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tre jamais fans leur permiffion. Les almanachs font prefqu'auffi refpectés des Siamois, que les livres qui contiennent leur religion ; & fouvent on obferve beaucoup plus exactement ce qu'ils prescrivent.

5. Les infulaires des Maldives n'entreprennent rien fans avoir confulté les aftrologues. S'ils veulent conftruire une maison, entreprendre un voyage, il faut auparavant que l'aftrologue leur enfeigne le jour, l'heure & le moment favorables pour commencer ce qu'ils ont deffein de faire.

ASYLE. (lieux d') 1. Parmi les quarante-huit villes qui avoient été affignées à la tribu de Lévi, chez les Hébreux, on en avoit choisi fix pour fervir de refuge aux meurtriers, non pas à ceux qui avoient tué quelqu'un volontairement & de deffein prémédité, mais à ceux qui, fans y penfer & par accident, s'étoient rendus coupables de meurtre. Ils fe retiroient dans quelqu'une de ces fix villes; & ils y demeuroient comme en exil jufqu'à la mort du fouverain facrificateur actuellement en charge. Jofeph dit qu'il n'étoit pas permis à ces réfugiés de fortir de l'enceinte des murailles de la ville; &, fi quelqu'un des parents de celui qu'ils avoient tué les rencontroit hors de ces limites, il pouvoit lui ôter la vie, ou le livrer à la juftice. Ces villes de refuge différoient donc des afyles des Grecs & des Romains, en ce qu'elles étoient deftinées à protéger l'innocent contre la rigueur des loix, au lieu que les afyles de ceux-là ne fervoient qu'à procurer l'impunité aux fcélérats.

2. Il y a au Japon un ordre de moines qui habitent une montagne nommée Koïa, fituée près de Méaco. Leur couvent eft le refuge de tous les fcélérats qui ont mérité le dernier fupplice. Ils n'ont rien à craindre pour leur vie, tant qu'ils reftent dans cet afyle respecté de toutes les Puiffances civiles; mais, pour jouir de ce privilege, ils font obligés de donner aux moines une certaine fomme d'argent. On obferve que les moines de cet ordre cultivent particuliérement le commerce. Voyez KOBODAY.

3. Dans l'ifle de Madere, les moindres chapelles ont.

droit d'afyle: elles font en fi grand nombre, qu'un fcélérat peut aisément éviter la peine que méritent fes crimes. Qu'il touche seulement l'autel ou le coin d'une églife, il eft en sûreté. Le clergé du pays foutient avec opiniâtreté ce prétendu privilege, qui eft un véritable abus très-funefte à la fociété.

4. Chez les habitants de Socotra, ifle d'Afrique, appellés communément Bédouins, lorsqu'un voleur fe réfugie dans un temple, s'il s'y rencontre quelque perfonne qui le prenne fous fa protection, il n'a rien à craindre des pourfuites de la juftice, finon il eft condamné à perdre la main droite, parce que les Socotrins font perfuadés que la Divinité ne veut pas fauver ce malheureux, puifqu'elle n'a pas permis qu'il fe trouvât quelqu'un pour le recevoir dans le temple.

ATAHAUTA: c'est le nom que les Sauvages qui demeurent au bas du fleuve S. Laurent, donnent à un certain efprit auquel ils attribuent l'ouvrage de la création du monde.

ATE: déeffe malfaifante, felon les poëtes, qui troubloit la raifon des hommes, & les engageoit dans des démarches imprudentes. Até, dans Homere, n'eft autre chofe que l'injure perfonmfiée; & ce grand poëte nous apprend, par la plus ingénieufe allégorie, que les prieres & les foumiffions doivent être la réparation de l'injure. « Les Prieres, dit-il, font filles de Jupiter; » boiteufes, ridées, & les yeux baiffés, elles fuivent » d'un pas trifte l'Injure altiere, qui, d'un pied léger, » les devance de bien loin, &, parcourant toute la » terre, répand fur fon paffage l'Outrage & l'Infulte; » elles viennent enfuite remédier aux maux que l'In» jure a caufés. >>

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ATERGATIS. Voyez ADERGATIS.

ATESCH-GAH, lieu du feu. Les Parfes ou Gentous appellent ainfi une petite chapelle ou chambre quarrée, qu'on trouve à gauche en entrant dans leurs temples,, c'est-à-dire du côté de l'orient, & qui peut être regardée comme une espece de fanctuaire. Elle eft grillée au nord & à l'oueft où font les portes, & voûtée en bois, Le fol eft de pierre; au milieu est une

pierre d'un demi-pied de haut, nommée Adoscht, qui porte l'Atefchdan, ou le vafe qui contient le feu. Ce vafe eft d'airain. Il croît en s'élargiffant, de façon que le bord peut avoir trois pieds de diametre. Au milieu, fur la cendre, eft le feu Adevan. Une pincette & deux cuillers font les deux inftruments dont on fe fert auprès du feu. Les Mobeds ou prêtres font les feuls qui aient le droit d'entrer dans l'Atesch-gah, pour garder le feu & l'entretenir avec du bois & des parfums; mais, dans un cas de néceffité, un fimple Parfe peut faire ces fonctions.

Un endroit du temple non moins refpectable, eft l'Arvis-gah, fitué à l'ouest, du côté gauche. C'eft encore une petite chapelle au milieu de laquelle eft la pierre qui fert de fiége au Djouti, prêtre officiant, lorfqu'il célebre l'Izetchs, l'office des Parfes. A la gauche du Djouti eft un pupitre de pierre, qui porte les livres liturgiques. On y remarque quatre autres pierres dont la plus élevée fe nomme arvis, & porte les inftruments du facrifice. Une feconde porte l'avan ou vafe rempli d'eau ; les deux autres fervent de fiéges au célébrant & à fon miniftre.

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ATHÉE, d'a privatif, & de .., Dieu. On donne ce nom à ceux qui nient l'existence d'un Dieu, & fa providence. C'eft un principe reçu, qu'il n'y a point d'homme fi ftupide & fi groffier, pour peu qu'il réfléchiffe fur lui-même, qui ne fente, comme par tinet, qu'il exifte un Etre fupérieur à la nature humaine : cet inftinct fe découvre dans tous les peuples même les plus fauvages, qui tous ont des notions quelconques d'un Etre fuprême. Voyez, pour les Athées Mufulmans, l'article MUSERINS.

ATHÉISME, ou fyftême de ceux qui nient l'exifténce d'un Dieu. 1. Bayle a demandé fi l'Athéisme étoit un plus grand mal que l'idolâtrie, & la réponse n'eft pas douteufe. Si l'on veut juger par les effets, l'Athéifme anéantit & rend inutiles toutes les vertus; il eft même deftructif de toute fociété : l'idolâtrie, au contraire, laiffe encore lieu aux vertus, & impose un frein aux crimes.

2. Les

2. Les infulaires des Marianes, au rapport du P. le Gobien, dans son Hiftoire des Ifles Marianes, ne reconnoissoient aucune Divinité, & n'avoient pas la moine dre idée de religion, avant qu'on leur eût annoncé l'Evangile. Ils n'avoient ni temples, ni autels, ni facrifices, ni prêtres. On feroit prefque tenté de croire, en prenant ce récit à la lettre, que les habitants des ifles Marianes étoient de véritables Athécs; mais ce que le même auteur ajoute immédiatement après, fçavoir, que ces peuples croyoient l'immortalité de l'ame, admettoient un paradis & un enfer, prouve affez qu'ils concevoient quelque Etre fupérieur, capable de leur infliger, après la mort, des peines & des récompenfes : ainfi, l'on doit regarder leur infenfibilité & leur ignorance fur l'article de la Divinité, comme un effet de leur groffiéreté & de l'abrutiflement de leur efprit, plutôt que comme un véritable Atheisme, qui ne peut jamais exifter dans aucun homme. Ils avoient en eux l'idée d'un Etre supérieur, mais ils n'y faifoient aucune

attention.

3. La fecte des Siutos, établie au Japon, enfeigne qu'il y a un Esprit répandu dans tout l'univers, qui communique à chaque être la vie & le mouvement & qu'on peut regarder comme l'ame univerfelle du monde. C'est elle qui difpofe à fon gré de toutes les ames particulieres, qui leur affigne leurs différents postes, les envoie habiter les corps de telle ou telle créa ture, & les en fait fortir lorfqu'elle le juge à propos. Cette doctrine a beaucoup de rapport avec celle des Lettrés de la Chine.

4. On n'a pas encore pu remarquer dans les habitants du pays des Caffres aucune trace de religion. Les Imbiges, fitués affez près du pays des Hottentots, loin de reconnoître aucune Divinité, fe déclarent même ennemis du ciel, contre lequel ils lancent fouvent des fleches, en le défiant & en vomissant d'horribles imprécations.

ATHÉNÉES: fêtes inftituées en l'honneur de Minerve par Erichtonius, roi d'Athenes, & qui fe célé C. R. Tome I.

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broient dans cette ville. Ces fêtes furent appellées, dans la fuite, PANATHÉNÉES.

ATHOCIENS: hérétiques qui commencerent à publier leurs erreurs dans le treizieme fiécle. Ils nioient l'immortalité de l'ame, & prétendoient, comme les anciens Stoïciens, que tous les péchés étoient égaux. ATROPOS : mot grec, qui fignifie inexorable, flexible. C'est une des Parques, qui, felon les poëtes, ourdiffent la trame de la vie des hommes. La fonction particuliere d'Atropos eft de couper le fil.

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ATTRIBUT. Les théologiens appellent attributs de Dieu les qualités & perfections qui font de son essence, comme la juftice, la bonté, &c.

ATTRITION: c'est une douleur & une détestation du péché, caufée ou par la laideur & la difformité du péché, ou par la crainte des peines de l'enfer. Le concile de Trente dit que l'attrition, accompagnée d'un commencement d'amour de Dieu, dispose le pécheur à obtenir la rémiffion de fes péchés dans le Sacrement de pénitence.

AUBE: vêtement de toile blanche, qui defcend jusqu'aux pieds, dont fe revêtent les prêtres & les autres miniftres des autels.

AUDÉE, ou AUDIE, né dans la Méfopotamie, dans le quatrieme fiécle, fe diftingua d'abord par fon zele pour la régularité des mœurs & de la difcipline. Il reprenoit hautement les défordres qu'il remarquoit dans Î'Eglife, déclamoit contre les vices des prêtres & même des évêques, & prétendoit s'ériger en réformateur. Ses avis n'étoient pas toujours bien reçus ; & fouvent ceux que fon zele indifcret vouloit corriger, lui firent vivement fentir les effets de leur mauvaise humeur. Audée, voyant que fes charitables foins étoient fi mal payés, & que fes réprimandes ne produitoient aucun fruit, fe fépara de l'Eglife, & entraîna dans fon fchifme un grand nombre d'efprits foibles & inquiets, admirateurs de l'austérité & des vertus apparentes de cet orgueilleux cenfeur. Cette f &te fe diftinguoit particuliérement par une affectation de régularité, & par un orgueil in

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