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rentes. Voyez ABDEST, GOUL, TAHARET. Dans la Religion Chrétienne on entend, par ablution, le peu d'eau & de vin qu'on prenoit autrefois, après avoir communié, pour faciliter la confommation de l'Hoftie. Cette pratique eft encore ufitée aux ordinations, & quelquefois aux premieres communions. Enfin, en liturgie, ablution fignifie l'eau qui fert à laver les doigts du prêtre & le calice après qu'il a communié.

2. Les Juifs modernes commencent par fe laver le vifage & les mains, auffitôt qu'ils font levés. Avant cette ablution, ils n'oferoient toucher à quoi que ce foit. Certains Rabbins, qui raffinent fur les pratiques extérieures du culte, prétendent qu'on ne doit point jetter à terre l'eau dont on s'eft fervi pour le laver, de peur que, fi quelqu'un marchoit fur cette eau impure & fouillée, il ne contractât par-là même quelque fouillure.

Quelques Rabbins fcrupuleux ont étendu fi loin la néceffité des ablutions, qu'ils ont décidé que c'étoit un auffi grand crime de manger fon pain fans s'être lavé les mains , que d'avoir commerce avec une femme débauchée.

3. Les Negres de la côte de Guinée ont coutume de fe laver, tous les matins, en l'honneur de leurs Fétiches. Les jours de fêtes, ils emploient plus de foin & plus de temps à ces ablutions. Après s'être lavés, ils fe font, dans la même intention, des raies blanches sur le visage, avec une terre assez semblable à la chaux.

4. Le dernier jour de l'année, le roi de Tonquin va fe baigner dans la riviere avec tous fes courtifans. 5. Le premier jour de la pleine lune du cinquieme mois de l'année, eft folemnifé, dans le royaume de Siam, par une ablution générale. Les Talapoins lavent les idoles avec des eaux parfumées; mais ils ne leur lavent point la tête ils croiroient en cela manquer de refpect à la divinité. Après avoir lavé les idoles, ils rendent le même office à leur fupérieur : les Talapoins font lavés à leur tour par les féculiers; & le fupérieur reçoit auffi de leurs mains une feconde

ablution. Chacun fe lave auffi dans les familles, de maniere que le plus jeune rend toujours ce devoir aux plus anciens. L'exacte modeftie eft quelquefois bleffée dans cette cérémonie ; car, fans aucune distinction de fexe, les enfants lavent leurs parents, & fe lavent

entr'eux.

:

6. Les Indiens ont une vénération finguliere pour le fleuve du Gange. Ils regardent fes eaux comme facrées, & très-propres à purifier ceux qui s'y baignent de toutes les fouillures qu'ils peuvent avoir contractées peut-être que les qualités de l'eau de ce fleuve, qui eft extrêmement claire & transparente, & en même temps très-falutaire pour ceux qui en boivent, ont engagé les Indiens fuperftitieux à lui attribuer une vertu fanctifiante. Quelques-uns penfent que c'eft le rocher d'où ce fleuve prend fa fource, qui, par fa forme à peu près femblable à la tête d'une vache, a fait naître cette opinion parmi des peuples qui regardent la vache comme un animal prefque facré. Quoi qu'il en foit, les bords du Gange font ornés de chapelles, d'autels & d'idoles. Les Indiens jettent dans fes eaux de l'or des perles & des pierreries, qui font autant d'offrandes qu'ils font en fon honneur. Les peuples voifins accourent en foule fur les bords de ce fleuve, pour s'y baigner & s'y purifier. C'est principalement aux environs de la ville de Bénarez que ces péletins fe raffemblent, parce qu'ils y trouvent une célebre pagode où ils font leurs dévotions. Avant de fe baigner dans le fleuve, ils reçoivent de quelques vieux Bramines deux ou trois brins de paille qui fervent à rendre l'ablution plus efficace, & que, pour cette raifon, ils tiennent refpectueufement entre leurs mains pendant qu'ils fe baignent. En fortant de l'eau, des Bramines leur marquent le front avec de la fiente de vache. Les pélerins, pour payer leur peine, ont coutume de leur faire quelques préfents proportionnés à leurs facultés, qui confiftent en riz ou en argent; & cela, fans préjudice des offrandes qu'ils doivent préfenter aux idoles dans les temples & lieux de dévotion bâtis tout exprès aux environs, Dans ce même endroit, eft un

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puits fameux par la dévotion des peuples, dont les eaux, comme celles du Gange, ont la vertu de rendre purs & faints ceux qui s'y lavent. Les dévots ont jetté tant de fleurs dans ce puits facré, qu'elles en ont infecté les eaux en s'y pourriffant; ce qui n'empêche pas qu'on n'y defcende encore très-fouvent par des degrés pratiqués exprès. Mais, lorfqu'on en fort, on a befoin de fe laver, parce que l'eau en eft extrêmement bourbeufe. Cet inconvénient ne ralentit point la dévotion des Indiens; & ils s'eftiment heureux, lorfqu'ils peuvent rapporter du fond de ce puits un morceau de terre. On prétend que les Indiens croient qu'un de leurs dieux s'eft autrefois baigné dans cet endroit, & que c'eft à cette opinion qu'on doit attribuer la dévotion & le refpect qu'ils témoignent pour le puits. Les ablutions font ordinairement accompagnées de certaines prieres que l'on récite à voix basse. Pendant qu'on se baigne, il faut avaler, par trois fois, un trait de l'eau qui fert de bain; mais cette derniere cérémonie, auffi-bien que celle des prieres, ne se fait quelquefois qu'après être forti de l'eau. Il y a une forte d'ablution qu'on peut pratiquer fans entrer dans l'eau: voici en quoi elle confifte. Celui qui veut se laver, répand de l'eau fur un certain efpace de terre qui répond à la longueur de fon corps: puis il s'étend fur cet efpace; &, dans cette fituation, il récite les prieres accoutumées. Il finit par baifer jufqu'à trente fois cette terre que l'eau du Gange a confacrée. Il y a une circonftance qui rend cette cérémonie affez gênante; c'eft que, pendant tout le temps qu'elle dure, il faut obferver de tenir le pied droit im

mobile.

ABOUBEKRE, beau-pere de Mahomet, fondateur d'une des principales fectes du Mahométiíme, que l'on nomme Sunni, & qui eft adoptée par les Turcs.

On croit que ce Calife, qui fut le fucceffeur de Mahomet, raffembla le premier les chapitres difperfés de l'Alcoran, & les réunit en un volume; car le faux prophete les avoit écrits fur des feuilles volantes,

& prétendoit les avoir reçus l'un après l'autre de la main de l'ange Gabriel.

ABRACAлABRA: nom d'une idole des Syriens. La barbarie de ce mot en avoit fait encore une forte d'amulette ou préservatif fuperftitieux, qu'on prétendoit avoir plufieurs vertus ; & Q. Sérénus, ancien médecin, qui vivoit dans le fecond fiécle, croyoit bonnement qu'il guériffoit de la fiévre; mais il falloit le porter à fon cou, écrit en lettres grecques majufcules,

de la maniere suivante :

ABRACA AABRA
ABRA CAAABR
ABRA CAAA B
ABRACA AA
ABRACA A
ABRACA
A BRAC

ABRA
A BR
AB
A

ABRACALAN: : ce mot tient encore à l'idolâtrie & à la fuperftition. C'étoit, comme le précédent, le nom d'une divinité Syrienne; &, chez les Juifs, il paffoit pour avoir certaines propriétés.

ABRAHAM, fils de Tharé, defcendu de Sem, porta d'abord le nom d'Abram, que Dieu lui fit changer en celui d'Abraham, lorfqu'il le choifit pour être le pere du peuple Juif, & la tige d'où devoit fortir le Meffie. Abraham mérita cette glorieuse destinée par fes vertus, fur-tout par fa foi vive & fincere, & par fon obéiffance héroïque, qui le fit s'élever audeffus des mouvements de la nature, & mettre fur le bûcher fon fils unique.

Ce patriarche, que les Mahométans nomment Ibrahim, & dont ils font defcendre leur faux prophete, par Ifmaël, a beaucoup exercé la plume des Orientaux, qui femblent s'être difputé le talent de défigurer

la

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la Genefe & les autres Livres faints: nous emprunterons du fçavant d'Herbelot les fables qu'ils rapportent à fon fujet. Voici d'abord ce qu'on trouve dans un livre intitulé Maallem, concernant la naissance d'Abraham,

« Nemrod, fils de Chanaan, qu'on croit avoir été le premier roi après le déluge, tenoit fon fiége dans la ville de Babylone, qu'il avoit fait bâtir. Ce prince vit en fonge, pendant la nuit, une étoile qui s'élevoit fur l'horizon, dont la lumiere effaçoit celle du foleil. Ayant confulté les devins fur l'explication de ce fonge, ils lui répondirent tout d'une voix, qu'il devoit naître dans Babylone un enfant qui deviendroit en peu de temps un grand prince, & dont il avoit tout à craindre, quoiqu'il ne fût pas encore engendré. Effrayé de cette réponse, Nemrod ordonna auffi-tôt que tous les hommes euffent à fe féparer de leurs femmes; & il établit un officier de dix en dix maifons, pour les empêcher de fe voir. Azar, un des plus grands feigneurs de la cour de Nemrod, trompa fes gardes, & coucha une nuit avec fa femme, nommée Adna. Le lendemain, les devins, qui obfervoient tous les moments, vinrent trouver Nemrod, & lui dirent que l'enfant dont il étoit menacé avoit été conçu la nuit précédente. Cet avis détermina le prince à donner de nouveaux ordres pour qu'on gardât foigneufement toutes les femmes groffes, & que l'on fit mourir tous les enfants mâles qu'elles mettroient au monde. Adna, qui ne donnoit aucune marque de groffeffe, ne fut point gardée; de forte qu'étant près d'accoucher, elle eut la commodité d'aller à la campagne pour se délivrer de fon fruit. Elle le fit dans une grotte dont elle ferma foigneufement l'entrée ; &, de retour à la ville, elle dit qu'elle avoit accouché d'un fils qui étoit mort auffi-tôt après fa naissance.

Adna, cependant, alloit fouvent à la grotte, pour vifiter fon enfant & lui donner du lait; mais elle le trouva toujours fuçant le bout de fes doigts, dont l'un lui fourniffoit du lait, & l'autre du miel. Ce miracle la furprit d'abord extrêmement ; mais elle paffa bientôt de l'étonnement à la joie la plus vive, lorfqu'elle confidéra que la providence prenoit le foin de nourrir fon C. R. Tome I.

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