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la beauté ravissante de sa loi, comme il défend ses ténèbres contre sa lumière. Que faire donc? Comment l'éclairer ? Comment le toucher? A moins de lui ravir la liberté, est-il au pouvoir du Tout - Puissant même de l'empêcher de se perdre, s'il l'a résolu immuablement Grand Dien! l'étonnant spectacle que celui d'un être qui, repoussant la félicité que vous lui offrez, que vous lui imposez comme un devoir, combat obstinément pour assurer sa ruine, et pour se créer au sein de la vie une éternelle mort!

Tel est le prodigieux aveuglement des ennemis du christianisme : il s'effraient du salut, et s'irritent contre la miséricorde. Chrétiens, venez les contempler, afin de connoître jusqu'où l'on peut descendre par l'orgueil, et aussi afin de rendre grâce à celui dont la main vous arrête sur le bord de cet abîme. Regardez et humiliez-vous; voilà l'homme abandonné à lui-même, l'homme que la foi ne soutient plus. Regardez et tremblez le froid désespoir de la raison est mille fois plus effrayant que l'emportement d'une passion violente; son calme affreux a quelque chose de l'immobilité de l'enfer.

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Oh! qu'après avoir fixé ses regards sur ces tristes égaremens du cœur humain, il est consolant de les reporter sur une religion que Dieu

a marquée visiblement du sceau de sa vérité, en investissant de sa puissance les envoyés qui devoient l'annoncer au monde! Au lieu de flotter å tout vent de doctrine (1), qu'il est doux de se rcposer dans des croyances invariables, et de retrouver sa foi dans la foi de tous les lieux et de tous les temps! Une sainte fraternité d'amour et d'espérance unit dans le Sauveur des hommes toutes les générations des justes. Ils passoient jadis sur la terre en désirant sa venue, et maintenant ils passent en bénissant son avénement, et tous un jour seront rassemblés dans le royaume de son Père, où lui-même il est allé préparer leur demeure (2). Céleste Jérusalem, cité de bonheur et de gloire, immortelle patrie des enfans de Dieu! se peut-il que l'on consente à ne te voir jamais? à ne voir jamais Jésus, ni le Père, ni le Fils, ni l'Esprit qui procède d'eux! Ah! c'est là le miracle de l'enfer! Jésus, ayez pitié de ces pauvres aveugles, ranimez ces âmes languissantes, guérissez ces cœurs malades, dites à ces paralytiques: Levez-vous, et venez à moi; ressuscitez ces morts pour qu'ils ne périssent pas d'une mort plus terrible. Si une seule fois ils

(1) Ep. ad. Ephes. IV, 14.

(2) Vado parare vobis locum. Joan., IX, 2.

s'approchent de vous; si une seule fois leurs yeux vous contemplent, ils croiront et seront sauvés car il est bien vrai que vous êtes vous-même la preuve la plus frappante de la vérité de la religion que vous avez établie ; et pour confondre l'impie qui ose nier la divinité du christianisme, il suffit de lui montrer Jésus-Christ.

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Pour connoître Jésus-Christ selon tout ce qu'il est, il faut s'élever au-dessus du temps, et pénétrer avec l'Apôtre jusque dans le sein de l'Être infini.

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Au commencement le Verbe étoit, et le >> Verbe étoit en Dieu, et le Verbe étoit Dieu. Il » étoit en Dieu au commencement. Tout à été

>>> fait par lui, et rien de ce qui a été fait n'a été » fait sans lui. En lui étoit la vie, et la vie étoit » la lumière des hommes. Il étoit la vrai lumière

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qui éclaire tout homme venant en ce monde. » Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi » nous; et nous avons vu sa gloire, la gloire du » Fils unique du Père, plein de grâce et de vé» rité (i). »

(1) In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum. Hoc erat in principio apud Deum. Omnia per ipsum

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Il suffit: tout est révélé; nous savons ce qu'est le Christ. Il est le Verbe de Dieu, son Fils unique engendré de toute éternité, et qui, en demeurant ce qu'il ne peut jamais cesser d'être, a daigné prendre notre nature et se revêtir de notre chair mortelle et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous. Il réunit donc en lui même et la nature divine et la nature humaine; et ces deux natures, toujours distinctes, ne forment qu'une seule personne, Jésus-Christ, le Dieu-Homme qui étoit l'attente des nations (1). Elles ne l'ont point attendu en vain : il a paru aux jours marqués, et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité. Etonnant mystère sans doute, et mystère néanmoins si analogue à nos besoins, à notre raison, si croyable enfin, qu'il a été perpétuellement cru depuis l'origine des siècles. Mais quel but le Verbe divin s'est-il proposé

facta sunt; et sine ipso factum est nihil quod factum est; in ipso vita erat, et vita erat lux hominum.... Erat lux vera quæ illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum...... Et Verbum caro factum est, et habitavit in nobis et vidimus gloriam ejus, gloriam quasi unigeniti à Patre, plenum gratiæ et veritatis. Joan., I, 1 et seqq.

(1) Ipse erit exspectatio gentium. Genes., XLIX, 10.

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