Obrazy na stronie
PDF
ePub

nite fur le peuple, qui fe pratique aux fêtes folemnelles.

ASPERSION. (Baptême par) Lorfqu'on répand de l'eau fur la perfonne qu'on baptife, c'est un baptême par afperfion, que l'on diftingue du baptême par immerfion. Voyez BAPTÊME.

ASPERSOIR: petit bâton de métal ou de bois, à l'extrémité duquel on attache plufieurs brins de poil, pour prendre l'eau bénite, & pour en faire l'afperfion.

ASSEMBLÉE DU CLERGÉ : on diftingue en France les grandes & les petites affemblées du clergé. Les grandes fe tiennent de dix en dix ans, les petites, tous les cinq ans,

ASSIDÉENS ou HASSIDÉENS: fecte de Juifs qui affectoient une grande auftérité de vie, & prétendoient qu'il étoit néceffaire de pratiquer les œuvres que l'on nomme de furérogation. Les Pharifiens leur fuccéderent. On confond quelquefois les Affidéens avec les Efféniens & les Rhécabites.

ASSISTANT: on appelle ainfi, dans le rit Parifien, le prêtre qui, dans les meffes folemnelles, fe tient toujours à côté du célébrant, pour l'aider & l'affifter dans les cérémonies.

[ocr errors]

ASSOMPTION: fête instituée en mémoire de l'entrée de la fainte Vierge dans le ciel. Le fentiment commun eft que Marie âgée de foixante-douze ans s'endormit dans le Seigneur, vingt-trois ans après l'Afcenfion de Jefus Chrift, & l'an 57 depuis la naiffance du Meffie; & que fon ame, féparée de fon corps, fut enlevée dans le ciel. Ceux qui prétendent que Marie reffufcita comme fon Fils, trois jours après fa mort, & monta au ciel en corps & en ame, n'ont pour autorité que leur zele pour l'honneur de la fainte Vierge. Il faut dire la même chofe de ceux qui foutiennent qu'elle n'eft point morte. La fête fut inftituée en Grece, fous l'empire de Justinien, ou, felon d'autres, fous l'empereur Maurice, du temps du pape. S. Grégoire le Grand; mais elle ne fut célébrée dans tout l'Empire, que dans le douzieme fiécle, par l'or

dre de l'empereur Comnene: on lui donna un nom beaucoup moins pompeux que celui d'Affomption, &. qui ne fignifioit autre chofe que trépas ou paffage. Cette fête fut d'abord célébrée en France le 18 de Janvier, enfuite le 15 d'Août. Le roi Louis XIII choifit ce jour pour mettre fa perfonne & fon royaume fous la protection de la fainte Vierge, & pour demander à Dieu, par fon interceffion, qu'il lui donnât un dauphin. Ses vœux furent exaucés; & la France eft redevable à Marie d'un de fes plus grands rois. Depuis ce temps, la fête de l'Affomption eft célébrée en France avec une folemnité extraordinaire.

ASTAROTH: divinité des Philiftins. Ce nom fignifie troupeau de br bis, & richesse. Les auteurs Hébreux donnent à Aftaroth la forme d'une brebis: il eft probable que c'étoit la lune que les Philiftins adoroient fous ce nom. Aftaroth eft auffi le nom d'une des divinités des Sidoniens, à laquelle le roi Salomon offrit de l'encens, pendant fon idolâtrie.

M. Pluche explique_ainfi pourquoi elle étoit regardée comme la déeffe des troupeaux. Aftaroth n'étoit, dans fon origine, qu'une figure fymbolique des Egyptiens, à laquelle on uniffoit les cornes du taureau ou du capricorne, pour marquer les faifons où le foleil entre dans ces deux fignes du zodiaque. Le peuple fuperftitieux ayant, dans la fuite des temps, converti les fymboles en réalité, Aftaroth, avec les cornes, devint la déeffe des troupeaux.

ASTARTÉ: déeffe des Sidoniens, que Salomon adora par complaifance pour les femmes. Aftarté si-. gnifie, en langage Punique, la déeff: Junon, au rapport de S. Auguftin. On croit communément que c'est un des noms fous lefquels les payens adoroient la lune.

ASTATHIENS, du grec eros, variable, inconf tant: fecte d'hérétiques qui foutenoient les erreurs des Manichéens, & contre lefquels l'empereur Michel Curopalate poria des édits très-rigoureux.

ASTRÉE: fille de Jupiter & de Thémis, felon les poëtes. lls difent que, pendant les jours heureux de

l'âge d'or, elle habita fur la terre au milieu des hommes. Mais, lorfqu'ils commencerent à perdre leur innocence, & à fe livrer aux crimes, elle les quitta pour remonter au ciel, où elle occupa une place dans cette partie du zodiaque qu'on nomme la Vierge.

ASTROLOGIE JUDICIAIRE, (') ou l'art prétendu de prédire les événements moraux par l'infpection des aftres, paroît avoir été de tout temps, & chez prefque tous les peuples, la plus accréditée des fuperftitions. 1. Le Chriftianisme en fut long-temps infecté, comme le prouvent les déclamations réitérées des peres & docteurs de l'Eglife, & les anathêmes portés par les conciles contre les partifans de cette fcience vaine & ridicule. S. Bafile réfute les aftrologues par les aftrologues mêmes ; & montre d'une maniere trèsclaire combien leurs obfervations font extravagantes, & particuliérement celles qu'ils font fur le point de la naiffance des hommes, afin de juger par-là de leur bonne ou mauvaise fortune. Non-feulement, dit-il, ceux-là font extrêmement ridicules, qui s'appliquent à cet art qui ne fubfifte que dans l'imagination de ceux qui en font profeffion, mais auffi ceux qui leur ajoutent foi, comme s'ils pouvoient leur prédire ce qui leur doit arriver. Leurs maximes sont semblables aux toiles des araignées, où les moucherons & quelques autres petits animaux fe prennent, mais que les plus gros & les plus forts rompent facilement. Leurs difcours font remplis de folie, mais encore plus d'impiété ; car fi les étoiles font malfaifantes, le mal qu'elles font ne doit-il pas être attribué à leur Créateur? Quoi de plus injufte & de plus déraisonnable que de faire le partage du bien & du mal felon les diverfes pofitions & les divers afpects des étoiles fous lefquelles les hommes naiffent? Si le bien & le mal que nous faifons ne font pas en notre liberté, & qu'ils dépendent de la néceffité fatale de notre naiffance, en vain les législateurs ont preferit ce qu'il faut faire & ce qu'il faut fuir; en vain les juges honorent la vertu & puniffent le vice. Car, fi cela eft ainfi, les voleurs & les meurtriers ne feront coupables d'aucuns crimes,

que

parce qu'ils auront été forcés, même contre leur gré de les commettre ; & l'efpérance des Chrétiens fera ruinée, d'autant que la justice ne recevra aucuns honneurs, & que le vice ne fera point châtié, à cause les hommes ne feront rien avec liberté. En effet, on ne peut rien mériter lorfqu'on agit par contrainte & néceffité. « Ce n'eft pas que les aftrologues & les difeurs de bonne aventure, les faifeurs d'horofcopes & les autres devins ne répondent quelquefois jufte, ne difent quelquefois la vérité; mais cela arrive, dit admirablement S. Auguftin, par un fecret jugement de Dieu, qui permet que ceux qui les confultent foient ainfi trompés par les anges prévaricateurs, & s'engagent de plus en plus dans une erreur très-pernicieufe, après s'être attiré ce malheur par leur trop grande curiofité & par le déréglement de leur vie*. »

2. Si les Chinois cultivent avec tant de foins l'aftronomie, c'est moins par une véritable connoiffance de l'utilité réelle de cette fcience, que par un entêtement frivole & fuperftitieux pour l'aftrologie. Ils n'examinent les aftres avec tant d'attention, ils n'ont élevé avec tant de travaux & de dépenses le fameux obfervatoire de Pékin, que pour découvrir dans le ciel ce qu'on n'y trouva jamais. Ils croient que la Divinité fervir des expreffions de La Fontaine, a

Imprimé fur le front des étoiles

, pour me

Ce que la nuit des temps enferme dans fes voiles.

.

Le tribunal d'Aftronomie, érigé à la Chine, n'eft dans le vrai qu'une fociété d'aftrologues. Tous les quarante-cinq jours, il faut qu'ils montrent à l'empereur une figure où foient annoncées les variations des faitons, & les divers changements qu'elles doivent opérer dans l'air. On exige qu'ils marquent exactement quel jour il pleuvra; quand il doit y avoir du vent, de la neige ou du tonnerre. Il faut qu'ils prédisent quelle forte de maladie aura cours parmi le peuple, s'il y

* Traité des Superftitions, du P. Le Brune

aura guerre, féchereffe ou famine; toutes chofes abfolument inconnues au plus habile astronome. Perfuadés que les aftres influent fur tous les événements, ils diftinguent des jours heureux & des jours malheureux. Il y a chez eux un grand nombre de charlatans qui vendent bien cher des almanachs & des ca→ lendriers où font marqués exactement les jours, les heures, & même les moments qui font favorables ou non pour les chofes qu'on veut entreprendre. Il y a toujours dans chaque maison quelqu'un de ces calendriers, que l'on confulte comme un oracle. Les Chinois en font la regle de leur conduite; mais ils ne font pas trompés impunément: on fait mourir impitoyablement un aftrologue dont les prédictions fe trouvent fauffes.

3. A l'exemple des Chinois leurs voifins, les Japo nois ont une table fur laquelle font marqués les jours heureux & malheureux. Ils ont une grande confiance dans cette table, & difent qu'elle a été composée, pour leur utilité, par un fameux aftrologue nommé Seimei, qui avoit paffé toute fa vie à étudier les aftres & leurs influences diverfes. Ils racontent que cet homme célebre étoit fils d'un roi, & d'une fée, qui, ayant pris un jour la forme d'un renard, & fe voyant pourfuivie par des chaffeurs, fe réfugia auprès de ce prince, &, reprenant devant lui fa forme naturelle, le charma par fa beauté: Seimei fut le fruit de l'union du roi avec cette fée. On prétend que ce Seïmei inventa un vers compoté de paroles magiques, pour l'utilité de ceux qui le trouveroient dans une néceffité d'entreprendre quelque affaire dans un jour malheureux : il ne faut que réciter ce vers pour se préserver de tout accident fâcheux.

4. Les Siamois ajoutent beaucoup de foi aux aftrologues; & l'on eft fi perfuadé de la certitude de leur art, que, lorfque leurs prédictions font démenties par l'événement, ils font rigoureufement punis, non pas à caufe de leur fourberie, mais à caufe de leur ignorance. Le roi de Siam prend toujours l'avis de fes aftrologues, lorsqu'il fort de fon palais; & il n'y ren

« PoprzedniaDalej »