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ges, des pains et des petits barils de vin. Quant aux armes des prélats, dont ces deux erniers objets doivent être ornés, c'est une prescription inconnue des temps anciens. Le pape Clément II, en 1047, le premier, aurait choisi un blason.

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Cérémonies qui en certains cas doivent précéder la bénédiction proprement dite.

Il n'était pas rare autrefois qu'on élût pour abbé d'un monastère, un sujet, laïque ou prêtre, qui n'avait pas encore fait la profession religieuse. Mais l'Eglise voulait que dans ce cas, avant de recevoir la bénédiction abbatiale, l'élu fût admis dans l'ordre dont il allait devenir un des chefs 1. Mabillon nous en rapporte plusieurs exemples remarquables 2. De là, les rubriques du Pontifical, avant la bénédiction d'un abbé, indiquent plusieurs rites et prières pour la prise d'habit et la profession religieuse du nouvel élu. Nous ne les reproduisons ici qu'à titre de documents liturgiques, puisque, dans la discipline actuelle, celui-là seul est choisi pour abbé qui appartient déjà à l'ordre en question. Voici donc le simple exposé de ces cérémonies préalables dans le cas supposé elles ne laisseront pas que d'être encore instructives et touchantes.

L'élu est à genoux devant le pontife, qui se lève, quitte la mitre et dit, tourné vers lui, les oraisons suivantes, après les préambules connus :

Adjutorium nostrum in nomine Domini.

RQui fecit cœlum et terram.

Dominus vobiscum.

Et cum spiritu tuo.

1. Tamburini, De jure abbatum, disp. X, quæst. XII. 2. In Præf. II, ad Sæculum IV, ordinis S. Benedicti.

Prions.

O Dieu, père de miséricorde, qui, tempérant la rigueur de vos jugements, n'avez plus voulu que le fils portât l'iniquité de ses aïeux, et qui, par une admirable disposition, vous servant même des méchants pour le bien, savez par eux dispenser souvent les effets de votre bonté, nous prions votre clémence de faire que rien ne s'oppose à ce que votre serviteur ici présent, reçoive par nos mains indignes d'une si grande action, le saint habit religieux, mais qu'au contraire, vous réalisiez dans son âme par les dons de l'Esprit-Saint, ce que signifie notre ministère extérieur. Par Notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils....

Prions.

O Dieu qui, par votre Fils coéternel, avez tout créé, et qui par le mystère de sa sainte Incarnation, avez daigné renouveler le monde, abîmé dans le péché, nous vous supplions humblement de daigner regarder avec clémence, par la grâce de ce même Notre-Seigneur, votre serviteur ici présent qui va renoncer au siècle; et qu'ainsi il dépouille le vieil homme avec ses actes, pour se renouveler dans son intérieur le plus intime, et qu'il mérite de se revêtir de l'homme nouveau qui a été créé selon Dieu. Par le même Christ N.-S....

Prions.

Notre Seigneur Jésus-Christ, qui êtes la voie sans laquelle personne ne parvient à votre Père, nous prions votre clėmence de conduire, par le sentier de la discipline régulière, votre serviteur, soustrait aux désirs charnels; vous qui avez daigné appeler les pécheurs, en disant: venez à moi vous tous qui souffrez et êtes chargés de fardeaux, et je vous réconforterai, faites que la voix de votre appel soit efficace pour lui; que, déposant le poids de ses fautes, et goûtant combien vous êtes suave, il mérite d'être soutenu et réconforté par vous; et de même que vous avez daigné le dire de vos brebis, reconnaissez-le comme membre de votre bercail, et que, là même, il vous reconnaisse et n'en suive pas d'autre que vous ; qu'il n'écoute pas d'autre voix que la vôtre disant : Que celui qui veut me servir me suive; vous qui régnez et vivez....

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Prions.

Esprit-Saint, qui avez daigné vous révéler aux mortels, comme leur Dieu et leur Seigneur, nous implorons l'immense grâce de votre bonté; de même que vous soufflez où vous voulez, ainsi accordez à votre serviteur ici présent le sentiment d'une tendre dévotion; et puisque vous l'avez formé par votre sagesse, guidez-le par votre Providence; que votre grâce onctueuse l'instruise en tout, comme elle a coutume de faire. Daignez le retirer efficacement de la vanité du siècle, par l'intercession de saint N... que vous avez donné pour législateur principal à ce saint Institut. Ainsi brisez en lui les liens tyranniques de toute iniquité; et rendez-le si fervent à l'observance généreuse de son pieux dessein, que dans les tribulations et les angoisses il ne succombe pas, fortifié qu'il sera par vos indéfectibles consolations. Faites que pieusement et solidement établi, par une humilité véritable et par l'obéissance, dans la charité fraternelle, il accomplisse toujours, dans une heureuse persévérance et avec votre secours, ce qu'il promet aujourd'hui. Daignez lui accorder tout cela, vous qui, étant Dieu, vivez et régnez avec Dieu le Père, et son saint Fils unique, Notre Seigneur Jésus-Christ, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Après ces quatre oraisons qui appellent sur le nouveau profès les grâces de détachement du monde et de persévérance dans sa nouvelle vie, on bénit, d'après un usage antique, l'habit religieux avant d'en revêtir l'élu. La formule en dit le symbolisme :

Seigneur Jésus-Christ, qui avez daigné prendre l'enveloppe de notre mortalité, nous demandons à vos largesses inépuisables, de bénir ce genre de vêtement que nos pieux ancêtres, après avoir renoncé au siècle, ont décidé de porter en signe d'innocence et d'humilité; faites que, par là, votre serviteur ici présent, après avoir revêtu ces habits, mérite aussi de se revêtir de vous-même, qui, étant Dieu, vivez et régnez....

Le Pontife asperge ensuite d'eau bénite ces vêtements religieux.

Pontifical Romain.

Tome II.

13

Assis alors, et couvert de la mitre en signe d'autorité, il ôte à l'élu ses vêtements séculiers, en disant :

Que le Seigneur vous dépouille du vieil homme et de ses actes.

Puis il le revêt aussitôt de l'habit monastique, avec cette formule :

Que le Seigneur vous revête de l'homme nouveau qui a été créé selon Dieu dans la justice et la vraie sainteté.

Cette dernière formule, très ancienne, aurait été ensuite empruntée plus tard pour la remise du surplis, dans la collation de la tonsure, d'après Catalan.

Le pontife ajoute une oraison qui demande à Dieu pour l'élu, la fidélité constante aux obligations de son saint habit:

Prions.

Dieu de miséricorde, Dieu clément, à qui plaît tout ce qui est bien, sans qui rien de bon ne commence ni ne s'achève, prêtez à nos humbles prières une oreille favorable, défendez contre les obstacles du monde et les désirs du siècle, votre serviteur à qui nous avons donné, en votre saint nom, l'habit de la religion sacrée ; accordez-lui de persévérer dans la ferveur de sa première résolution, et qu'après avoir reçu la rémission de ses péchés, il puisse s'unir à l'éternelle société de vos élus. Par Notre Seigneur JésusChrist 1...

1. L'Eucologe des Grecs renferme, pour la prise d'habit monastique, une belle prière que nous voulons reproduire ici en note:

Dominum precemur; Domine Deus noster, qui es fidelis in pollicitis, nusquam dona retractans, et in humanitate ineffabilis, qui sancta vocatione creaturam vocas, et servum tuum ad spiritualem vitam deducis, vitam honestam ei concede, conversationem virtute ornatam et irreprehensam, ut in sanctitate vitam agens, illibatum servet quem tua virtule induit habitum : tunica quidem justitiam sibi circumdans : cingulo corporis mortificalionem et castitatem in seipso circumferens: cucullum vero, ceu galeam salutis imponens; analabo vero, ceu cruce,

Après la prise d'habit suit la profession religieuse. Pour cela, l'élu, à genoux et les mains jointes devant le pontife assis et couvert de la mitre, dit:

Recevez-moi, Seigneur, selon votre parole, et je vivrai, et ne me frustrez pas dans mon attente.

Les assistants, ou les moines, si la cérémonie se fait dans le monastère, répondent :

Nous recevons les effets de votre miséricorde au milieu de votre temple. Gloria Patri... Sicut erat...

On répète trois fois de part et d'autre ces formules. L'élu se prosterne alors jusqu'à terre devant l'autel et le pontife, et l'on récite, l'évêque d'un côté, et les assistants de l'autre, les psaumes: XLVII. Magnus Dominus; L. Miserere mei, Deus. CXXXII. Ecce quam bonum, tous appropriés à la circonstance. Quand ils sont terminés, l'évêque, debout et sans mitre, dit: Pater noster; puis:

Et ne nous induisez pas en tentation. vrez-nous du mal.

R Mais déli

Sauvez, Seigneur, votre serviteur. Qui espère en vous, ô mon Dieu.

Envoyez-lui, Seigneur, de votre sanctuaire céleste le
REt défendez-le du haut de Sion.

secours.

et fide ornatus; pallio autem amictus, tanquam immortalitatis stola armatus; sandaliis denique, ut per viam pacis et salutis incedat atque ità adversariis tremendus evadat, hostibus inexpugnandus, ab omni voluptate et turpi libidine alienus, obedientia instruatur, continentiam obeat, Religionis regulis insistat, ut in psalmis et hymnis, et canticis spiritualibus venerandum et magnificum nomen tuum celebret, vestigia magni prophetæ Eliæ et sancti Joannis Præcursoris et Baptistæ sequatur, ut perfectionis mensuram et modum attingens, cursum consummet, et servet fidem; angelorum ornetur incorruptione; sancto tuo ovili annumeretur, sortis dexteræ tuæ compos fiat et tandem ́ beatam illam vocem audiat: venite, benedicti Patris mei, percipite regnum vobis a constitutione mundi paratum. Cujus et nos hæredes fieri concede, Deus, tua bonitate, quia Deus misericordiæ, miserationum et dilectionis existis; et tibi gloriam rependimus: Patri et Filio et sanclo Spiritui, nunc, semper, et in sæcula sæculorum. Amen.

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