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ne s'écartèrent point de ce précepte. «Ils étoient bons, dit-il, principalement à cause de leur simplicité. Ce qu'ils entendoient dire être honnête, ou honteux, étoit pour eux la vérité » même; pleins de droiture et de candeur, ils croyoient et obéissoient. Ils ne connoissoient point, comme aujourd'hui, cette sagesse qui apprend à soupçonner le mensonge; mais, te»nant pour vrai ce qu'on disoit des dieux et des » hommes, ils y conformoient leur vie (1). »

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D'après l'institution divine, la religion universelle ou la vraie religion reposoit donc originairement, comme elle repose encore, sur la tradition; et en aucun temps l'erreur n'a pu entrer dans le monde, que par la violation de cette régle infaillible de vérité.

(1) Αγαθοὶ μὲν δὴ διὰ ταῦτά τε ἦσαν, καὶ διὰ τὴν λεγομένην εὐήθειαν. ἡ γὰρ ἤκουον καλὰ καὶ αἰσχρὰ εὐήθεις ὄντες, ἡγοῦντο ἀληθέστατα λέγεσθαι, καὶ ἐπείθοντο. Ψεῦδος γὰρ ὑπονοεῖν οὐδεῖς ἠπίστατο, διὰ σοφίαν, ὥσπερ τανῦν· ἀλλὰ περὶ θεῶν τε καὶ ἀνθρώπων τα λεγόμενα, ἀληθῆ νομίζοντες, ἔζων κατὰ ταῦτα, De Legib. lib. III. Oper. tom. VIII, pag. 111. Ed. Bipont. C'est l'âge d'or des poëtes. Primos illos homines diisque proximos mortales optima fuisse indolis, vitamque vixisse optimam undè et auream hanc dici ætatem. Dicœarch. ap. Porphyr. De usu animal., lib. IV, pag. 343. Vid. et. Varro, De Re rusticâ, lib. I, cap. II, et Pausanias, lib. VIII, pag. 457. Edit. Hanovic, 1613.

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Mais, lors même qu'ils la violoient, les anciens ne l'abandonnoient pas entièrement, ils n'en méconnoissoient point l'autorité, et bien des siècles s'écoulèrent avant qu'ils essayassent de s'en former une différente. « La philosophie traditionnelle, qui ne s'appuyoit pas sur le raisonnement et l'explication des causes, mais sur une doctrine d'un autre genre et d'une autre origine, sur la doctrine primitive transmise » des pères aux enfans, me paroît, dit Bur> net, avoir subsisté jusqu'après la guerre de » Troie (1). »

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Elle se perpétua surtout en Orient (2), comme le remarque Diodore, à propos des Chaldéens,

(1) Durâsse mihi videtur ultrà trojana tempora philosophia traditiva, que ratiociniis et causarum explicatione non nitebatur, sed alterius generis et originis doctrinâ primigenâ et aτρопaрadóτ∞ Th. Burnet, Archæolog, philos., lib. I, cap. VI.

(2) La philosophie ne s'enseignoit dans l'Inde, comme dans l'Égypte, que par tradition...; partout elle ne se transmettoit que de vive voix; cette manière, en usage chez les anciens Druides et chez les Gymnosophistes, subsiste encore aujourd'hui dans l'Inde; leur philosophie n'ayant point d'autres fondeinens que la tradition, n'est point contentieuse, et ne donne aucun lieu aux raisonnemens substils ou captieux. Memoir. de l'acad. des Inscript., tom. LV, p. 218, 220.

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qu'il loue de n'avoir point d'autres maîtres que » leurs parens, ce qui fait qu'ils possèdent une >> instruction plus solide, et qu'ils ont plus de » foi dans ce qui leur est enseigné. Pour les Grecs, ajoute-t-il, qui ne suivent point la doc» trine de leurs pères, et n'écoutent qu'eux» mêmes dans les recherches qu'ils entrepren» nent, courant sans cesse après des opinions » nouvelles, ils disputent entre eux des choses les plus élevées, et forcent ainsi leurs disciples, » continuellement indécis, d'errer toute leur vie dans le doute, sans avoir jamais rien de cer* tạin (1). »

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Il s'en faut beaucoup cependant que, même à cette époque de désordre, le respect pour l'antiquité fût éteint dans la Grèce, et l'autorité de la méthode traditionnelle entièrement détruite. . Lorsque la philosophie eut accoutumé à dis

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(1) Quoniam parentibus utuntur magistris ( Chaldæi), pleniùs omnia discunt, et iis quæ docentur majorem fidem habent.... (Greci verò) qui non parentum doctrinam imitantur, sed ipsi suâ sponte in disciplinarum studio pro libitu incumbunt, et de maximis scientiis inter se altercantes, dùm novis semper opinionibus student, incertos discipulos reddunt, animumque eorum per omnem vitam dubium, nullâ certâ sententiâ, errare compellunt. Diod. Sicul., lib. C. Vid. et. Clem. Alex. Strom., lib. VIII, pag. 768.

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puter de tout, observe un savant académicien, il s'éleva dans tous les pays peuplés par les

Grecs une foule d'artisans de systèmes philosophiques, tous plus bizarres les uns que les autres; ce qui a fait dire à Cicéron qu'il n'y » avoit point d'extravagance que quelque philosophie n'eût débitée gravement. L'expédient auquel on avoit communément recours, pour » faire passer un nouveau système, étoit d'en rapporter la première idée à quelques anciens, dont la réputation fût bien établie (1).

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Le peuple ne prenoit d'ailleurs aucune part aux disputes philosophiques, et ne connoissoit même pas les systèmes qui divisoient les différentes écoles des sophistes; tant le raisonnement est peu fait pour être le principe des croyances publiques.

Les descendans de Noé conservèrent la tradition qu'ils tenoient de lui, et qu'il tenoit lui

(1) M. de la Barre, Mémoir. de l'acad. des Inscript., tom. XXIX, p. 71. Les Romains avoient un si grand respect pour l'antiquité, que son nom même, dans le langage usuel, désignoit ce qui est bon, vrai, précieux. Rien ne doit être plus antique pour l'homme, c'est-à-dire plus sacré, dit Cicéron, en parlant des devoirs de la justice. Quibus rebus intelligitur, studiis officiisque scientiæ præponenda esse officia justitiæ;.... quâ nihil homini esse debet antiquiùs. De officiis, lib. I, cap. XLIII, n. 154.

même de ses pères qui avoient vécu avec Adam. C'est ainsi qu'elle se perpétua dans les familles qui furent la tige des premières nations. Dieu, comme nous le lisons dans l'Écriture, préposa sur chacune d'elles un chef pour la guider (1) ; et, suivant l'observation d'un ancien Père, elles étoient encore instruites de la vraie doctrine par les Patriarches et les saints personnages que Dieu, de siècle en siècle, suscitoit dans ce dessein (2).

Pour ne pas détruire la liberté de l'homme, et tout ensemble pour assurer la durée du genre humain, il falloit que la connoissance de la loi divine ne se perdît jamais dans le monde, et

(1) In unamquamque gentem præposuit rectorem. Ecclesiast., XVII, 14.

(2) Hanc Deus à multis retrò sæculis doctrinam disseminavit in unâquaque generatione. Egyptios itaque docuit ex Abraham, Persas rursùs ex eodem, Is'naëlitas ex ejus nepotibus, et alios innumerabiles, et per Jacob eas qui habitabant in Mesopotamiâ. Vides universum orbem terrarum fuisse à sanctis docendum, si modò ipsi voluissent. Quinetian ante eos, diluvium et linguarum confusio ad excitandam eorum mentem satis fuerant.... Ità etiam qui habitabant in Occidente omnes omnia discebant cum mercatoribus ægyptiis versantes. Quamquam alioqui non multæ gentes erant in illâ regione: sed maxima hominum frequentia ac turbæ multitudo erat in partibus Orientis. Etenim et Adam illinc egressus est, et genus Noë

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