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LEÇON IV.

De la confession.

David confessant son péché devant Nathan, et en obtenant le pardon (II Reg., XII, etc.). Esdras confessant ses péchés et ceux du peuple, et renouvelant l'alliance avec Dieu (I Esdras, IX, X).

Quelle est la seconde partie de la pénitence?

C'est la confession.

Qu'est-ce que la confession?

C'est une accusation de tous ses péchés faite à un prêtre approuvé, pour en avoir l'absolution.

Pourquoi la confession des péchés est-elle ordonnée ?

Pour humilier le pécheur.

Pourquoi encore?

Afin que le pécheur découvrant son mal au prêtre, comme à un médecin, il reçoive le remède convenable.

Pourquoi encore?

Pour se soumettre à la puissance des clefs et au jugement des prêtres, qui ont le pouvoir de retenir les péchés et de les remettre.

Est-il nécessaire de déclarer tous ses péchés?

Oui il est nécessaire de s'accuser de tous les péchés mortels qu'on a commis.

Et celui qui en retiendroit un seul volontairement?

Celui qui en retiendroit un seul volontairement, non-seulement ne recevroit pas l'absolution de tous les autres, mais il commettroit encore un horrible sacrilége.

Ne faut-il pas aussi dire les circonstances?

Oui il y en a qu'il est nécessaire de déclarer.

Quelles sont les circonstances qu'il faut déclarer?

Celles qui changent l'espèce du péché, et celles qui en augmentent notablement l'énormité dans une même espèce, lesquelles on appelle circonstances notablement aggravantes.

Donnez un exemple des circonstances qui changent l'espèce du péché. Le vol des choses consacrées à Dieu, comme d'un calice, d'un ciboire; ou les coups donnés à un ministre de l'Eglise, ne sont

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pas seulement un péché de larcin contre le septième commandement, ou une violence contre le cinquième : ils enferment encore une autre espèce de péché, savoir un sacrilége.

Que concluez-vous de là?

Qu'il ne suffit pas de s'accuser d'avoir dérobé ou frappé : on est obligé de s'accuser d'avoir volé l'Eglise ou frappé un prêtre.

Dites encore quelque autre exemple.

Celui qui a commis un péché mortel contre la pureté, soit par pensée, soit par action, doit déclarer si sa pensée ou son action s'est portée vers une personne mariée, ou parente, ou alliée; et ainsi du reste.

Pourquoi ?

Parce que la première espèce d'impureté est un adultère, et la seconde un inceste.

Donnez aussi quelques exemples des circonstances notablement aggra

vantes.

Celui qui a péché contre le quatrième et le cinquième commandement, haïssant, méprisant, ou frappant, offensant son père, sa mère, son maître, ou quelque autre supérieur, doit déclarer s'il les a offensés outrageusement, ou rudement frappés.

N'arrive-t-il pas quelque chose de semblable à l'égard du septième commandement, qui défend de dérober?

Oui celui qui a péché contre ce commandement, en dérobant une très-grosse somme, a péché plus grièvement que celui qui en a pris une médiocre; et ainsi il faut déclarer cette circonstance. Apportez encore quelques exemples sur d'autres commandemens.

Celui qui a blasphémé, chanté des chansons déshonnêtes, dit des médisances devant un grand nombre de personnes, a fait un plus grand mal que si c'eût été devant peu de personnes. Que doit-il donc faire?

Il doit déclarer qu'il a scandalisé beaucoup de personnes par ces sortes de péchés, et spécifier à peu près le nombre.

Est-il nécessaire de déclarer combien de temps a duré le péché? Oui, s'il a considérablement plus duré qu'il ne dure pour l'ordinaire; comme quand on passe les nuits entières dans la gourmandise et l'ivrognerie.

TOM. V.

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S'il arrive qu'on ait oublié quelque péché ?

Si le péché est mortel, il faut retourner à confesse; s'il est léger, il en faut demander pardon à Dieu.

Combien y a-t-il de sortes de confessions?

De deux sortes; la particulière et la générale.

Qu'est-ce que la confession particulière?

C'est une accusation des péchés qu'on a commis depuis sa dernière confession.

Qu'est-ce que la confession générale?

C'est une accusation des péchés déjà confessés, ou de toute la vie, ou d'un temps considérable.

Est-il bon de faire une confession générale?

Il est bon, et quelquefois nécessaire, par exemple, pour remédier aux défauts des confessions précédentes.

Quelle autre utilité nous revient-il d'une confession générale?

Elle nous humilie, excite en nous l'horreur du péché, et nous donne de nouvelles forces pour le surmonter: enfin elle donne une grande paix de conscience.

LEÇON V.

De la satisfaction.

Zachée satisfaisant à Dieu et au prochain (Luc., XIX, 1, etc.)

Quelle est la troisième partie du sacrement de pénitence ?
C'est la satisfaction.

Qu'est-ce que la satisfaction?

C'est réparer l'injure que nous avons faite à Dieu, et le tort que nous avons fait au prochain.

Pouvons-nous offrir à Dieu une satisfaction suffisante pour notre péché?

Non pas avec une égalité parfaite.

Pourquoi ?

Parce que Dieu, que nous offensons, est d'une majesté infinie, et que notre satisfaction ne l'est pas.

Que concluez-vous de là?

Qu'elle ne peut jamais être proportionnée à l'offense.

Pourquoi donc s'efforcer en vain de satisfaire à Dieu?

Pour faire, avec sa grace, ce que nous pouvons, attendant le reste de sa bonté.

Ne pouvons-nous pas offrir à Dieu une satisfaction suffisante en quelque manière ?

Oui, parce qu'avec sa grace nous lui pouvons satisfaire d'une manière dont il veut bien se contenter.

Qu'est-ce qui donne le prix à nos satisfactions?

Celle de Jésus-Christ qui est infinie, à laquelle nous unissons les autres comme nous pouvons.

Quelles sont les œuvres qu'on appelle satisfactoires?

Des œuvres pénibles que le prêtre nous impose en pénitence. Dites-en quelques-unes.

Les aumônes, les jeùnes, les austérités, les privations de ce qui agrée à la nature, les prières, les lectures spirituelles.

Pouvons-nous aussi satisfaire à Dieu par les afflictions qu'il nous

envoie ?

Nous le pouvons, les endurant patiemment en esprit de pénitence. Qu'est-ce que satisfaire au prochain?

C'est lui rendre ce qu'on lui a ôté : son bien, si on l'a dérobé; son honneur, si on l'a calomnié, ou qu'en quelqu'autre sorte on ait blessé sa réputation.

Dites-moi la manière particulière de satisfaire au prochain quand on l'a offensé.

C'est de lui demander pardon.

Et celui qui n'est pas dans la résolution de satisfaire?

Sa confession lui est inutile.

LEÇON VI.

Pratique de la confession, suivant la doctrine précédente.

Apprenez-nous le moyen de recevoir utilement le sacrement de péni

tence.

Il faut observer ce qu'on doit faire avant la confession, ce qu'on doit faire dans la confession, et ce qu'on doit faire après la confession.

Que faut-il faire avant la confession?

Il faut premièrement examiner sa conscience.

Qu'est-ce que l'examen de conscience?

C'est une soigneuse recherche des péchés qu'on a commis.
Cet examen est-il nécessaire ?

Qui, parce qu'on ne peut avoir regret de ses péchés, ni les confesser entièrement, si on ne les connoît auparavant; ce qui ne se peut faire sans examen.

Comment faut-il faire cet examen ?

Il faut demander à Dieu la lumière pour connoître ses fautes, et la grace de les détester.

Et après ?

Il faut rechercher en quoi on a manqué par pensée, parole, action et o mission contre les commandemens de Dieu et de l'Eglise.

Avec quel soin et quelle diligence faut-il examiner sa conscience avant la confession?

Avec le même soin et la même diligence qu'on a coutume d'apporter aux affaires de conséquence.

Quel moyen de faciliter cet examen?

C'est de faire tous les jours l'examen de sa conscience avant qu'on se couche.

Dites les autres choses qu'il faut faire avant la confession.

Il faut concevoir un grand regret d'avoir offensé Dieu, et faire un ferme propos de ne le plus offenser.

Comment excitez-vous cé regret et ce ferme propos?

En disant ces paroles, ou autres semblables: «O Seigneur, j'ai péché, et je suis digne de l'enfer !

» O qu'il est horrible de tomber entre les mains du Dieu vivant! >> Qui pourroit demeurer dans le feu éternel, avec ce ver dévorant, avec ce grincement de dents et ce désespoir, où il n'y a point de remède?

» O mon Père, j'ai péché contre le ciel et devant vous, et je ne suis pas digne d'être appelé votre fils! Je ne veux jamais vous désobéir, ni vous déplaire, à cause de votre bonté.

» O Dieu, ayez pitié de moi, pécheur! »

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