faire une bonne loi durable sur l'enseignement public. Combien les Universités ont été grandes lorsqu'elles ne relevaient pas du Pouvoir central. — Les mêmes gouvernements convaincus d'impuissance par rapport à une bonne loi communale. L'unique chose qu'il y a à faire sur ce sujet, c'est de laisser les communes faire leurs propres affaires.-Comment le Pouvoir central peut les empêcher de se ruiner, sans empiéter sur leurs droits.-Ce n'est pas à l'action gouvernemen- tale que les plus grandes villes de France doivent le développement de leurs ressources. Inutilité de certains ministères. - L'Angleterre et les États-Unis ne sont des Etats libres que parce que les Pouvoirs Pages. § 69. Importance de la question sur la décentralisation.-La ques- tion romaine d'abord. Le problème politique touchant la souverai- neté temporelle du Pape. Nécessité de cette souveraineté dans l'in- térêt de l'indépendance du chef de l'Église dans l'ordre spirituel. - Le Pape-roi et le Roi-pape. Nécessité que son Pouvoir temporel soit décentralisé. Il en a été ainsi jusqu'à ces derniers temps. Ancienne constitution des États pontificaux. Les publicistes qui prétendent l'arranger à leur gré feraient bien de commencer par la con- $70. Encore la question romaine. La centralisation n'a été in- troduite dans les États pontificaux qu'à l'époque de l'occupation étrangère au commencement de ce siècle. Faute de la Restauration de l'y avoir maintenue. Les populations de cet État ont protesté contre elle pendant quarante ans, par leurs insurrections. - Vains rêves de certains publicistes prétendant rétablir l'ordre dans les États du ne peut être résolue que par la décentralisation. litaine, étant la même, ne peut être résolue, elle non plus, que par $71. Examen de la question italienne. Entretien important entre l'auteur de cet ouvrage et le feu abbé Gioberti, touchant cette ques- tion. - Absurdité d'un projet, peu connu, d'une centralisation monar- chique au profit de la maison de Savoie. C'est en voulant pour- suivre l'accomplissement de ce projet que la politique piémontaise de $ 72. Continuation du même sujet. Opposition des peuples de l'Italie à toute espèce de centralisation. — L'unique moyen praticable de résoudre la question de l'Italie tout entière, c'est d'y établir un e Confédération sous la présidence du souverain Pontife. Cet arran- gement ne serait pas une nouveauté pour l'Italie.-Une Confédération italienne serait plus sérieuse que ne l'est la Confédération germanique. En 1848 tous les gouvernements d'Italie y avaient adhéré, à l'ex- ception de celui de Turin; et pourquoi. Bases sur lesquelles cette Confédération devrait être constituée, pour concilier la dignité des Princes et l'intérêt des peuples d'Italie. Tout autre projet pour pa- cifier cette contrée serait absurde et funeste. § 73. La question qui maintient dans un état de malaise plusieurs contrées de l'Occident et de l'Orient n'est qu'une question de décen- tralisation. Ce n'est que par la décentralisation que plusieurs ques- tions internationales viennent d'être résolues d'une manière satisfai- sante et que toutes les autres pourraient être terminées de la même $ 74. La question de la décentralisation en France. Discours de M. le comte de Morny. Pitoyables arguments par lesquels de faux conservateurs ont essayé d'en combattre la généreuse idée. Réfuta- Résumé des doctrines développées ailleurs sur le même sujet. La décentralisation est l'unique moyen de mettre la vie des Princes à l'abri des coups de la révolution. - Con- Pages. FIN DE LA TABLE. PREFACE DE L'AUTEUR. I. TOUTE question touchant la société n'est, au fond, qu'une question sur l'origine et les attributions du Pouvoir qui la régit. La question de la famille se résume dans la question de l'autorité domestique; celle de l'Église se réduit à la question de l'autorité religieuse; celle de l'État se concentre dans la question de l'autorité politique. C'est pourquoi tous les auteurs qui écrivent sur la société au point de vue politique s'occupent surtout et avant tout de la souveraineté, et leurs travaux ne sont que des traités plus ou moins directs, plus ou moins développés, sur le Pouvoir public. Et c'est pourquoi nous intitulons Essai sur le Pouvoir public le présent ouvrage, qui n'est en réalité, lui aussi, qu'un traité à peu près complet de droit public. Dans les discours que nous avons eu l'honneur de prononcer devant la cour impériale des Tuileries, et que nous avons publiés sous le titre : Le Pouvoir public chrétien, en nous prévalant de la liberté de la chaire, que d'augustes personnages ont accordée à la vérité, qu'ils sont dignes d'entendre, nous n'avons pu que poser et indiquer à peine les grands principes sur lesquels reposent tout pouvoir légitime et tout gouvernement vraiment chrétien; mais, sans compter que, dans le courant de cette station, nous avons dû traiter ces graves sujets en moraliste plutôt qu'en publiciste, nous n'a C vions pu leur donner le développement dont ils avaient besoin pour leur concilier l'assentiment des esprits sérieux : voilà la raison, nous dirions presque la nécessité d'être de cet Essai. On peut donc le considérer comme le complément de notre prédication de 1857 et son commentaire obligé. Ne devant rien ni à l'absolutisme ni à la révolution, et ne tenant par aucun lien, fût-il de simple sympathie, ni à l'un ni à l'autre, nous ne craignons rien et nous n'attendons rien ni de l'un ni de l'autre. En outre, nous sommes heureux de nous trouver dans un pays où la calomnie et le dénigrement seuls sont défendus; mais où rien n'entrave la discussion scientifique des principes constitutifs de l'ordre social. Nous avons donc pensé nous conformer aux desseins de la Providence, en nous prévalant de la position indépendante qu'elle nous a faite, pour lancer du haut de la tribune de l'Europe, la France, cette exposition libre, désintéressée et complète du droit public chrétien, cette manifestation franche et sin-cère de la vérité en politique, qui seule peut sauver l'homme et la société; Et veritas liberabit vos. II. De même que le premier des problèmes de la philosophie est de trouver une doctrine qui concilie l'existence de la Cause première et incréée avec l'existence des causes secondes et créées, de même le premier des problèmes de la politique est de rencontrer une doctrine qui concilie l'action du pouvoir suprême avec l'action des pouvoirs subalternes, ou l'autorité avec la liberté. Égarés par l'inspiration païenne, les auteurs modernes n'ont résolu ces problèmes que d'une manière toute païenne, c'est-à-dire d'une manière contraire aux principes et aux lois naturelles. Comme, en philosophie, ils se sont accrochés au Panthéisme pour échapper à l'Atomisme, ou à l'Atomisme pour ne pas se briser contre le Panthéisme; de même en politique ils n'ont imaginé d'autre remède contre l'Anarchie que l'Absolutisme, et d'autre moyen pour se débarrasser de l'Absolutisme que l'Anarchie. Comme donc toute la philosophie moderne se résume dans le panthéisme et dans l'atomisme, ainsi tout le droit public moderne se résume dans ce qu'on appelle le système du droit divin, et dans le système de la souveraineté du peuple. Le panthéisme n'est que la négation de toute substance et de toute réalité créée, et l'affirmation qu'il n'y a dans l'univers qu'une seule substance, une seule réalité, la substance, et la réalité incréée; l'affirmation que tout ce qui EST est Dieu, et que rien n'EST en dehors de Dieu. De même, le système du droit divin n'est au fond que la négation de tout pouvoir subalterne, de tout droit social, et l'affirmation qu'il n'y a dans la société qu'un seul Pouvoir, un seul droit : le Pouvoir et le droit souverains; l'affirmation que tout dans la société relève du souverain, et que tout doit être compté pour rien en dehors du souverain. L'atomisme, à son tour, n'est que la négation de toute cause première et intelligente, et l'affirmation que les êtres ne sont que le résultat des agglomérations fortuites des atomes, demeurant toujours eux-mêmes après la composi tion; l'affirmation qu'il n'y a pas de composition réelle ; que tout est Atomes, et que rien n'EST en dehors des Atomes. De même le système de la souveraineté du peuple, tel que l'ont conçu les publicistes protestants, depuis Jurieu et Rousseau jusqu'à MM. Gasparin et Proudhon, n'est que la négation de toute autorité souveraine, et l'affirmation que la société n'est que le fait des agrégations fortuites des individus, demeurant toujours eux-mêmes après l'association; l'affirmation que tout ressort de l'individu dans la société et qu'il n'y a de droit social que dans l'individu et par l'individu (1). (1) « Le principe individualiste, dit M. de Gasparin, est le seul qui <conserve la notion du droit; la conscience est individuelle et libre C. |