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la création du monde (1) et de celle de l'homme, n'étoit ni moins ancienne, ni moins universelle que le genre humain (2). Platon enseignoit même, ainsi que les stoïciens, que tout ce qui existe a été fait par le Verbe et la sagesse de Dieu (3), qui a formé l'homme à son image,

(1) Selon Sanchoniaton, les Phéniciens reconnoissoient que le monde avoit eu un commencement: cette croyance étoit générale, et leur étoit commune avec les autres peuples. Les Chaldéens, au rapport de Bérose, faisoient mention de celui par qui le monde avoit commencé; les Egyptiens convenoient que ce monde n'avoit pas toujours été; ce ne fut que fort tard, c'est-à-dire, lorsque les Grecs eurent commencé de s'appliquer à la philosophie et de disputer sur tout, que l'origine du monde fut mise en question, et que quelques-uns soutinrent qu'il avoit toujours existé. Mém. de l'acad. des Inscript., tom. LXI, pag. 242 et 243.

Hyde, hist.

(2) Euseb. Demonstr. evang., lib. III, c. III. Th. Burnet, Archeolog. philos., lib. II, c. II et Telluris theoria sacra, lib. I, c. IV, et lib. II, c. VI. — Grotius, De verit. relig. christ., lib. I, S 16. veter. Persar., cap III, pag. 81. - Huet, Alnetan., Quæst., lib. II, c. V et VII. Goguet, de l'orig. des Lois, des Arts et des Sciences, tom. II, pag. 451, 452. Consul. et. Strab., lib. XV, pag. 1040. Diogen. Laert. in Procem. § 4. --Stob. Eclog. phys., lib. I, c. I. - Cler. Alexandr. Sirom., lib. V.

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(3) Aià Adyov Oεoũ xai diavolaç. Vid. Euseb. Præp. evang. lib. XI, c. XXX. -S. August. de civit. Dei., lib. VIII,

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ajoutoit-il; car la ressemblance de l'homme avec Dieu étoit encore un des points de la doctrine commune et traditionnelle (1).

Nous en voyons l'origine dans l'Ecriture Sainte, qui, nous révélant, pour ainsi parler, le secret de notre nature, nous apprend que le Souverain Etre tira du néant notre intelligence, en lui manifestant les vérités et les préceptes qui font la loi de sa vie, et le fonds immuable de la religion.

« Dieu a créé l'homme de la terre, et l'a formé » à son image. Il lui créa de sa substance une aide

c. XI. Justin. Paroen. et Apolog. II.Theoph. ad Autolyc., lib. II.-Lactant. Divin. institut., lib. IV, c. IV, et lib. VII, c. VII. Jam ediximus Deum universitatem hanc mundi verbo et ratione et virtute molitum. Apud vestros quoque sapientes Adyov, id est sermonem atque rationem constat artificem videri universitatis. Hunc enim Zeno determinat factitatorem, qui cuncta in dispositione formaverit. Tertulian. apolog., c. XXI.

(1) Deus nimiùm indignatur, quoties quispiam illius similem improbat aut probat dissimilem ; Dei verò similis est vir bonus. Platon. Minos, Oper. tom. VI, pag. 136. --- Idem de Republicâ, lib. VI, et ap. Lactant., lib. II, c. X.-Aristot., De anim., I. I, c. II.-Eurypham. in frag. Pythagor. Eurysus, ap. Clem. Alexandr. Strom. lib. V. Hierocl., in aurea carmin. et de Provid. et de fato.

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Maxim. Tyr. dissertat. 38.-Seneca, de Provident. cap. I..

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⚫ semblable à lui. Il leur donna le discernement, » une langue, des yeux, des oreilles, un esprit › pour penser, et il les remplit de la doctrine de l'intelligence. Il créa dans eux la science de » l'esprit (1); il remplit leur cœur de sens, et il › leur montra les biens et les maux. Il fit luire » son œil sur leurs cœurs, afin qu'ils connussent » la grandeur de ses œuvres, qu'ils célébrassent par leurs louanges la sainteté de son nom, et qu'ils le glorifiassent de ses merveilles. Il leur imposa des devoirs et leur donna la loi de vie en héritage. Il fit avec eux une alliance éternelle, › et leur manifesta sa justice et ses jugemens(2).»

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Animal hoc providum, sagax, multiplex, acutum, memor, plenum rationis et consilii, quem vocamus hominem præclarâ quâdam conditione, generatum esse à Deo supremo....Itaque ex tot generibus, nullum est animal, præter hominem, quod habeat notitiam aliquam Dei; ipsisque in hominibus, nulla gens est neque tam immansueta, neque tam fera, quæ non, etiam si ignoret qualem habere Deum deceat, tamen habendum sciat. Ex quo efficitur illud, ut is agnoscat Deum, qui, undè ortus sit, quasi recordetur ac noscat. Est igitur homini cum Deo similitudo. Cicer. de legibus, lib. I, c. VII et VIII. - Manilius, lib. IV, v. 893. Ovid. Metamorph., lib. I, v. 83.

(1) Par la science de l'esprit, on entend la science de la foi, la connoissance de Dieu, des anges, etc., que Dieu avoit données à l'homme en le créant. Sacy, in hunc loc.

(2) Deus creavit de terrâ hominem, et secundum ima

Voilà donc l'intelligence humaine et la religion qui naissent ensemble, par la révélation que Dieu fait au premier homme des vérités nécessaires et des devoirs qui en découlent, des dogmes et des préceptes qui forment la loi de vie; et cette loi, transmise en heritage, se perpétuera par la tradition.

C'est ce qui faisoit dire à Pythagore, que nous avons en Dieu nos racines (1); à Epicharme, que notre raison est née de la raison divine (2); à Cicéron, qu'il y a eu premièrement une société de

ginem suam fecit illum.... Creavit ex ipso adjutorium simile sibi consilium, et linguam, et oculos, et aures, et cor dedit illis excogitandi: et disciplinâ intellectûs replevit illos. Creavit illis scientiam spiritûs; sensu implevit cor illorum, et mala, et bona ostendit illis. Posuit oculum suum super corda illorum, ostendere illis magnalia operum suorum, ut nomen sanctificationis collaudent; et gloriari in mirabilibus illius ut magnalia enarrent operum ejus. Addidit illis disciplinam, et legem vitæ hæreditavit illos. Testamentum æternum constituit cum illis, et justitiam et judicia sua ostendit illis. Ecclesiast. XVII, 1, 5, 6, 7, 8, 9, 10.

(1) Ριζωθέντες ἐκ Θεοῦ καὶ φυέντες τῆς αὐτῶν ῥίζης ἐχώμεθα. Demoph. Sent. Pithagor., pag. 40.

(2) ὁ δὲ γε τοῦ ἀνθρώπου λόγος πέφυκεν ἀπὸ γε θείου λόγου.

Epicharm. ap. Euseb. Præp. Evang.

lib. XIII, cap. XIII, pag. 682.

raison entre Dieu et l'homme (1); à Lucain, que l'auteur de l'homme, après l'avoir créé, lui dit tout ce qu'il est permis de savoir (2); à Confucius, que la lumière naturelle n'est qu'une perpétuelle conformité de notre âme avec les lois du ciel (3).

Adam viole ces lois, et se perd avec sa postérité. Le péché et la mort entrent dans le monde. Mais Dieu prend pitié de l'homme; il lui promet un Rédempteur (4) qui, jusqu'à Jésus-Christ, n'a jamais cessé d'être attendu par l'universalité du genre humain. Déchus de leur innocence, nos premiers parens reçoivent un commandement nouveau, et l'on voit s'établir le culte expiatoire ou l'usage des sacrifices sanglans (5), qui dureront jusqu'à l'accomplissement du grand sacrifice qu'ils figurent.

Cependant le germe de corruption que ren-fermoit la nature humaine depuis la chute d'A

(1) Est igitur.... prima homini cum Deo rationis societas. Cicer. De Legib., lib. I, c. VII.

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(3) Morale de Confucius, pag. 151. Londres, 1785.

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