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sénat accepta le nouveau chef. L'Espagne et l'armée n'étaient plus en effet qu'un héritage des Barcas.

17. Conquête par les Romains de la Corse, de la Sardaigne et d'une partie de l'Illyrie (229). Par l'occupation de la Sicile carthaginoise, Rome avait mis le pied hors de l'Italie. Dès lors elle chercha des conquêtes tout autour d'elle. Elle profita des embarras de Carthage durant la guerre des mercenaires pour se faire céder les îles de Corse et de Sardaigne. Sous prétexte de châtier les pirateries des Illyriens dans la mer Adriatique, elle descendit sur le continent grec et s'y établit à demeure en occupant une portion de l'Illyrie (229), enfin elle essaya de s'emparer de la vallée du Pô et de prendre possession de la barrière des Alpes.

18. Nouvelle guerre contre les Gaulois. Mais de ce côté Rome rencontra une résistance énergique. Les Gaulois boïens et insubriens, qui possédaient les deux rives du Pô, appelèrent de la Gaule transalpine une armée de Gésates. L'effroi fut au comble dans Rome : on ouvrit les livres sibyllins, et, sur le rapport des prêtres, on enterra vivants deux Gaulois au milieu du marché aux bœufs, puis on déclara qu'il y avait tumulte, c'est-à-dire que tous les citoyens sans exception durent prendre les armes. 150 000 soldats furent échelonnés en avant de Rome, 620 000 hommes furent tenus en réserve. L'Italie entière s'était levée pour défendre sa nouvelle capitale. Les Barbares arrivèrent jusqu'à trois journées de la ville, mais, cernés entre deux armées auprès du cap Télamone, ils furent vaincus : 40000 restèrent sur le champ de bataille (225).

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19. Les troisièmes dépouilles opimes. Quelque temps après, les Romains passèrent le Pô, et Marcellus remporta les troisièmes dépouilles opimes en tuant de sa main le roi des Gésates. Milan fut pris, et les deux colonies romaines de Plaisance et de Crémone, fondées sur les bords du fleuve, commencèrent l'asservissement des Gaulois cisalpins. En 221 l'Istrie fut occupée.

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20. Triomphe de Marcellus. A Rome, tout ce que l'appareil des fêtes avait de plus magnifique fut déployé pour célébrer la victoire de Marcellus, le troisième triomphateur opime. Les rues que devait traverser le cortége étaient jonchées de fleurs, et l'encens fumait partout; une troupe nombreuse de musiciens. ouvrait la marche; puis venaient les bœufs du sacrifice, dont on avait doré les cornes, et, après une longue file de chariots portant les armes enlevées à l'ennemi, les captifs gaulois, dont la haute stature et la figure martiale attiraient les regards. Un pantomime habillé en femme et une troupe de satyres insultaient par des chants joyeux à leur douleur. Enfin apparaissait, au milieu de la fumée des parfums, le triomphateur vêtu d'une robe de pourpre brodée d'or, la tête couronnée de lauriers et le visage peint de vermillon comme les statues des dieux; sur son épaule il portait, ajustés autour d'un tronc de chêne, le casque, la cuirasse et la tunique de Virdumar. A la vue de ce glorieux trophée, la foule faisait retentir les airs du cri de Triomphe! triomphe! interrompu seulement par les hymnes guerriers des soldats.

Quand le char du triomphateur tourna vers le Capitole, les chefs gaulois, sur un signe de Marcellus, furent entraînés vers la sombre prison appelée le Tullianum : des bourreaux les y attendaient, les haches étaient prêtes. Alors le cortége monta au Capitole et entra dans le temple de Jupiter. Lorsqu'un licteur vint annoncer que les prisonniers avaient vécu, Marcellus entonna l'hymne d'actions de grâces et acheva le sacrifice; ensuite il fixa de ses propres mains son trophée dans le pavé du temple. Le reste du jour se passa en réjouissances, et le lendemain, peut-être, la place publique retentit encore des accusations accoutumées contre cette race gauloise qu'il fallait exterminer, parce qu'elle immolait ses captifs et donnait pour offrande à ses dieux le sang des hommes.

CHAPITRE VIII.

LA SECONDE GUERRE PUNIQUE JUSQU'A LA BATAILLE DE CANNES (218-216); ANNIBAL, SCIPION.

1. Annibal.

-

2. Prise de Sagonte (219). 3. Plan d'Annibal. 4. Départ de Carthagène (218) et passage des Pyrénées. - 5. Annibal en Gaule (218); passage du Rhône.

avec les Romains. - 7. Passage des Alpes.
(218). 9. Bataille de la Trébie (218).
(217).

6. Première rencontre

- 8. Combat du Tessin

10. Annibal en Étrurie

11. Bataille de Trasimene (217). - 12. Fabius le Temporiseur (217). 13. Bataille de Cannes (216).

1. Annibal.

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Jusqu'ici, Rome avait réussi dans toutes ses entreprises, et, sauf quelques défaites bientôt réparées, son existence militaire avait été une longue suite de victoires. Dans la seconde guerre qu'elle eut à soutenir contre Carthage, il en fut autrement. Le génie d'un seul homme fit un instant équilibre au courage de tout un peuple: Rome trembla devant Annibal.

Né à Carthage en 247, au milieu de la première guerre punique, Annibal avait neuf ans à peine quand son père Amilcar Barca alla conquérir l'Espagne. Selon la coutume, Amilcar, avant de quitter l'Afrique, sacrifia aux dieux de son pays. Sur le corps fumant des victimes il fit jurer à son fils une haine éternelle aux Romains. Annibal tint son serment avec une implacable fidélité.

A la mort de son père, il vint en Espagne, et l'armée, qui pleurait son illustre chef, reçut cet autre Amilcar avec des transports de joie. C'étaient les mêmes traits, le même port de tête, la même physionomie énergique. L'enthousiasme redoubla quand on vit ce jeune homme de dix-huit ans braver le froid et le chaud, supporter la faim et la soif, infatigable pour les travaux, pour les veilles. Souvent on le trouva aux avant-postes couché

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