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» des assurances qu'ils en ont, et dont ils ne » peuvent être détournés par quelques menaces • et quelque persécution qu'on leur fasse : ceci > est tout autrement considérable (1). »

Et voyez avec quelle clarté, quelle précision, quelle exactitude de circonstances, Jésus-Christ étoit annoncé; voyez s'il est possible à un esprit sincère et droit de le méconnoître dans ce que les prophètes ont dit de lui; voyez si la raison peut expliquer par le hasard cette longue suite de prédictions si étonnantes, qu'elles semblent n'être bien souvent que le simple récit de l'Évangile; voyez enfin si la prévision qui rend l'avenir le plus éloigné et le plus merveilleux présent aux Prophètes, ne sort pas de l'ordre naturel de la prévoyance humaine; si elle n'est pas manifestement une inspiration de celui qui contemple en lui-même, sans aucune succession de temps, tout ce qui fut, tout ce qui est, et tout ce qui doit être.

Au moment même de la chute de nos premiers parens, Dieu leur promet un Rédempteur qui écrasera la tête du serpent (2). Les hommes vivent dans cette attente, ignorant

(1) Pensées de Fascal, II part., art. X1, S2, t. II, p. 109 et 110. Edit. de Renouard, 1803.

(2) Inimicitias ponam inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius. Ipsa conteret caput tuum. Ge

néanmoins de qui naîtroit ce fruit béni de la femme (1). Avant d'en être instruits, il falloit que la famille à qui cette illustre prérogative devoit appartenir, fût formée. Dieu annonce à Abraham, Père des croyans, qu'en lui seront bénies toutes les nations de la terre (2). La même promesse est faite à Isaac (3), à l'exclusion d'Ismaël; à Jacob (4), à l'exclusion d'Ésaü; à Juda (5), à l'exclusion de ses frères; et cette prophétie n'étoit pas connue seulement des Juifs, puisqu'un étranger, Balaam, s'écrioit en

i nes. III, 15. Le pronom ipsa, suivant l'Hébreu et les plus anciennes versions, se rapporte non à la femme, mais au rejeton qui naîtra d'elle.

(1) Les paroles qu'Eve prononça après avoir enfanté son fils premier-né, montrent qu'elle espéroit que la promesse d'un libérateur s'accompliroit en fui, et qu'elle savoit que ce libérateur seroit Dieu et homme tout en

,Acquisini hominem • קָנִיתִי אִישׁ אֶת־יְהוָה : semble

ipsum Jehovah (Genes., IV, 1.), et selon l'ancienne paraphrase: J'ai obtenu l'homme, l'ange de Jehovah. C'est ainsi que Heydeck (Defens. de la relig. christ.), Jamieson (Vindic., lib. I, cap. V), et Faber (Hor. mos., vol. II, p. 56), entendent ce passage remarquable.

(2) In te benedicentur universæ cognationes terræ. Genes., XII, 3. Ibid., XVIII, 18, et XXII, 18. (3) Ibid., XXVI, 4.

(4) Ibid., XXVIII, 14.
(5) Ibid., XLIX, 8-10.

présence des Moabites: L'étoile s'élèvera de Jacob, et le sceptre d'Israël (1).

Les temps s'écoulent, et peu à peu Dieu répand de nouvelles lumières sur la descendance du Messie. Une branche sortira de Jessé, et une fleur de sa racine. Et l'esprit du Seigneur se reposera sur lui, l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de science et de piété (2). Ce rejeton de Jessé sera un signe au milieu des peuples, et les nations le prieront (3). Un autre Prophète l'appelle le germe de David (4), et ce fut constamment la croyance perpétuelle des Juifs, que le Sauveur qu'ils attendoient seroit de la race de ce saint Roi.

Mais quand paroîtra-t-il? quand se lèvera l'étoile de Jacob, pour éclairer les peuples assis dans l'ombre de la mort (5)? Jacob lui-même nous l'ap

(1) Orietur stella ex Jacob, et consurget virga de Israël. Numer. XXIV, 17.

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(2) Et egredietur virga de radice Jesse, et flos de radice ejus ascendet. Et requiescet super eum spiritus Domini, spiritus sapientiæ et intellectûs, spiritus consilii et fortitudinis, spiritus scientiæ et pietatis. Isa., XI, 1 et 2. (3) In die illâ, radix Jesse, qui stat in signum populorum, ipsum gentes deprecabuntur. Ibid., 10.

(4) Ecce dies veniunt, dicit Dominus, et suscitabo David germen suum Jerem., XXVIII, 5. Conf.; id. XXX, 9. Ezech. XXXIV, 23, 24; XXXVII, 24. Ose. III, 5. (5) Visitavit nos Oriens ex alto: illuminare his, qui

prend: Lorsque la puissance souveraine sera ôtée à Juda, alors viendra celui qui doit venir, et qui sera l'attente des nations (1).

Rappelez-vous cette parole des Juifs au gouverneur romain: Il ne nous est point permis de condamner personne à mort (2); et dites si les temps étoient accomplis (3).

Mais il falloit qu'ils fussent marqués d'une manière plus précise encore, et c'est ce que Dieu a fait cinq siècles avant la venue du Messie, par la bouche du prophète Daniel. « Il voit septante semaines, à commencer depuis l'ordonnance donnée par Artaxerxe à la longue-main, la vingtième année de son règne, pour rebâtir la » ville de Jérusalem. Là est marquée en termes précis, sur la fin de ces semaines, la rémis

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in tenebris, et in umbrâ mortis sedent. Luc., I, 78, 79. (1) Non auferetur sceptrum de Judâ, et dux de femore ejus, donec veniat qui mittendus est, et ipse erit exspectatio gentium. Genes., XLIX, 10.

(2) Dixit ergo eis Pilatus: Accipite eum vos, et secundum legem vestram judicate eum. Dixerunt ergo ei Judæi : Nobis non licet interficere quemquam. Joan. XVIII, 31. (3) Les rabbins David Kimchi et Manassé confessent que les Juifs sont maintenant dans un état de bannissement, sans princes de leur race, assujétis à la puissance des nations, qu'ils souffrent la peine de leurs crimes par leur dispersion, n'ayant plus d'état ni d'empire. Aveugles! qu'ils nous disent pour quel crime ils sont punis.

»sion des péchés, le régne éternel de la justice » l'entier accomplissement des prophéties, et l'onc» tion du Saint des Saints. Le Christ doit faire sa

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charge, et paroître comme conducteur du peuple après soixante-neuf semaines. Après soixanteneuf semaines (car le Prophète le répète en» core) le Christ doit être mis à mort: il doit » mourir de mort violente; il faut qu'il soit im» molé pour accomplir les mystères. Une se>> maine est marquée entre les autres, et c'est » la dernière et la soixante-dixième : c'est celle » où le Christ sera immolé, où l'alliance sera » confirmée, et au milieu de laquelle l'hostie et les sacrifices seront abolis, sans doute par la mort » du Christ, car c'est ensuite de la mort du » Christ que ce changement est marqué. Après » cette mort du Christ, et l'abolition des sacrifices, » on ne voit plus qu'horreur et confusion : on » voit la ruine de la Cité sainte, et du sanctuaire ; » un peuple et un capitaine qui vient pour tout perdre; l'abomination dans le temple; la der» nière et irrémédiable désolation du peuple ingrat envers son Sauveur (1).

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(1) Septuaginta hebdomades abbreviatæ sunt super populum tuum, et super urbem sanctam tuam, ut consummetur prævaricatio, et finem accipiat peccatum, et deleatur iniquitas, et adducatur justitia sempiterna, et im

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