ÉVANGÉLIQUES IDE TERTULLIEN, ORIGÈNE, EUSÈBE, S. AUGUSTIN, MONTAIGNE, BACON, GROTIUS, Traduites, pour la plupart, des diverses langues dans lesquelles REPRODUITES INTÉGRALEMENT, NON PAR EXTRAITS; ANNOTÉES ET PUBLIÉES PAR M. L. MIGNE, EDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU BIGAPLARCA GERS TOME QUATRIÈME, CONTENANT LES DÉMONSTRATIONS DE BOYLE, BOSSUET, BOURDALOUE, LOCKE, STUDIEHUIS NIJMEGEN S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, ÉDITEUR, 1857 DES AUTEURS ET DES OUVRAGES CONTENUS DANS CE VOLUME. BOYLE. Dissertation sur le profond respect que l'esprit humain doit à Dieu. col. BOSSUET. Exposition de la doctrine de l'Eglise catholique sur les matières de controverse... Discours sur la divinité de la Religion. BOURDALOUE. Discours sur la Religion chrétienne., LOCKE. Rationalité de la Religion chrétienne, telle qu'elle nous est représentée dans l'Ecriture sainte. LAMI. L'incrédule amené à la Religion par la Raison. BURNET. La vraie Religion démontrée par un enchaînement de conséquences Du Jugement particulier et de l'autorité en matière de Foi. LEIBNITZ. Système de Théologie. . . . Pensées de Leibnitz sur la Religion et la Morale. Des esprits forts. FÉNÉLON. Lettres de Fénélon sur divers sujets de métaphysique et de religion. LEIBNITZ. Discours sur la conformité de la Foi avec la Raison.. IMPRIMERI'S DE MIGNE, A MONTROUGE. VIE DE BOYLE. BOYLE (ROBERT), célèbre philosophe anglais, naquit en 1626 à Lismore en Irlande. Il était le septième fils de Richard, comte de Corke et d'Orreri. Après avoir appris le français et le latin dans sa patrie, il voyagea à Genève, en France et en Italie, pour se perfectionner dans la physique et les mathématiques. De retour en Angleterre, aidé par Hook, son associé dans les opérations chimiques, il perfectionna la machine pneumatique, inventée par Othon de Guerike, bourgmestre de Magdebourg. Le roi Charles II et ses successeurs Jacques II et Guillaume III l'honorèrent successivement de leur commerce et de leur estime. C'est à lui principalement qu'on doit l'établissement de la société royale de Londres en 1663. On l'en nomma président en 1680; mais il voulut toujours se borner au titre de conseiller. Son zèle pour la religion chrétienne se signala dans toutes les occasions. Il donna durant sa vie 300 liv. sterling par an pour la propagation de la foi en Amérique, et 100 pour les Indes. Il laissa, en mourant, un fonds considérable pour un certain nombre de sermons qu'on doit prêcher toutes les années sur les vérités de la religion chrétienne en général, sans entrer dans les disputes particulières qui divisent les chrétiens: il sentait que la secte qu'il professait ne gagnerait rien à cette discussion. On a de lui plusieurs écrits sur la théologie, la physique et les mathématiques, recueillis en 1744, à Londres, en 5 vol. in-fol., avec la vie de l'auteur, et en 1772, en 6 vol. in-4°. Les principaux sont : les Nouvelles expériences physicomécaniques sur le ressort de l'air : il y décrit la machine du vide et pousse la modestie jusqu'à reconnaître qu'il en doit l'idée à Othon de Gue rike; Considérations sur l'utilité de la physique expérimentale; Histoire générale de l'air; Expériences et observations sur le froid, les couleurs, les cristaux, la respiration, la salure de la mer, les exhalaisons, la flamme, le vif argent, dans différents traités séparés; le Chimiste sceptique; Essai sur l'Ecriture sainte ; le Chrétien naturaliste, ouvrage dans lequel il prouve que la physique expérimentale mène au christianisme, loin d'en détourner : Considérations pour concilier la raison et la religion; Discours sur la profonde vénération que l'esprit humain doit à Dieu, très-estimés; Recueil d'écrits sur l'excellence de la théologie comparée avec la philosophie naturelle : l'auteur ne prise celle-ci qu'autant qu'elle a du rapport à la religion. Presque tous ses ouvrages de physique et de chimie ont été tra→ duits en latin, Genève, 1714, 5 vol. in-4°. 11 mourut à Londres en 1691, à 64 ans. Tout était simple chez lui, et conforme au caractère d'un vrai philosophe. Il était plein de franchise, de politesse et de douceur. Quoique détaché de toutes les subtilités dont les hommes ont fait des choses importantes, il observait les bienséances. Il ne savait ni mentir ni déguiser; mais il savait se taire. Il jugeait très-sainement des hommes et des affaires : aussi quitta-t-il la cour de bonne heure. Ses idées sur les moyens de rendre le genre humain meilleur et plus heureux étaient très-étendues; mais l'exécu tion des idées les plus saines est toujours trèsdifficile. Dissertation SUR LE PROFOND RESPECT QUE L'ESPRIT HUMAIN DOIT A DIEU, Je le dis avec un profond sentiment de surprise et d'indignation: il existe, même parmi les théologiens, des hommes audacieux qui, oubliant ce qu'est Dieu et ce qu'ils sont euxmêmes, osent essayer sur les attributs divins le bégaiement d'une science vaine, et traiter cette grande question avec moins de réserve qu'ils n'en apporteraient à la solution d'un problème de géométrie ou de mécanique. A enDEMONST. ÉVANG. IV. tendre raisonner les plus modestes, on dirait que leur intelligence a soulevé tous les voiles qui cachent la nature divine et les perfections incomparables du premier Etre. Fixant sur les profondeurs de cette métaphysique abstraite un regard témérairement assuré, ils discutent, ils opinent, ils prononcent absolument comme s'il s'agissait pour eux de discuter un des faits sensibles qui se rencontrent à chaque pas dans (Une.) |