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Disciples de Fourier, de Saint-Simon ou d'Owen ', tous voudraient nous ramener, sous des formes diverses, à la hideuse liberté des sauvages et à l'égalité menteuse des Spartiates. Pauvres philosophes qui croient inventer des systèmes nouveaux, et ne font que reproduire servilement les utopies de la philosophie grecque! Qu'ils écoutent ce qu'un Père de l'Église disait, il y a 1400 ans, des rêveurs qui les ont devancés :

« Quelqu'un de ccs philosophes veut que les vierges combattent >> et s'exercent nues sous les yeux des hommes. Soyez bénis de ce » que vous ne pouvez pas même supporter d'entendre ces choses; » cependant des philosophes n'en rougissent pas. Un autre philo» sophe, leur coryphée, les conduit à la guerre, et veut qu'elles >> soient communes, comme l'entend un marchand de chair et un » pourvoyeur de débauche. Si telles sont les lois que proposent les » esprits voués à la philosophie, que dire de ceux qui ne sont pas >> philosophes? Si c'est là le langage de ceux qui portent la longue » barbe et le manteau, que penser des autres? Non, la ferme » n'est point faite, ô homme, pour être commune! O vous, qui >> bouleversez toutes choses, qui changez des hommes en femmes, » et conduisez les femmes à la guerre comme des hommes, c'est » là l'ouvrage du démon, de confondre et de bouleverser tout, de » remuer et de transporter les limites que Dieu lui-même a mar» quées dès le commencement à la nature. Dieu a donné à la » femme la garde de la maison, à l'homme le soin des affaires » publiques; vous, vous transportez la tête aux pieds, et vous >> faites des pieds la tête ..... » Et ailleurs : « A l'homme appar2..... — >> tient le commandement, à la femme l'obéissance; intervertir >> cet ordre naturel, sanctionné par la loi divine, c'est attenter à » l'honneur de tous les deux. On ne s'enrichit pas en envahissant » un bien qui n'est pas à soi, on s'appauvrit. La femme qui se ré» volte contre le commandement s'avilit elle-même, car la gloire » de la femme est dans son obéissance ". >>>>

Les femmes l'ont compris. Elles n'ont pas voulu d'un affranchissement qui les eût déshonorées. On offrait de les arracher à l'op

Owen établit franchement la communauté de la femme, Saint-Simon et Fourier se défendent de la vouloir; mais ils y arrivent, l'un par l'institution de la femme libre, l'autre par la satisfaction donnée à la passion papillone, et l'abolition de l'article du Code civil civilisé sur le mariage.

S. J. Chrysost., in Epist. ad Tit., c. 111, homil, v.

3 Ibid., in Epist. I ad Corinth., homil. xxvI.

pression, et elles ont refusé de tendre la main à leurs libérateurs. Qu'elles persévèrent! La femme libre, vraiment libre, qu'on affecte de demander à de nouvelles formes sociales, est trouvée depuis 18 siècles: c'est la femme émancipée par Jésus-Christ.

Grande et glorieuse par les mœurs, elle n'est pas, comme nous l'avons montré, si déshéritée sous le rapport du rôle social. Elle obéit, il est vrai, mais le commandement auquel elle obéit est doux'; le joug sous lequel elle courbe sa tête est un joug d'amour, qui courbe aussi celle de son seigneur. Elle règne, d'ailleurs, en obéissant elle règne par les vertus que le christianisme lui enseigne, par sa douceur, par sa modestie, par son dévouement; elle règne par ces dons supérieurs de la sagesse que la grâce de Dieu semble avoir attachés à son état; car c'est là un avantage immense qu'on ne peut méconnaître : la femme chrétienne occupe, au foyer domestique, la place de la sœur de Marthe aux pieds de Jésus. << Tandis que l'homme est agité par les choses extérieures, comme » par les vagues de la mer, elle, libre de toute affaire, est tran>> quillement assise dans le port; elle est à la maison comme dans » une école de philosophie; elle y recueille son esprit, elle y for>>tifie son âme par la prière et par la méditation 3. » Aussi, lorsque son époux rentre après le jour, fatigué, troublé ou chagrin, elle le délasse, le calme, le console; elle partage avec lui les biens qu'elle a amassés dans la solitude; elle relève son esprit et retrempe son âme; elle reçoit ses confidences, et lui fait entendre ses conseils, souvent plus écoutés que ceux d'un docteur ou d'un prince. Que si l'homme apporte, comme il arrive si fréquemment dans notre malheureux siècle, une âme flétrie par le doute et tourmentée par le besoin de la vérité, elle a des paroles d'espérance et de vie; pour

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« N'oubliez pas que vous êtes homme. Le jour où elle s'est donnée à vous, elle vous a reconnu son chef, le maître de la maison, ayant droit de gouverner sa faiblesse. Que votre tutelle ne soit donc pas une oppression! Honorez votre propre commandement et n'avilissez pas votre autorité. Rappelez-vous l'instant où vous la reçûtes des mains de celui qui lui donna le jour : son père vint la remettre entre vos mains comme un dépôt confié à votre fidélité, à votre honneur; elle passa des bras d'une mère dans les vôtres. Pour elle, plus d'autre maison que celle de son mari; vous devintes tout pour elle. C'est elle qui vous a donné des enfants, et avec eux le nom de père. Ne soyez donc pas son tyran. » (S. J. Chrysost., homil. xxvI.)

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a

« Ce sont des esclaves attachés à une même chaîne : ils ne peuvent marcher l'un sans l'autre.» (Ibid.)

3 S. J. Chrysost., in Joan., c. x, homil. LXI.

4 Ibid.

peu qu'elle joigne une piété noble à une foi sincère, l'infidèle ne résistera pas à la douceur de son éloquence, ou à la force de ses vertus. Combien de Clotildes obscures qui, chaque jour, convertissent au Dieu de Clovis les esprits les plus rebelles! Comme au premier âge du christianisme, c'est sur des femmes crédules et ignorantes que l'Église aime à s'appuyer, et, comme au premier âge du christianisme, les païens du siècle le lui reprochent avec mépris. Laissons-les dire; la femme, comme on l'a si bien définie, est le cœur de l'homme, et, tant que le cœur sera sain, l'esprit peut être sauvé '.

Des adversaires habiles ont fini par le comprendre : étonnés 2, et plus alarmés encore de ne pas trouver d'auxiliaires au foyer domestique, de voir que leurs mères, leurs femmes, leurs filles échappaient à l'influence de leur incrédulité, ils ont dit : «Le prêtre est la cause de ce désordre, c'est lui qui gouverne nos familles. Le

On se rappelle les belles pages qui ont été écrites sur la femme chrétienne par M. de Cormenin. Qu'on me permette d'en citer quelques mots qui expriment ma pensée avec une éloquence que tout le monde envierait : « Il n'y a que la moitié de » la société de perdue; l'autre moitié ne l'est pas. Dieu, dans sa prévoyante sagesse, » a voulu que ce qui périssait par l'homme se sauvat par la femme. Les femmes ont » retenu cette virilité de l'âme qui n'a point de sexe et que les hommes ont perdue » dans les débauches du doute et de la matière. Les femmes ont pris sur leurs maris >> cette sorte d'empire que les esprits fermes prennent toujours sur les esprits » faibles. . . .

n.....

Qu'elles gardent pour elles le gouvernement moral des esprits, ce » gouvernement qui est le signe le plus manifeste des créatures que Dieu a faites à » son image! Les hommes ont abdiqué le commandement de leur espèce, c'est à la femme à le reprendre et à l'exercer dans le sein du foyer domestique, avec la » sainte autorité d'une épouse et d'une mère. . . . . On a fait, je le sais, et on fait » encore des efforts inouïs pour corrompre la moralité de la famille; on a dissous » l'homme, on veut dissoudre la femme. La femme a résisté, elle résistera; elle s'a> dossera à la religion en ce monde qui s'ébranle et qui craque de toutes parts, et elle restera debout, pour les relever, au milieu de nos ruines. »

Les femmes, dit M. Michelet, suivent volontiers les forts. Comment se fail-il donc ici qu'elles aient suivi les faibles? Il y a là, en effet, un grand mystère. Si M. Michelet en voulait chercher l'explication ailleurs que dans l'art ténébreux du prêtre, il comprendrait qu'il y a dans cette faiblesse apparente du catholicisme une force cachée et comme un attrait puissant qui sollicite tous les nobles penchants de la femme. Je suis de son avis quand il ajoute : le cœur seul et la raison donnent droit au fort près du faible. La religion n'établit si facilement son empire sur la femme que parce qu'elle satisfait à la fois son cœur et sa raison : son cœur, plus aimant que celui de l'homme, est par là meilleur juge d'une religion d'amour; sa raison, plus faible et plus désarmée, mais conduite aussi par un instinct d'autant plus sûr à s'abriter derrière l'autorité divine qui la protégera.

prêtre est notre ennemi, chassons le prêtre, imposons à nos femmes nos idées et nos systèmes; puis, marchons tous, en nous donnant la main, vers la religion de l'avenir. »

Il faut l'avouer, ce trait est parti d'une main sûre el dirigée par un coup d'œil juste: il va droit au but, et, s'il l'atteint, c'en est fait du catholicisme dans notre patrie. Heureusement, pour pénétrer jusqu'au siége de la vie, il faudrait qu'il brisât une forte cuirasse; car, fortifié par la charité, le cœur de la femme est capable de soutenir plus d'un assaut. Faut-il croire, d'ailleurs, que beaucoup d'incrédules se décident à lui livrer ce combat? Au lieu d'attaquer, plus d'un rendrait volontiers les armes. Combien en est-il qui, témoins de la paix et de l'innocence d'une épouse fidèle, ne se reprocheraient pas comme un crime d'attenter à sa foi, de troubler son âme, d'ébranler peut-être sa vertu, en voulant lui faire partager les visions éphémères d'un esprit malade ou les angoisses d'un cœur souffrant? La conscience et l'intérêt de l'incrédule protègent la femme contre ses entreprises. Que la femme, cependant, ne se fie pas trop dans ces dispositions : c'est sur Dieu seul qu'elle doit compter. Qu'elle s'affermisse au dedans, pour mieux résister aux attaques du dehors, et si jamais on tente de lui arracher sa foi, qu'elle se souvienne qu'il y va de son honneur et de sa liberté ! Il y a solidarité entre elle et le christianisme. C'est lui qui l'a rachetée de la honte et de la servitude, à la condition qu'elle servirait d'instrument à son triomphe. Du jour où elle romprait ce contrat, signé au pied de la croix, du sang de Jésus-Christ, elle ne serait plus rien qu'une chose. Elle s'est élevée avec le christianisme; elle a régné par lui, elle périrait après lui.

J.-CH. DABAS.

M. Michelet dit que le mari s'associe la femme dans sa route d'idées et de progrès! Mais qui ne voit que cette association de la force et de la faiblesse, c'est le despotisme, le despotisme de la raison privée asservissant la raison ? Le R. P. Lacordaire le fait admirablement comprendre dans celle de ses conférences où il établit la nécessité d'une Église enseignante. (Voir les Conférences de Notre-Dame de

Paris, t. 1, p. 19, 26.)

• Avant d'effacer l'Evangile, il faudrait enfermer les femmes. (De Maistre, Éclaircissement sur les Sacrifices.)

Hevne de livres nouveaux.

ORAISON FUNÈBRE DE DANIEL O'CONNELL,

Prononcée à Rome les 28 et 30 juin 1847,

PAR LE R. P. VENTURA,

ex-général des Clercs réguliers,

précédée d'une Introduction, augmentée de Notes nombreuses, et suivie de la Bénédiction finale, prononcée à Saint-Pierre par le même '.

L'oraison funèbre d'O'Connell prononcée par le P. Ventura est le symbole que tous les chrétiens doivent adopter en politique; nous ne saurions donc, bien que ce recueil ne parle pas de politique, la passer sous silence. Car nous voulons que nos lecteurs sachent bien que nous ne sommes pas indifférents à toutes les grandes choses religieuses et politiques qui se passent en Italie sous la direction du pontife immortel, S. S. Pie IX. Mais pour exprimer convenablement notre opinion sur ces matières, nous croyons ne pouvoir emprunter une parole à la fois plus juste, plus libérale, plus catholique que celle que vient d'adresser au P. Ventura luimême, l'un de nos prélats les plus vénérés, Mgr Sibour, évêque de Digne. Voici donc la lettre dans laquelle le savant prélat rẻsume tout ce qui est contenu dans cette belle oraison funèbre.

« Mon révérend Père,

« Il y a à peine quatre ans, quand nous nous promenions ensemble à Rome sous les portiques de Saint-André della Valle, et que vous me permettiez de lire dans votre cœur de prêtre et de citoyen si douloureusement affecté par les maux de la religion et de la patrie, mais toujours soutenu par la foi, vous ne pensiez pas et je ne pensais pas moi-même que nous touchions à une grande époque de régénération. Ah! Dieu est admirable dans ses desseins, et il se joue, comme il veut, des calculs de la sagesse humaine. Il ne lui

Traduit de l'italien, sous la direction de l'Auteur, par l'abbé Anatole Leray (2 édit.); à Paris, chez Lecoffre, et à Rome, chez Merle; in-12 de 104 pages. Prix:

75 cent.

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