Obrazy na stronie
PDF
ePub

fondateurs de la foi chrétienne; mais elle la répudie, la condamne, la déclare hérétique.

La croyance à l'immaculée Conception est, dit-on, universelle dans l'Église, et c'est pour répondre aux pieux désirs du clergé et des fidèles que cette croyance est élevée à l'état de dogme,

Les dogmes s'établissent donc par de simples raisons de convenance? Il suffit donc à une superstition d'être généralement répandue et d'avoir plusieurs siècles d'existence pour qu'elle passe à l'état de vérité dogmatique?

Il faut avouer que, par de telles décisions, Rome soumet à une rude épreuve la foi de ses fidèles; de ceux, bien entendu, qui n'ont pas renoncé à l'usage de leur raison et que l'Esprit de Gerson (1) appelle les vrais enfants de l'Eglise, par opposition à ceux qu'il traite de « lâches esclaves. >>

(1) Page 3.

III

En finissant son livre, fait pour éclairer quiconque n'est pas aveugle volontaire et systématique, le P. Bandel s'adresse ainsi à ses adversaires :

>> Si, par hasard, quelque écrivain glorieux » d'une fausse science voulait réfuter ce que »> nous avons écrit, qu'il ne s'explique pas à >> huis-clos, devant des femmelettes ou des >> enfants; qu'il ne nous attaque pas devant » un public ignorant, incapable de s'élever à » de si hautes questions, et de rien compren» dre à de si grandes choses. Qu'il écrive, » qu'il fasse imprimer, qu'il publie un livre » et, s'il en a le talent, qu'il essaie de répli» quer à ce livre-ci, fondé sur les opinions les » plus accréditées des docteurs.

>> Et ce n'est pas à moi seul, le plus infime >> d'entre eux, qu'il aura affaire, mais aux plus >> renommés pour leur autorité, leur savoir » et leur génie, lesquels démontreront sura

>> bondamment et irrésistiblement son erreur » ou son ignorance (1). »

Le P. Bandel trouva des détracteurs, mais pas un adversaire sérieux; il ne serait pas plus heureux aujourd'hui. Je ne suppose pas qu'on nous donne comme une controverse sérieuse des dissertations «< sur la Conception active et sur la conception passive, » sur l'union de l'âme de Marie avec son corps, et sur la question de savoir si cette union s'est opérée quarante jours après la formation du corps, comme le voulaient les anciens théologiens, ou bien au moment même où le corps a été formé, comme le pensent les théologiens

(1) At si quis fortassis, falso scientiæ nomine gloriabundus, hæc quæ scripsimus impugnare voluerit, non privatim in angulis, coram mulierculis aut pueris, obloquatur; neque nos apud ignobile vulgus, ignarasque hominum mentes dilaceret, qui nec de tam arduis quæstionibus judicare, nec tantarum rerum cognitionem ullo modo consequi possunt. Sed componat, excudat codicem novum, ipsumque edat; et, si tanta ei adest facultas, libellum hunc, ex probatissimis Sanctorum dictis confectum, improbare conetur. Porrò inveniet me non solum, qui alforum minimus sum; sed quamplures, auctoritate, doctrinâ, ingenio præstantiores, paratissimos; qui sufficientissime errorem ejus explodere atque confutare et copiosæ ignorantiæ ejus consulere poterunt! (De concept. B. V., p. 211.)

modernes. O miseras hominum mentes! Comment les défenseurs du nouveau dogme ne rougissent-ils pas de cet inintelligible galimatias qui a si longtemps obscurci toutes les vérités et outragé le sens commun!

Il est bien fâcheux que cette question de la Conception immaculée se discute, et qu'elle se soit, quoi qu'on ait pu faire, décidée au milieu de l'inattention universelle. Pour mon compte, je le regrette sincèrement. L'occasion était bonne pour juger cette science théologique et cette prétendue infaillibilité qui occupent une si grande place dans l'histoire. Du reste, l'indifférence même où nous laissent ces questions, autrefois si émouvantes, prouve l'irrémédiable discrédit où est tombé le pouvoir qui en a fait un si long et si grand abus.

« PoprzedniaDalej »