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buerent beaucoup à fortifier & à augmenter la crédu lité des Romains pour les augures.

L. Tarquin, roi de Rome, voulant éprouver la fcience de l'augure Etius Nævus, lui demanda s'il étoit poffible d'exécuter la chofe à laquelle il fongeoit alors? L'augure lui répondit affirmativement. Hé bien! dit le prince en fe moquant, je fonge à faire couper une pierre à aiguifer avec un rafoir; montrez-moi que cela eft poffible. L'augure, dit l'hiftoire, le lui fit voir fur le champ, & trancha devant lui la pierre avec un rafoir.

Brutus étant près de livrer bataille contre Augufte & Marc-Antoine, deux aigles, venant de deffus les camps oppofés, fe battirent en l'air; &, après un choc opiniâtre, l'aigle du côté du camp de Brutus prit la fuite, dangereufement bleffé.

On peut lire dans les auteurs latins plufieurs de ces faits, qui, la plûpart, font fabuleux, ou du moins le pur effet du hasard.

AUGUSTINS: religieux qui reconnoissent S. Auguftin pour leur pere & pour leur fondateur. On doute avec raison fi les hermites qu'on appelle de S. Auguftin, ont véritablement été fondés par cet illuftre docteur. Quoi qu'il en foit, cet ordre s'eft fort étendu, & s'eft divifé en diverfes branches. Les Auguftins étoient déja établis à Paris en 1259. Ils ont trois maifons dans cette capitale, celle des Grands-Auguftins, celle des Petits-Auguftins, & celle des Auguftins déchauf fés, dits Petits Peres. Ces derniers font appellés PetitsPeres, parce que deux des principaux religieux de cette maifon, qui étoient d'une taille fort au-deffous de la médiocre, étant allés à la cour pour parler au roi Louis XIII, ce prince, les appercevant dans l'antichambre, dit: «Qui font donc ces petits peres? » On leur a toujours depuis donné ce nom,

AUGUSTINES ou FILLES HERMITES DE S. AUGUSTIN: ordre de religieuses que S. Augustin établit en Afrique, & auxquelles il donna une regle. Il s'en eft répandu diverfes congrégations en Espagne & en

Italie. Il y en a une à Paris, qui porte le nom de fainte Catherine. Les religieufes de cette communauté font des hofpitalieres qui logent les pauvres, & font enterrer ceux qui meurent dans les prifons, & les corps morts qu'on trouve dans les rues & fur le bord des rivieres.

AUMÔNE: vertu morale, recommandée dans pref. que toutes les religions, à la honte de l'humanité. Voir fon femblable dans l'indigence, devroit fuffire pour émouvoir nos entrailles; mais il a fallu des préceptes pour nous rendre humains ; & ces préceptes font ceux que l'on tranfgreffe avec moins de peine. C'eft furtout parmi les Chrétiens que l'on trouve un plus grand nombre d'indigents & de pauvres. Nous les chafsons de nos temples; nous les écartons de nos demeures ; & la vue d'un malheureux est un spectacle qui nous ré volte fans nous toucher. Cependant notre religion nous apprend que les pauvres font les membres de Jesus-Chrift. Les récompenfes éternelles qu'elle nous promet, & les peines dont elle nous menace, femblent ne regarder que la pratique ou le mépris de cette vertu. En vain nous prétextons qu'il eft peu de véri tables pauvres; que leur mifere, leurs gémiffements leurs plaintes, font prefque toujours l'effet de l'artifice & de la rufe: nous ne réfléchiffons pas que des gens réduits à nous tromper de la forte, font en effet bien malheureux, & dignes de toute notre compaffion. Chez les Mahométans, l'aumône est un des devoirs de droit divin, & l'un des points fondamentaux de leur religion. Vover ZACAT.

AUMÔNIER: officier eccléfiaftique, qui fert le roi, les princes & les prélats, dans les fonctions qui concernent le service de Dieu. Il y a, fur les vaisseaux & dans les régiments, des aumôniers, qui font des prêtres entretenus pour y dire la meffe, adminiftrer les facrements, & faire les autres fonctions eccléfiaftiques.

AUMÔNIER (grand-) de France. C'eft un officier de la couronne qui eft le premier eccléfiaftique de la cour. Il eft chargé de la difpofition des fonds que le roi destine pour les pauvres c'eft lui qui fait expédier

les ferments de fidélité que prêtent au roi tous ceux qui font revêtus de quelque dignité eccléfiaftique. Il célebre l'office divin dans la chapelle du roi, nomme les évêques qui doivent y officier, & choifit les prédicateurs. Il fait la priere au lever & au coucher du roi, & récite la bénédiction & les graces aux repas publics de Sa Majesté. C'est le grand-aumônier qui préfente au roi l'eau bénite avec le livre de prieres, lorfque Sa Majefté vient entendre la Meffe. Dans quelque diocese que ce foit, il n'a pas befoin de la permiffion de l'évêque diocéfain pour officier devant le roi; c'est un droit dont il jouit en qualité d'évêque de la cour.

AUMÔNIER: (lord) on appelle ainfi, en Angleterre, le grand aumônier. Cet officier peut, par le privilege de fa charge, faire ôter de deffus la table du roi le plat qu'il juge à propos, & le donner à un pauvre.

AUMUSSE: fourrure que les chanoines & les chanoineffes portent fur le bras, & dont ils fe fervoient autrefois pour fe couvrir la tête en hiver. L'aumuffe étoit anciennement un vêtement en usage même parmi les laïques, & les femmes le portoient comme les hommes.

AURORE: déeffe du paganisme, qui préfidoit à la naiffance du jour. Les poëtes, pour exprimer le vif incarnat dont le ciel fe colore au lever du foleil, donnoient à l'Aurore un teint, une bouche & des doigts de rofe. Ils fuppofoient que les larmes que lui arrachoit la mort de fon fils Memnon, formoient la rosée du matin. Avec tant de charmes, ils donnoient à cette déesse un vieux époux; & c'étoit pour fe dérober à ses froids embraffements, qu'elle fe levoit fi matin. Il n'étoit pas étonnant que l'Aurore cherchât à fe dédommager avec des amants plus jeunes. Elle avoit la manie d'enlever les mortels qui lui plaifoient; &, pour cette raison, les anciens fuppofoient qu'un jeune homme qui mouroit dans la fleur de fon âge, avoit été ravi par l'Aurore; & c'est à cette idée qu'on peut rapporter P'ufage où ils étoient d'enterrer avant le lever du foleil, ceux qui mouroient d'une mort prématurée.

AUSPICE: efpece de divination par le vol des oi

feaux. L'ufage de confulter les oifeaux avant de rien entreprendre, eft venu d'Egypte. Les Egyptiens, qui exprimoient par des fymboles toutes les chofes utiles, n'avoient pas cru pouvoir mieux représenter les vents, que fous la figure d'oifeaux. Ainfi, lorsqu'on vouloit s'embarquer, femer, planter, labourer, on confultoit les oiseaux, c'est-à-dire les fymboles qui défignoient quel vent régnoit alors, & s'il étoit favorable ou non pour l'ouvrage qu'on vouloit faire. La fuperftition fit, dans la fuite, dégénérer en abus cet ufage utile ; &, des oiseaux fymboliques, quifignifioient beaucoup, on en vint à confulter les oifeaux réels, qui ne fignifioient rien. Voyez AUGURE.

AUTEL : lieu élevé pour facrifier à la Divinité. 1. L'Ecriture nous apprend que les premiers patriarches offroient à Dieu leurs facrifices fur des autels de gazon, ou fur quelque grande pierre. Ils élevoient ces autels dans des endroits où ils recevoient quelque faveur particuliere de Dieu; & c'étoient autant de monuments de leur reconnoiffance, qui contribuoient à inftruire & à édifier leurs defcendants. Lorfque Dieu donna la loi à Moyfe, il lui ordonna de dreffer un autel de terre ou de gazon; il lui recommanda fur-tout de ne point se fervir, pour dreffer un autel, de pierres taillées. Il défendit de faire des degrés pour monter à l'autel, de peur que les prêtres ne découvriffent leur nudité; car alors ils n'avoient pas communément l'ufage des culottes.

2. Chez les payens, c'étoit fur les autels que brûloit le feu facré, que fe faifoient les libations, qu'étoient égorgées les victimes. Chez eux, chez les Juifs, chez les Chrétiens, les autels ont toujours paffé pour l'endroit le plus refpectable du temple, pour le fanctuaire même de la Divinité. Ils étoient, comme ils le font encore aujourd'hui, placés dans le lieu le plus élevé, afin qu'ils puffent être vus aifément de tout le peuple. Chez les Catholiques, les autels font conftruits d'une matiere plus ou moins précieuse. De fuperbes colomnes en font fouvent la décoration: leur gure eft affez arbitraire; mais ordinairement elle

eft prifmatique & quadrilatere. Sur la partie la plus poftérieure de l'autel, font élevés plufieurs rangs de gradins, & fur chacun d'eux font placés un certain nombre de chandeliers avec leurs cierges, & de magnifiques pots de fleurs artificielles. En général, les ornements en font plus ou moins fuperbes, felon la plus grande ou la moindre folemnité des fêtes qu'on célebre. Au milieu de l'autel, eft une pierre quarrée, fur laquelle font gravées plufieurs croix: c'eft fur cette pierre que le prelat pofe le calice & le corps de J. C. Elle est toujours bénite: on la lave le jeudi faint; on y verfe auffi quelques gouttes des faintes huiles: ceci fe fait encore en cérémonie, par le célébrant, qui, accompagné de fon clergé, bénit d'abord la pierre du maître-autel, puis en va faire autant aux pierres de tous les autels qui fe trouvent dans l'églife. Après avoir versé un peu des faintes huiles deffus, il les effuie, & les baise enfuite avec refpect. Quand le clergé s'eft retiré, le peuple vient auffi les baiser à son tour, furtout dans les campagnes. A Rome, & en général dans toutes les églifes, il eft d'ufage d'élever les autels fur des tombeaux de martyrs ou de faints; au moins on y enferme toujours des reliques. Le même jour du jeudi faint, on fait encore le dépouillement des autels. Pour cette cérémonie, le célébrant doit être en violet: il commence par dépouiller le grand autel, lui ôte fes couvertures, fes tapis, fes fleurs & tous ses autres ornements; il ôte les vases facrés du tabernacle, qui, dans les principaux autels, fe trouve au milieu des gradins dont nous avons parlé plus haut: le célébrant laiffe ce tabernacle ouvert, & pofe devant, la croix qu'il couvre d'un voile noir. Ce dépouillement des autels nous représente affez bien la maniere ignominieuse dont Jefus-Chrift fut dépouillé de fes habits. Pendant la cérémonie, on chante diverses antiennes; &, lorsqu'elle eft achevée, on met un baldaquin noir fur le grand autel on tapiffe les murailles & la chaire de l'église en noir, pour le vendredi faint.

AUTEL DES HOLOCAUTES, (ľ) chez les Hébreux,

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