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lement sa fin n'est pas la richesse et le plaisir, mais l'acquisition même de la vertu est sans objet si elle ne conduit pas à la possession du souverain bien, qui est Dieu même. Donc le but de la société est de ne suivre le chemin de la vertu dans le temps que pour arriver à la jouissance divine dans l'éternité (1). »

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§ 6. Nulle société ne peut atteindre sa perfection en dehors de la religion catholique. La famille païenne et la famille protestante. La société domestique ne peut être parfaite que par foi et par la pratique du catholicisme. Il en est de même de la société politique. Incommodes pour les individus, les institutions catholiques sont des lois conservatrices de ces sociétés. La résignation, condition essentielle de l'ordre social, ne peut être que l'inspiration du catholicisme. - Doctrine de Montesquieu réfutée. Qu'est-ce que l'honneur? Qu'est-ce que la vertu?— L'un et l'autre impossibles hors des lois et des grâces de la vraie religion. Il en est de même de l'ordre et de la liberté, qui forment la société parfaite.

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La religion chrétienne est la seule dont les dogmes soient vérité; la morale, justice, et le culte, un moyen tout-puissant de sanctification. Car, à la différence des opinions des philosophes, qui, renfermés dans le cercle de théories stériles, n'ont aucun droit à ce qu'on les traduise en actions, le christianisme n'est pas une connaissance, c'est une loi, imposant la

(1) "..... . Quia homo vivendo secundum virtutem, ad ulteriorem « finem ordinatur, qui consistit in fruitione divina, oportet eum<< dem finem esse multitudinis humanæ, qui est hominis unius. Non << est ergo ultimus finis multitudinis congregatæ vivere secundum virtutem, sed per virtuosam vitam pervenire ad fruitionem divinam (De reg. princip., lib. II, c. xiv). »

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croyance de ses dogmes et la pratique de son culte, aussi bien que l'accomplissement de sa morale (1). Et encore, à la différence de toutes les lois purement humaines, qui n'offrent pas le moindre secours pour aider ceux qu'elles regardent à exécuter ce qu'elles ordonnent, ou à éviter ce qu'elles défendent, le christianisme seul est une loi, portant avec elle et en elle les secours surnaturels de la grâce, qui élève l'esprit et le cœur de tous ceux qui s'y soumettent et les met en état de le réaliser par les actes, après s'y être attachés par l'amour. C'est la seule loi dont le prophète a renfermé et chanté dans ce verset toute la spécialité divine, toute la grandeur et toute la perfection : « La loi du « Seigneur est la seule loi immaculée, loi convertissant «<les âmes; la seule révélation du Seigneur, fidèle dans << ses promesses et donnant la sagesse même aux en«fants; Lex Domini immaculata convertens animas; « testimonium Domini fidele, sapientiam præstans par« vulis (Ps. 18). »

Ce n'est donc que par la connaissance et la pratique du christianisme que l'homme peut accomplir toute justice et conquérir le règne de Dieu; c'est-à-dire

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(1) « La religion chrétienne a fini l'homme et la société, virum

a perfectum in mensuram ætatis plenitudinis Christi; elle a tout « consommé: Consummatum est, a dit en mourant son fondateur. « La parole de Dieu, faite homme pour les hommes, a exprimé « les idées de tout ce que les Juifs ne pensaient qu'en images et " n'exprimaient qu'en figure, et la raison de l'âge mûr a remplacé l'imagination faible et mobile de l'enfance.

« Pour les païens, ils ne connaissaient ni Dieu, ni l'homme, ni « la société, ni même la nature; ils ne connaissaient que les pas« sions (Législ. primit., liv. II, p. 226). »

atteindre sa fin. Mais la fin de la société, on vient de le voir, est tout à fait la même que celle de l'homme; les êtres sociaux ne peuvent donc l'atteindre qu'à la même condition de croire, et de rester fidèles à la loi chrétienne.

« La religion chrétienne, dit M. de Bonald, nous fait « connaitre Dieu et l'homme, et parce qu'elle nous « révèle la connaissance de la cause de tous et du « moyen de tous, elle nous prépare à la connaissance « de tous les effets; et c'est de cette généralité qu'elle << a mise dans nos idées qu'est venu le génie de mé« thodes générales, à l'aide desquelles nous avons fait << tant de progrès dans la connaissance des lois géné«rales des corps. Elle nous fait connaître de Dieu « tout ce qui suffit à notre raison, ou plutôt tout ce à quoi notre raison suffit, et de l'homme tout ce qui <«< suffit à son bonheur. Elle ne retranche rien dans « nous; elle y règle tout, et même les affections les plus impétueuses. Corpus non domandum, sed regen« dum, dit saint Jérôme, et elle met en action tout ce « qui est passion. Elle règle la société présente par la « société future; elle punit ou récompense tout ce que << les hommes, par ignorance ou par faiblesse, laissent «< ici-bas sans récompense ou sans châtiment, et elle <«< est, en un mot, vraie dans ses croyances comme « Dieu, réelle dans son culte comme l'homme...

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« La perfection de la société est la force de la consti<< tution unie à la sagesse de l'administration, comme << la perfection de l'homme physique consiste dans << un tempérament sain et fort, conservé par un régime tempérant (Législ. prim., p. 225 et 228). Or, nulle constitution ne peut être forte ou solide, nulle

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administration ne peut être sage ou juste, en dehors du dogme, de la morale et du culte que Dieu a révélés aux hommes; c'est-à-dire en dehors du christianisme. C'est donc dans le christianisme que la société des individus ou la société domestique, la société des familles ou la société politique, et la société des nations ou la société religieuse, doivent avant tout puiser les moyens de leur conservation et de leur perfectionnement, ou les moyens de parvenir à leur fin. Ce qui a fait dire au même grand publiciste ces belles paroles touchant la société politique en particulier :

« Si la constitution du pouvoir politique a sa raison « dans la religion, qui nous la représente comme le « ministre de la Divinité, minister Dei in bonum, l'admi«< nistration politique a sa règle dans la morale.

<< Ainsi la société la plus parfaite est celle où la «< constitution est la plus religieuse, et l'administration « la plus morale (Ibid., p. 83). »

N'est-ce pas en effet un fait incontestable et incontesté que les mariages les plus féconds, par exemple (comme l'avait remarqué Platon), sont ceux où la chasrité est respectée le plus; que la paternité humaine n'est solide que là où les enfants la vénèrent comme le reflet de la paternité divine; que la condition des enfants n'est heureuse que là où les parents leur sont dévoués comme si c'étaient des fils de Dieu; et que la famille n'est tranquille et résignée, même dans le malheur, ne s'augmente et ne prospère par le travail et par une économie éclairée, et ne jouit, en un mot, des charmes du bonheur domestique, que là où l'on craint le Seigneur et où chacun des membres qui la

composent, se préoccupe de l'accomplissement fidèle de ses propres devoirs? Mais la charité et la fidélité de l'amour mutuel des époux, le respect pour les parents, le dévouement pour les enfants, la crainte du Seigneur et le zèle pour l'observance du devoir, ces conditions essentielles de la paix, de la stabilité et de la félicité des familles, est-ce qu'on les trouve, est-ce qu'on peut les trouver dans les religions des peuples païens et des peuples musulmans, religions corrompues et corruptrices, consacrant le sacrifice de la faiblesse au profit de la force? Bien plus, est-ce qu'on les trouve, est-ce qu'on peut les trouver dans le christianisme mutilé et faussé par la soi-disant réforme protestante? Car ce christianisme, rien que par la sanction accordée au divorce, vrai encouragement de l'adultère et de la polygamie, a renversé la constitution divine primitive de la famille, fondée sur l'indissolubilité du mariage, et a fait de la famille le rendez-vous de la discorde, de l'inconstance, du caprice, de la corruption et de tous les malheurs qui en sont la conséquence au point de vue moral et économique. En sorte que rien n'est plus opposé au principe de conservation et de bonheur de la famille, et rien n'est moins conforme à l'esprit et à la lettre de l'Évangile que le prétendu christianisme évangélique

de la réforme.

Il est vrai que ce fait rencontre dans les pays protestants de nombreuses et admirables exceptions. Mais, comme nous l'avons remarqué dans notre IV Discours, ces exceptions ne se trouvent que là où les traditions et les habitudes catholiques sont restées debout et n'ont pas été entamées par l'action dissolvante du

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