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CHAPITRE VII.

ORNEMENTS DES VITRAUX.

Les figures ne sont pas seules à attirer l'attention dans les nombreuses verrières de la cathédrale; à leur tour les ornements diaprés qui les ceignent de toutes parts, méritent qu'on leur accorde la faveur de l'examen. Les ornements sont précieux sous plus d'un rapport: non-seulement ils relèvent, en lui servant de cadre polychrome, la représentation historique d'un sujet ou d'un mystère, mais la filiation des sujets se reconnaît à l'ensemble des ornements; très-souvent le genre du réseau, les détails de la bordure, la forme des motifs, révèlent avec certitude l'époque et l'école auxquelles appartient l'image elle-même. En cela encore, il y a analogie entre la peinture et la sculpture. L'âge d'une statue ne se détermine pas simplement par la figure seule, mais encore par les détails ornementés. La peinture sur verre a suivi également dans ses phases diverses des genres d'ornements qui lui sont pro

pres, et qui font éviter l'anachronisme dans la fixation de ses époques.

Quelquefois un motif d'ornementation subit différentes modifications, qu'il est important de ne pas confondre entre elles. Le crochet, par exemple, est aussi caractérisé dans les verrières que dans les chapiteaux et dans les pinacles de la sculpture; la forme cintrée ne doit pas être confondue avec l'ogive dans les bases et dans les dais des niches peintes; l'ogive affecte divers changements, selon le temps où elle se faisait, et les pinacles trèscomposés ne sont pas à ranger dans la catégorie des simples frontons à crochets.

J'en dis autant de plusieurs autres motifs d'ornements: la feuille grasse, la volute forte, le rinceau classique formant fleur de lis et entrecoupé de têtes, les festons cintrés, certains frêtes ou zigzags, etc., manifestent au premier coup d'œil une origine romane, tandis que le lierre, la feuille de vigne, de chêne, le chou frisé, certains losanges, etc., tous ornements de peinture qui se rencontrent fréquemment dans nos vitraux, indiquent immé– diatement leur source ogivale. La sévérité, la simplicité, la sobriété, sont les caractères des motifs romans; la variété, la finesse de détails, la gentillesse, et quelquefois la bizarrerie, font reconnaître les encadrements gothiques.

Il y a une véritable profusion d'ornements dans nos verrières; l'école allemande s'y montre dans toute la richesse de ses couleurs variées. Tous, sans doute, ne sont pas d'un mérite égal, et dans le très-grand nombre, il s'en trouve qui font pièce sur le tableau général, et produisent un effet passablement disgracieux. Telles sont les roses des baies du porche, les rosettes de plusieurs fenêtres du collatéral sud, celles du grand jugement de Salomon, et plusieurs cadres épars dans le monument. Toutefois les cadres sont généralement dignes de leurs tableaux, et doivent satisfaire toutes les exigences.

Le fond des verrières du 13° et du 14° siècle est bleu ou rouge invariablement; d'ordinaire ces deux couleurs alternent, pour harmonier leur effet. Au 15° siècle, le fond reçoit du dessin; il est damassé, et les teintes vertes aiment à se faire valoir. Les pinacles, les clochetons, les frontons, et en général tout ce qui affecte une forme architecturale, est blanc, et ce blanc ressort sur le fond bleu ou rouge. Les encadrements sont très-divers; un des plus ordinaires dans la cathédrale est une bordure blanche à dessin, produit simplement avec de légers linéaments noirs. Après les cadres romans, c'est celui qui me semble mériter la préférence sur tous, nonseulement pour la délicatesse des dessins de végé

taux ou de formes capricieuses, mais pour la pureté de l'effet. Un cadre à dessin composé, polychrome, distrait l'attention de l'image elle-même; celle-ci ne ressort pàs avec toute la nettetě děsirable, quand le cadre est noyé dans toutes les couleurs de l'iris. Le cadre blanc, au contraire, délicatement dessiné, et empêchant la lumière de pénétrer trop immédiatement, laisse à la figure de la niche tout son relief, et y attire les regards du spectateur.

Le dessinateur a rendu avec bonheur l'effet de plusieurs modèles de bordures et d'ornements, et la planche IV en donne une idée exacte. Ils sont rangés par ordre d'ancienneté. Les n° 1, 2, 3 et 4 sont pris dans ce que la cathédrale possède de plus achevé; il est aisé de voir que ces motifs sont de style roman tertiaire. Ils ont figuré jadis dans des baies cintrées qui n'existent plus. On les trouvera dans la première fenêtre du transept méridional. Les panneaux qui y touchent renferment bon nombre d'autres motifs de la même époque. La planche II, qui retrace les traits de Henri l'Oiseleur, offre plusieurs détails d'ornements romans d'un beau cachet.

Les n° 5 et 6 sont deux petites roses, dont l'une se voit dans la baie inférieure des princes; elle n'a pas, sans doute, l'âge des trois figures; la seconde

a été copiée dans la troisième fenêtre du collatéral sud. La bordure blanche à dessin léger, et celle polychrome à dessin de feuille de vigne, se trou-vent dans le collatéral nord et dans une verrière du grand vaisseau. Enfin l'encadrement de la figure du pape S. Silvestre (planche III) est copié sur ce vitrail même, côté gauche du grand vaisseau, première baie.

Pour ne point multiplier les exemples, on a choisi les modèles qui donnent une idée exacte du genre des époques le plus richement représentées dans la cathédrale, c'est-à-dire la fin du 12° siècle, le 13° et le 14°.

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