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Pour ne rien oublier, il faut dire un mot de la profession de Marie. Tout ce qu'on en sait, c'est qu'elle gagnait sa vie en travaillant. Le P. Pezron prétend (1) qu'elle s'appliquait à coudre et à filer, détail qu'il invente évidemment, car on ne le trouve nulle part. Tertullien se borne à dire que Jésus-Christ était fils << d'un charpentier et d'une ouvrière » fabri et quæstuariæ filius), et Celse n'est pas plus explicite quand il reproche aux chrétiens

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admodum eaque necessaria loquens, ad audiendum facilis, honorem suum et perquam affabilis, et venerationem omnibus exhibens; staturâ mediocris quamvis sint qui eam aliquantulum mediocrem longitudinem excessisse dicerent. Decenti dicendi libertate adversus homines omnes usa est, sine risu, sine perturbatione et ŝine iracundiâ maxime; colore fuit triticum referente, capillo flavo, oculis acribus, subflavas, et tanquam olea colore pupillas in eis habens, supercilia ei erant inflexa, et decenter. migra, nasus longior, labia florida, et verborum suavitate plena, facies non rotunda et acuta, sed aliquanto longior, manus simul et digiti longiores; erat denique fastus omnis expers, simplex, minimeque vultum fingens, nihil mollitiei secum trahens, sed humilitatem præcellentem colens; vestimentis, quæ ipsa gestavit, coloris nativi contenta fuit, id quod etiamnum sanctum capitis ejus velamen ostendit, et ut paucis dicam in rebus ejus omnibus, multa divinitus inerat gratia, (Hist. eccl., liv. 11, ch. 23.)

(1) Hist. évang., t. 1, p. 295.

d'adorer le fils d'une femme qui vit du travail de ses mains (Mulierem victum manu quærentem).

Ce n'est pas dans l'Évangile qu'il faut chercher des renseignements sur Marie. L'Écriture ne parle ni de sa naissance, ni de sa profession, ni des habitudes de sa vie, ni de sa mort. Tous les détails que donnent là-dessus les légendes et les histoires ecclésiastiques ne sont que de pieuses inventions, destinées d'abord à édifier les chrétiens, et dont on se servit plus tard pour exploiter la superstitieuse crédulité des fidèles.

LES VISIONS D'UN JACOBIN

On vient de voir que la Conception de la Vierge avait fait éclater entre les Jacobins et les Cordeliers une de ces controverses extravagantes qui remplissent l'histoire d'une époque où des populations entières se livraient des batailles rangées pour un verset de l'Evangile, et où des sectaires mélancoliques s'égorgeaient pour un syllogisme. Malgré la rage qu'elles mettaient dans les cœurs, malgré les crimes qu'elles ont fait commettre, il est rare que ces folies furieuses de la su

perstition n'aient pas leur côté comique. On va

en juger.

La rivalité des Jacobins et des Cordeliers remonte aux premiers temps de leur institution. Déjà, au commencement du quinzième siècle, on s'en moquait publiquement dans les livres et dans les vaudevilles, témoin ce passage de la Pronostication nouvelle, de Tubal Holoferne :

Les Carmes et les Augustins
Iront nuit et jour au pourchas:
Les Cordeliers et Jacopins

S'aimeront comme chiens et chats.

Les Jacobins firent d'abord une plus grande figure dans le monde. La mère de saint Dominique, le fondateur de l'Ordre, s'était vue en songe, pendant sa grossesse, mettant au monde un chien qui tenait dans sa gueule un flambeau allumé. Belle allégorie de ces religieux qui, après avoir aboyé contre les hérétiques, leur avoir donné la chasse dans toute l'Europe, les avoir assassinés dans les combats, égorgés dans les églises et avoir réduit leurs villes en cendres, devaient les rabattre

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