « Malheur à celui qui m'attaquera! Cet ordre eft entiérement aboli; & la feule trace qui s'en conferve, c'eft le culte particulier que l'on rend en Ecoffe à S. André.

CHARISTICAIRES: adminiftrateurs que l'empereur Conftantin Copronime établit autrefois en Orient, pour prendre foin des monafteres, percevoir leurs revenus, & en régler l'emploi. Deftinés à être les protecteurs des moines, ils ne tarderent pas à en devenir les tyrans. Ils convertirent à leurs ufages les biens des monafteres, & firent gémir ceux qui les habitoient fous le plus cruel efclavage. L'empereur, qui n'avoit eu deffein que de ruiner les monafteres, en établissant de pareils administrateurs, vit avec plaifir fon intention fi bien remplie.

que

CHARISTIES, du grec zapis, grace: fêtes l'on célébroit à Rome, chaque année, & dont le but étoit de rétablir dans toutes les familles l'union & la concorde. Dans cette vue, chaque pere de famille donnoit un repas auquel les parents feuls étoient invités.

CHARITÉ : :(la) une des trois vertus théologales, qui confifte à aimer Dieu & fon prochain. 1. Elle est recommandée dans les premiers Commandements de Dieu. Cette vertu eft la bafe & le fondement du Chrif tianisme. On diftingue charité actuelle & charité habituelle. La charité actuelle eft l'acte de charité qu'on produit ; & la charité habituelle eft la difpofition d'une

ame jufte, en qui la charité réfide, & qui est toujours prête à en produire des actes. Voyez AUMÔNE.

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2. Les Juifs fe diftinguent particuliérement par leur charité envers les pauvres de leur nation. Dans les grandes villes, les pauvres vont expofer leurs befoins aux riches, la veille du fabbat & des autres fêtes folemnelles, & ne manquent point d'en recevoir quelques fecours. « Quand il est question, dit Léon de »Modene, de faire une charité extraordinaire, foit à » un pauvre de la ville, ou à un étranger, comme de » marier une fille, de racheter un esclave, ou quelque » chofe de femblable, les prépofés de la fynagogue , font paffer le chantre devant tous ceux de l'affemblée; » & il dit, en nommant celui à qui il parle, Dieu bé» niffe N. qui donnera tant pour telle aumône. Comme » cela fe fait le jour du fabbat, & que les Juifs ne tou» chent point d'argent ce jour-là, chacun s'oblige de "parole au chantre, de donner tant; & cette pro» meffe fe nomme nedava. Elle est acquittée dans la » femaine. Lorsque ces charités font recueillies, on les "donne au pauvre à qui on les avoit deftinées. » Les Ju fs ont auffi inftitué, dans les grandes villes, diverfes compagnies, dont la charité eft le principal but. « Si » un pauvre, dit l'auteur cité plus haut, a une preffante » néceflité qui excede les forces de ceux de la ville où » il demeure, il s'adreffe aux principaux rabbins, qui » lui donnent un certificat figné de leur main, qui » contient que le porteur eft homme de bien & de » mérite, & qu'on fupplie chacun de l'affifter. Avec » ce billet, dans tous les lieux où il y a des Juifs, » que ce foit château, métairie, ou quelqu'autre en» droit, il y eft logé & nourri un jour ou deux; & » au fortir de-là, on lui donne encore que quefois de » l'argent. A chaque ville où il paffe, il fe fait donner » un nouveau certificat, ou il fait foufcrire le premier, » avec quoi il va à la fynagogue, de la part des Pai»naffim, ou des compagnies, ou de ceux qui font en "pouvoir de le permettre. » C'est-là qu'on lui fait a charité, de la maniere dont on l'a décrite au commer cement de cet article, d'après le même auteur. Il y

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a de pauvres Juifs qui demeurent à Jérufalem, & en d'autres lieux de la Judée, comme à Jaffa, à Tibériade & à Hébron, où font les fépulcres d'Abraham, d'Ifaac & de Jacob. Ils s'y emploient à prier pour le falut & la profpérité de leurs freres difperfés dans tout le monde; & les Juifs, par reconnoiffance, en quelqu'endroit qu'ils fe trouvent, leur font tenir des aumônes pour leur fubfiftance & leur entretien. Leur charité ne se borne pas aux feuls pauvres de leur na tion ; & les rabbins leur recommandent de secourir l'humanité dans tous les hommes, quels qu'ils foient: c'est par le même principe d'humanité que les Juifs traitent les animaux avec beaucoup de douceur, & prennent garde de leur faire aucun mal.

3. Un philofophe Chinois s'avisa autrefois de foutenir qu'on devoit aimer également tous les hommes, & réferver feulement quelques égards plus marqués pour les parents; mais il fut traité d'hérétique par fes compatriotes.

4. Les Talapoins de Siam ont une maxime digne de la pureté du Chriftianifme, qui leur interdit tout jugement téméraire & hafardé fur les moeurs & fur les actions du prochain.

5. Les infulaires de Ceylan fe diftinguent par leur charité, non-feulement envers leurs compatriotes, mais encore envers les étrangers. Ils ont dans leurs maisons un endroit particulier, où ils mettent les provifions qu'ils deftinent aux pauvres ; &, lorsqu'il en vient quelqu'un mendier à leur porte, ils ne le renvoient jamais fans lui donner quelque fecours.

Ordre de la Charité Chrétienne. Henri III, roi de France, inftitua cet ordre, pour récompenfer les fervices des pauvres foldats bleffés ou eftropiés. Il affigna pour leur logement une maifon fituée au fauxbourg S. Marceau, & leur donna des penfions qui devoient être levées fur les hôpitaux du royaume. Les foldats admis dans cet ordre étoient diftingués par une croix qu'ils portoient fur leur habit, au côté gauche. Au milieu de cette croix, on lifoit cette devife: « Pour avoir fi» délement servi. » La mort trop prompte de Henri III

détruifit dans fa naiffance cet établiffement utile; mais Louis XIV fçut remplir, d'une maniere digne de la gloire de fon regne, l'idée de Henri III, en fondant le superbe hôtel des Invalides.

Charité de la fainte Vierge: ordre religieux qui fut inftitué par Gui, feigneur de Joinville, dans le diocese de Châlons-fur-Marne, à Boucheraumont, ville de ce diocefe. Il fut approuvé par les papes Boniface VIII & Clément VI, qui lui donnerent la regle de S. Auguftin. Le monaftere qu'occupent les religieux de cet ordre à Paris, eft appellé le monaftere des Billettes. Il fut conftruit fur l'emplacement de la maifon d'un Juif qui fut brûlé pour avoir percé la fainte Hoftie d'un coup de canif.

Dames de Charité. A Paris & dans plufieurs autres villes du royaume, il y a dans chaque paroiffe une fociété de femmes vertueufes, qu'on appelle Dames de charité, qui, du confentement de l'évêque, s'informent des befoins des pauvres, principalement de ceux que la honte oblige à fe cacher, & les foulagent, tant de leurs propres biens, que des aumônes des fideles qu'elles prennent foin de recueillir. Il y a dans chacune de ces fociétés une fupérieure & une trésoriere.

Freres de la Charité: religieux hofpitaliers, inftitués par S. Jean-de-Dieu. Le pape Pie V leur donna la regle de S. Auguftin, & approuva leur fociété en 1572. Ils ne devoient s'appliquer uniquement qu'au service des malades: il leur étoit feulement permis d'avoir dans chaque hôpital un prêtre pour les befoins fpirituels des malades & de la communauté. Les papes Sixte V & Grégoire XIV leur accorderent de grands privileges. Mais l'amour des fçiences & le defir de parvenir au facerdoce leur ayant fait infenfiblement négliger les foins propres de leur état, le pape Clément VIII leur défendit d'élire un général, de faire aucun autre vœu que celui de pauvreté & d'hofpitalité, & de fe préfenter pour les ordres facrés. Il fe radoucit cependant quelques années après, & confentit qu'ils fuffent gouvernés par un fupérieur général qu'ils éliroient eux-mêmes. Paul V leur fut plus fa

vorable. Il donna la permiffion à quelques uns d'entr'eux de fe faire ordonner prêtres; mais il défendit en même temps que ceux qui feroient prêtres fuflent élevés à aucune charge de l'ordre. Le même pontife exempta de la jurifdiction des évêques les provinces où i fe trouveroit plus de douze mailons. Aujourd'hui les Freres de la Charité font divifés en deux congrégations qui ont chacune leur général particulier, quoique leur inftitut, leur regle & leurs fonctions foient abfolument les mêmes, Cette efpece de fchifme fut cccafionné par les défenfes de Clément VIII, qui ne furent point obfervées en Espagne. Les hofpitaliers de ce royaume prirent de-là occafion de fe féparer des autres; & cette féparation a toujours fubfifté depuis. La reine Marie de Médicis fitvenir à Paris les Freres de la Charité, en 1601. Ils fe font depuis répandus en plufieurs autres villes du royaume & dans les colonies. L'utilité dont ils font à la fociété pour le foulagement des pauvres malades, les diftingue avantageusement de tous les autres religieux. Auffi le gouvernement les ho¬ nore-t-il d'une protection spéciale, & le public d'une eftime finguliere, dont ils ne ceffent de fe rendre dignes par leurs travaux, par leurs talents & par leur modeftie.

Hospital eres de la Charité de Notre-Dame: religieufes employées au fervice des pauvres malades de leur fexe. Elles reconnoiffent pour leur fondatrice Simone Gaugain, connue fous le nom de mere Françoife de ta Croix. M. de Gondi, archevêque de Paris, leur donna des conftitutions que le pape Urbain VIII approuva en 1633. Ces religieufes, qui fuivent la regle de faint Augufin, ont trois maifons dans Paris, l'une à la Place Royale & cft la premiere de l'ordre; l'autre au fauxbourg S. Antoine, dans un lieu nommé la Raque; la troifieme au fauxbourg S. Marceau. Elles y reçoivent les femmes malades, à l'exception de celles qui font enceintes, ou qui font attaquées de quelque mai cont. gieux.

Fille de La Charité, appellées auffi Servantes des Pauvres, & plus communément Saurs grises, à caufe

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