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les méchants doivent trouver en lui un cenfeur zélé & intrépide. Il eft auffi spécialement chargé de l'entretien du feu facré.

Ce pontife fouverain des Parfis ou Guebres jouit d'une autorité abfolue far les confciences des fideles ; autorité que lui donne le Sad-der, un des livres facrés des Guebres. Ce livre déclare expreffément que le plus fûr moyen d'obtenir le paradis, eft d'obéir au grand pontife, & de gagner fes bonnes graces; qu'en vain un fidele emploieroit toute fa vie à la pratique des bonnes œuvres; s'il manque à la foumiffion qu'il doit au fouverain de la religion, s'il ne lui eft pas agréable, & s'il n'eft pas exact à lui payer la dîme, toutes fes bonnes œuvres font perdues pour lui; il ne doit en attendre aucune récompenfe.

ARCHI-MANDRITE: abbé, fupérieur d'un monaftere. Ce nom eft dérivé du grec ada, qui fignifie étable, &, par métaphore, monaftere.

ARCHI-PRÊTRE, c'est-à-dire CHEF DES PRÊTRES. On donnoit autrefois ce nom au premier prêtre d'une églife épifcopale. Il étoit chargé d'avoir foin que les prêtres & les clercs fe comportaffent d'une maniere édifiante: c'étoit à lui de célébrer les divins myfteres au défaut de l'évêque, de fecourir les veuves & les orphelins, & de faire la charité aux pauvres paffants. Il y a encore en Italie quelques églifes cathédrales, comme celles de Vérone, de Péroufe, &c. où l'archiprêtre tient le premier rang après l'évêque. En France, on appelle archiprêtres les doyens des curés, ou les premiers curés d'un diocefe; & l'on diftingue les archiprêtres de la ville, & ceux de la campagne, que l'on nomme doyens ruraux. A Paris les curés de la Magdeleine dans la cité, & de S. Severin, portent le titre d'archiprétre. Dans l'églife de Conftantinople, l'archiprêtre, que l'on nomme protopapas, premier papas ou prêtre, eft le premier après le patriarche, & peut être regardé comme le fucceffeur des anciens co-évêques. Dans les ifles foumifes aux Vénitiens, il exerce la jurifdiction ecclésiastique, & ordonne des lecteurs. Lorfque l'évêque confere la

dignité d'archiprêtre, les autres prêtres lui préfentent le fujet qui doit en être revêtu, & le prélat lui impose les mains.

ARCHITIS: nom fous lequel la déesse Vénus étoit adorée au mont Liban. Elle y paroiffoit plongée dans la plus profonde trifteffe, & déplorant la mort d'Adonis. Elle foutenoit fa tête de la main gauche, & son vifage étoit couvert d'un voile fous lequel on croyoit voir s'échapper des larmes.

ARCHONTIQUES : hérétiques qui étoient une brarche des Valentiniens, & qui parurent vers l'an 160, fous l'empire d'Antonin le Pieux. Ils furent nommés Archontiques, pour exprimer cet ordre d'anges que nous nommons Principautés, parce qu'ils foutenoient que ces principautés avoient créé le monde. Ils prétendoient que le Baptême & les faints Myfteres n'avoient point été inftitués par Jesus-Chrift, mais par Sabaoth, une des principautés inférieures ; & ils les rejettoient en conféquence. Ils difoient que l'ame devoit reffufciter, mais ils nioient la réfurrection des corps. Ils avoient les femmes en horreur, & les regardoient comme l'ouvrage du diable.

ARÉFAT, eft le nom que les Arabes donnent à la montagne fur laquelle Adam & Eve fe rencontrerent, difent-ils, trois cents ans après avoir été chaffés du paradis d'Eden. C'eft fur cette montagne qu'on voit encore, felon la tradition Musulmane, les deux colomnes vertes où étoient pofés les genoux d'Eve quand Adam la connut, fuivant les termes de l'Ecriture fainte.

ARIENS hérétiques du quatrieme fiécle. L'Arianisme eft fans doute une des héréfies qui fe font le plus répandues, & qui ont le plus long-temps déchiré l'Eglife, comme prefque toutes les autres fetes. Elle dut fon origine à l'orgueil d'un prêtre ambitieux. Arius prétendoit à l'épifcopat d'Alexandrie, où on lui avoit préféré un certain Alexandre, perfonnage d'un mérite & d'une vertu peu ordinaires. Une telle préférence Jui parut un paffe-droit outrageant. Il réfolut de s'en venger fur le nouvel élu. Pour le mortifier, il commença par le contredire dans fa doctrine. Il ofa prê

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, que

cher publiquement que Jesus Christ n'étoit qu'une créature, capable, comme nous, de vertus & de vices par fon libre arbitre; qu'il n'étoit pas fi fpécialement le fils de Dieu, qu'un chacun des hommes n'eût pu le devenir comme lui; que Dieu ne l'avoit chofi préférablement à toutes les autres créatures fpirituelles parce qu'il avoit prévu qu'il s'attacheroit conftamment à la vertu, que jamais il n'oublieroit fon Créateur. Il difoit encore que, comme Jesus-Christ n'avoit été fait que pour être l'instrument de notre rédemption, il auroit bien pu ne pas exifter, fi nous n'euffions pas reçu l'être : c'étoit foutenir bien pofitivement que Jefus-Chrift n'étoit pas Dieu, c'est-à-dire un Etre éternel. Il prétendoit en trouver la preuve dans un des principes de la religion, le plus avéré. «N'eft-il pas certain, difoit-il, n'est-ce pas même un article de foi, que le Pere tout-puiffant a engendré Jefus-Chrift? Mais, pour l'engendrer, il falloit donc qu'il n'exiftât pas. Jefus-Chrift a donc eu un commencement de fon être : on ne peut donc pas dire qu'il eft éternel, fans une évidente contradiction. Mais, s'il n'eft pas éternel, ce n'est donc qu'une créature comme nous, qui, en conféquence, doit être fujette aux mêmes loix. » De pareilles conféquences n'étoient que trop fpécieuses; elles éblouirent des gens moins éclairés que le faint évêque d'Alexandrie. Pour couper court aux progrés de cette héréfie, il affembla promptement un concile, en l'an3 20 de Jesus-Chrift. Arius & fes fectateurs y furent condamnés.

ARISTÉE, un des dieux champêtres du paganisme, fils d'Apollon & de Cyrene, eft regardé comme l'inventeur de plufieurs fecrets utiles qui concernent l'agriculture. Il fut le premier qui apprit aux hommes l'art de cailler le lait, d'élever les abeilles, & de cultiver les oliviers; art qu'il avoit lui-même appris des nymphes. Il prit foin de défricher les terres de la Sardaigne, jufqu'alors incultes, & confacra toute fa vie à des travaux utiles à l'humanité. Ses fervices furent récompensés par les dieux, qui le placerent parmi les étoiles. Virgile rapporte, au quatrieme livre des Géor

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giques, qu'Ariftée, éperdument amoureux d'Euridice, fut la cause involontaire de la mort de sa maîtresse, qui, fuyant devant lui pour se dérober à sa poursuite, fut mordue d'un ferpent. Les nymphes, touchées du trifte fort d'Euridice, la vengerent, en faisant mourir toutes les abeilles d'Aristée. Celui-ci, par le confeil du devin Protée, offrit aux nymphes un facrifice de quatre taureaux & d'autant de geniffes, & vit fortir des entrailles de ces victimes des effaims d'abeilles, qui réparerent fa perte. On lui avoit érigé un autel à Syracufe, dans le temple de Bacchus; & il y étoit représenté fous la forme d'un berger.

ARMINIENS, autrement nommés Remontrants: fectaires qui fe font féparé des autres Proteftants ou Réformés. Jacques Arminius, leur chef, s'éleva contre les fentiments de Calvin & de Beze, fur la Prédestination & la Grace. Il foutint que Dieu n'avoit point fait de diftinction odieufe entre les hommes ; qu'il n'avoit point prédestiné les uns au bonheur & à la gloire, tandis qu'il condamnoit les autres au malheur & à la réprobation; qu'il les laiffoit maîtres de leur fort, & que chacun feroit puni ou récompensé felon fes œuvres. Ses difciples ne s'en tinrent pas là, & fe jetterent depuis dans les erreurs des Sociniens. Les Arminiens d'aujourd'hui fou iennent qu'il n'eft point néceffaire, pour être fauvé, de croire le myftere de la Trinité; qu'on ne trouve point dans l'Ecriture de précepte qui ordonne d'adorer le Saint-Efprit; que Jefus-Christ n'eft pas un Dieu égal à fon Pere; que la foi en J. C. n'eft point néceffaire pour le falut. Ces hérétiques, qui, comme tous les Proteftants, ne reconnoiffent point d'autre juge que l'Ecriture en matiere de religion, & qui penfent qu'il eft permis à chacun d'en interpréter le fens à fon gré, font du moins plus conféquents que le refte des Réformés, en ce qu'ils ne prétendent point affervir les autres à leurs idées. Ils établiffent une tolérance abfolue, & ne condamnent jamais aucune des fectes qui leur font oppofées. Ils difent qu'il eft encore incertain qui font ceux d'entre les Chrétiens qui fuivent la religion la plus conforme à la parole de Dieu.

ARNAUD DE BRESSE : hérétique qui parut en Italie, dans le douzieme fiécle. Après avoir long-temps étudié en France fous le fameux Abélard, il revint dans fa ville natale, réfolu de fe diftinguer par quelqu'opinion nouvelle. Dans ce deffein, il commença par déclamer contre le fafte des évêques & des abbés, contre les déréglements & la vie licencieufe des clercs & des moines: il n'épargna pas même le pape. Après avoir irrité les efprits contre le clergé, par les invectives, il alla plus avant, & foutint que les clercs ne devoient point avoir de biens en propriété; que les dimes & les offrandes du peuple devoient être leur unique richeffe. Ces difcours furent avidement reçus du peuple, qui ne voyoit qu'avec indignation le luxe infultant des eccléfiaftiques. Encouragé par le fuccès de cette premiere tentative, Arnaud fe rendit à Rome, & ofa attaquer le fouverain pontife lui-même. Il difoit par-tout hautement, que le pape n'avoit reçu de Dieu qu'une autorité fpirituelle, & que c'étoit injuftement qu'il s'arrogeoit un pouvoir temporel. Il exhortoit les Romains à rebâtir le capitole, à rétablir le fénat, l'ordre des chevaliers, & toute la forme de l'ancienne république. On conçoit bien qu'on fe hâta d'impofer filence à un hérétique fi dangereux, qui, fans bleffer en rien la foi de l'Eglife, faifoit tant de tort à fes miniftres. Mais Arnaud, protégé par des feigneurs puiffants qui goûtoient fes opinions, continua de les débiter dans toute l'Italie avec un grand fuccès, fe moquant des excommunications lancées contre lui *. Cependant, en 1155, l'empereur Frédéric le livra au pape Adrien IV, qui le remit entre les mains du préfet de Rome. Son procès fut bientôt fait. De l'avis du clergé, il fut pendu & brûlé, & fes cendres furent jettees dans le Tibre.

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ARNAUD DE MONTANIER, né à Puicerda en Catalogne, fut martyr de fon zele ridicule & infenfé pour l'ordre de S. François. Il foutint qu'il étoit impoffible qu'un homme, revêtu des livrées de S. Fran

*Nous avons cru pouvoir reprendre cet article dans nos Anecdotes Italiennes.

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