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que les principes révolutionnaires, qui ont détruit toute liberté sociale, soient conservés, et ensuite ils se plaignent qu'ils ne sont pas assez libres. Eh! mon Dieu! si, au lieu de critiquer leur gouvernement, ils voulaient l'éclairer; et si, au lieu de conspirer contre lui, ils voulaient l'aider à reconstituer l'ordre sur ses bases naturelles, la stabilité de la famille et l'indépendance de la commune, oh! alors ils le feraient aussi libéral que solide, aussi juste et aussi bon qu'il est légi

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CHAPITRE XI.

DES RAPPORTS DU POUVOIR PUBLIC AVEC LE POUVOIR
DOMESTIQUE, OU DU DROIT D'ÉLECTION.

$52. Grandeur et noblesse de la dignité paternelle.- Magnifiques témoignages de la raison païenne elle-même touchant ce sujet. — La dignité paternelle est plus noble que la dignité royale. que celle-ci a son fondement et sa raison imméDevoir du Pouvoir public de ménager le Pouvoir domestique. Les rapports résultants de ce devoir sont le sujet de

C'est en celle-là

diate.

ce chapitre et du suivant.

qui y seront traitées.

Gravité et importance des questions

PARMI les dignités humaines dont nous avons exposé

plus haut l'origine, les fonctions et le but, après la dignité sacerdotale, la dignité paternelle est, sans contredit, la plus noble et la plus sublime; car la paternité est la continuation de l'action du Dieu créateur, comme le sacerdoce est la continuation de l'action du Dieu sanctificateur.

La dignité royale est divine, elle aussi, comme nous l'avons déjà prouvé, non-seulement parce que Dieu en est l'unique auteur, mais encore parce qu'en maintenant les familles unies en société civile, elle est l'organe de l'action du Dieu conservateur. C'est ce qui a fait dire à Sénèque qu'on doit aux Pouvoirs publics un culte

filial, dans lequel la reconnaissance et l'amour se mêlent au respect; car c'est une grande chose que la sécurité publique, qui est la condition essentielle de l'ordre et de tout bonheur de la vie sociale, et dont tous ces Pouvoirs sont le fondement, la garantie et l'appui (1).

Mais l'être est avant la manière d'être : Prius est esse quam modus essendi, disent les philosophes; par conséquent, donner l'être, c'est quelque chose de plus élevé et de plus divin que le conserver d'une manière plus ou moins heureuse, plus ou moins parfaite. Or l'auteur immédiat de l'être de l'homme, ou l'organe dont le Dieu créateur se sert pour donner l'être à des hommes qui ne sont pas, c'est le père: Pater est auctor essendi, a dit Aristote; et par conséquent encore la dignité paternelle est plus importante et plus noble que la dignité royale.

De là cette grandeur et cette magnificence d'expressions dont la raison païenne elle-même, fidèle écho et interprète de la tradition du genre humain, a fait usage, en parlant du Pouvoir paternel. Hiéroclès appelle les parents des Dieux terrestres: Terrestres Dii; Philon les nomme des Dieux visibles: Dii conspicui; Platon les dit des Statues des Dieux: Deorum simulacra. Pomponius met sur le même rang le culte de Dieu et l'obéissance qu'on doit aux parents: Religionem erga Deum et obedientiam parentibus debitam conjungendas. Aristote s'écrie bien haut qu'on doit aux parents les mêmes honneurs qu'aux Dieux : Parentibus honor debetur ut Diis;

(1) « Quibus ad propositum bene vivendi aditum confert se« curitas publica, necesse est ut auctorem hujus boni ut paren« tem colant (SENEC. Epist. 1. XXIII).

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et, à l'appui de cette sentence, il cite l'opinion de tous les peuples, qui ont toujours regardé comme une chose divine l'autorité paternelle. Enfin Pline, Sextus Empiricus, Dion d'Halicarnasse, Suétone, et bien d'autres auteurs anciens, cités par Ennecius (Antiq. rom., liv. II, titre IX), ont parlé de la paternité avec les mêmes sentiments d'enthousiasme et de respect.

Grotius n'a donc fait que résumer cette croyance universelle de l'humanité touchant la dignité paternelle, lorsqu'il s'écriait à son tour : « Les parents sont comme des Dieux parmi les hommes; on leur doit un hommage sinon infini, au moins tout à fait exceptionnel (1).

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Bien plus la dignité royale n'a son principe immédiat et prochain que dans la dignité paternelle. D'abord parce que, comme l'État n'est que la famille en grand, et que la famille n'est que l'État en petit, de même le roi n'est qu'un Grand père dans l'État, et le père n'est qu'un Petit roi dans la famille. Et dès lors, comme l'État n'est que la famille plus développée, le Pouvoir royal n'est que le Pouvoir paternel s'exerçant sur une plus grande échelle. C'est pour cela que, comme l'a remarqué M. de Bonald, d'après Bossuet, dans toutes les langues, Père et Roi sont synonymes, ou dans le mot, comme en hébreu, ou dans l'idée. C'est pour cela que dans les Livres saints et dans le langage usuel des peuples, tout pouvoir public est appelé une paternité, comme la paternité est appelée un pouvoir (2).

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(1)

<< Inter homines quasi Dii quidem sunt parentes, quibus proinde non infinitum sed sui generis debetur obsequium (GROTIUS, Proleg. XIV).

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(2) M. de Bonald a dit encore : « Le mot enfant se dit des « fidèles et des sujets, comme des fils par naissance. Il semble

Deuxièmement: il faut se souvenir aussi que, tandis que l'autorité royale est conférée immédiatement par la communauté parfaite, l'autorité paternelle, comme l'a remarqué le docteur Suarez, cité plus haut (p. 251), est conférée immédiatement et directement de Dieu, en tant qu'auteur de la nature: Potestas patris in filium a DEO IPSO, ut auctore naturæ, IMMEDIATE CONFertur. En parlant de ses enfants, le patriarche Jacob disait : « Ce << sont les petits que Dieu a accordés à moi, son servi« teur : Parvuli sunt quos donavit mihi Deus, servo suo « (Genes., 33). » Et lorsque Rachel, honteuse de sa stérilité, lui demanda des enfants : Da mihi liberos; le saint homme lui répondit : « Est-ce que je suis Dieu, « moi? Est-ce que je puis lui demander raison de « t'avoir privée d'un fruit de tes entrailles? Num pro « Deo ego sum, qui privavit te fructu ventris tui « (ibid., 30)? » C'est donc Dieu qui donne des enfants à l'homme, et c'est encore Dieu qui, en rendant l'homme père, lui confère l'autorité paternelle sur l'être qu'il a bien voulu faire naître de lui.

Voilà donc un autre titre d'infériorité du Pouvoir public vis-à-vis du Pouvoir domestique.

En troisième lieu : nous avons prouvé, par le raisonnement et par l'autorité, que le Pouvoir public, tout en ayant sa raison et son origine dans la pensée et dans la volonté de Dieu, n'est immédiatement conféré aux personnes qui en sont investies que par la communauté

« même que les mots fils, fidèles, féaux, qui autrefois désignaient les sujets ou fidèles, aient une raison commune; car «< ils ont les mêmes caractéristiques ƒ, l, s. On sait que l'e et l'i « se mettent l'un pour l'autre (Législ. prim., p. 230). »

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