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de Rome, mais le sénat repoussa leur demande. « Refuserez-vous, dirent les députés, de secourir ceux qui vous appartiennent? Capoue se donne à vous. » Le sénat accepta, et alors commença cette terrible lutte qui, après soixante-dix années de combat, donna l'Italie aux Romains.

11. Rome acquiert Capoue (342). Vainqueurs près du mont Gaurus et à Suessula, les Romains obligèrent les Samnites à leur céder la paisible possession. de la Campanie. Ce succès retentit au loin. Carthage, déjà si puissante en Afrique, félicita le sénat de sa victoire et renouvela l'alliance jurée entre les deux républiques quelque temps après l'expulsion des rois.

12. Guerre contre les Latins (340-338). Mais presque aussitôt éclata une guerre qui mit Rome à deux doigts de sa perte. Les Latins formaient la moitié de toutes les armées romaines et n'avaient aucune part au gouvernement de la république. Imitant l'exemple qu'avaient donné les plébéiens sur le forum, ils vinrent réclamer l'égalité politique et demander qu'un des deux consuls, que la moitié des sénateurs, fussent pris parmi eux. Manlius, indigné, déclara qu'il poignarderait de sa main le premier Latin qui oserait venir siéger au sénat.

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13. Manlius Imperiosus. Après une telle réponse, les armes seules pouvaient décider. C'était pour Rome une guerre civile plutôt qu'une guerre étrangère : mêmes armes, même langue, même tactique: aussi, du côté des Romains, les précautions furent extrêmes et la discipline observée avec la dernière rigueur. Le fils du consul Manlius, provoqué en combat singulier par un Latin, le tua. Manlius lui décerna d'abord les récompenses dues à sa valeur, mais il avait combattu sans ordre, il le fit décapiter.

14. Dévouement du premier Decius. - Les Italiens croyaient que le sang d'une victime volontaire apaisait sûrement les dieux et donnait la victoire. A la bataille de Veseris, livrée près du mont Vésuve, le consul Decius.

voit ses soldats faiblir. Aussitôt il appelle les prêtres, leur ordonne de dévouer l'armée ennemie aux dieux infernaux, puis il se précipite seul, la tête couverte d'un voile, au plus épais des légions latines. Les Latins, à cette vue, s'épouvantent : les Romains, au contraire, se croient sûrs de vaincre et reprennent courage. La victoire leur resta en effet.

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15. Soumission des Latins (338). Cette guerre contre les Latins se termina en 338. Afin de prévenir de nouvelles ligues, le sénat défendit aux habitants de toutes les villes latines de se réunir en assemblées générales, de former des alliances, de faire la guerre et de contracter mariage hors de leur territoire.

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16. Seconde guerre contre les Samnites (327302). Le Latium était soumis, et la Campanie obéissait aux Romains. Les Samnites, effrayés de cette puissance, excitèrent en 327 un soulèvement dans une ville campanienne, Palépolis.

17. Le proconsulat. La guerre languit d'abord et les opérations militaires se concentrèrent autour de cette ville, que les Romains assiégèrent. Pour en continuer le siége, le consul Publilius Philo fut prorogé dans son commandement sous le titre nouveau de proconsul. C'était une innovation importante qui permettait aux consuls romains de conserver, après l'expiration de leurs fonctions annuelles, le commandement de leur armée, et d'exécuter eux-mêmes les plans qu'ils avaient conçus. Palépolis fut pris.

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18. Papirius Cursor et Fabius. En 324, Papirius Cursor était dictateur; son maître de la cavalerie Fabius Rullianus combattit sans son ordre et vainquit. Il aurait eu le sort du jeune Manlius, mis à mort par son père pour avoir enfreint la discipline, s'il ne s'était enfui à Rome, où le sénat et les tribuns intercédèrent pour lui. Papirius résistait au nom de la discipline violée, mais, le peuple ayant demandé grâce, le dictateur céda aux prières. De retour au camp, Papirius battit les Samnites et leur accorda une trêve d'un an.

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19. Les Fourches-Caudines (321). La trêve n'était pas expirée que les Samnites, commandés par Pontius Herennius, avaient déjà repris les armes. Ils surent attirer les Romains dans un défilé qu'on nommait les Fourches-Caudines, les enveloppèrent de toutes parts et firent passer quatre légions sous le joug. Il aurait mieux valu les anéantir ou les renvoyer honorablement que de leur infliger une humiliation qui ne servait qu'à mettre dans leurs cœurs le désir de la vengeance. Le sénat ne voulut point ratifier un traité que les consuls n'avaient pas eu le droit de signer au nom de Rome, et il livra ceux-ci aux Samnites, en gardant les soldats. C'était une perfidie. «< Rompez le traité, disait Pontius, mais alors renvoyez vos légions aux FourchesCaudines. >>

20. Conquête de l'Apulie (320). Le sénat n'eut garde de le faire, et ces mêmes légions, mieux conduites par Publilius Philo, battirent les Samnites, pénétrèrent de l'autre côté de l'Apennin, dans l'Apulie et retrouvèrent dans Lucérie les six cents otages, les armes et les enseignes perdus à Caudium. Pontius Herennius fut pris lui-même et passa sous le joug avec 7000 des siens (320).

21. Fabius nomme dictateur son ennemi Papirius

Cursor (309). Onze ans plus tard, les Romains faillirent trouver dans le Samnium de nouvelles FourchesCaudines, et ne se tirèrent de ce mauvais pas qu'après un sanglant combat. Il fallait pour réparer cet échec un dictateur qui, réunissant tous les pouvoirs, réunît aussi toutes les forces. Le sénat désirait Papirius Cursor, mais c'était au consul qu'appartenait le droit de choisir, et le consul était Fabius: on pouvait craindre que le souvenir d'une ancienne injure ne l'emportât chez lui sur le sentiment du bien public. On chargea donc des consulaires de lui porter le décret du sénat. Il les écouta en silence, les yeux à terre, et se retira sans rien dire, laissant tout le monde dans l'incertitude. Tout un jour il hésita, mais, le patriotisme l'emportant, au milieu de

HIST. ROMAINE, cl. de 4°.

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la nuit, il nomma Papirius, et, comme les députés le félicitaient d'avoir pu se vaincre lui-même, il ne leur répondit rien, montrant par ce silence expressif qu'il avait pu sacrifier à la patrie ses ressentiments, mais qu'il gardait ses rancunes et sa haine. Cette no

22. Soumission des Samnites (301). ble résolution fut d'ailleurs récompensée par la victoire : Papirius accabla les Samnites, tandis que les Ombriens et les Étrusques, qui avaient pris parti pour eux, étaient vaincus près de Pérouse par Fabius. En 305 les Samnites demandèrent la paix en reconnaissant, comme on disait alors, la majesté du peuple romain, ce qui voulait dire que les Samnites acceptaient la suprématie de Rome.

23. Soumission des Herniques et des Èques (300).– Ces victoires furent suivies de la défaite et de la soumission, cette fois définitive, des Herniques et des Eques. Ces pillards, plus dangereux par leur voisinage que par leurs forces, furent pour jamais attachés à la fortune de Rome. On leur donna le titre et les droits de citoyens romains (300).

24. Puissance de Rome en l'an 300.-Les peuples du Latium étaient soumis : Rome n'avait donc plus d'ennemis à ses portes. Les montagnards du Samnium avaient demandé la paix, et de nombreuses garnisons romaines établies des deux côtés de l'Apennin tenaient ces belliqueuses peuplades enfermées dans leurs montagnes. Tout ce que peuvent suggérer de mesures de prudence. l'habileté militaire et l'adresse politique, le sénat l'avait fait, et, chose rare dans l'antiquité, il avait cherché à assurer par la clémence l'œuvre de la force. Il croyait donc la tâche de la conquête, sinon finie, du moins bien avancée, quand tout fut remis en question, et jusqu'à l'existence même de Rome.

25. Coalition des peuples italiens contre Rome.— Un immense péril lui fut tout à coup révélé. Les chefs samnites avaient préparé dans le secret un soulèvement général, et la moitié de l'Italie s'armait pour eux : Étrus

ques, Ombriens, Sabins, surtout les terribles Gaulois. A Rome, quand ces nouvelles y parvinrent, les tribunaux furent aussitôt fermés: on enrôla tous les hommes valides, et l'on porta Fabius et Decius au consulat.

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26. Bataille de Sentinum (293); Dévouement du second Decius. Près de 100 000 soldats sont mis sur pied mais les Gaulois détruisent toute une légion près de Camerinum et s'ouvrent le passage de l'Apennin. S'ils parviennent à opérer leur jonction avec les Ombriens et les Étrusques, c'en est fait sans doute de l'armée consulaire. Heureusement Fabius, par une diversion, rappelle les Étrusques à la défense de leurs foyers et court chercher l'armée gallo-samnite. Il la rencontre dans les plaines de Sentinum. Le choc fut terrible déjà 7000 hommes de l'aile gauche, commandée par Decius, avaient péri, quand le consul, à l'exemple de son père, se dévoua. «< Que devant moi, s'écria-t-il après avoir prononcé la formule sacrée, se précipitent la terreur et la fuite, le sang et la mort, et qu'un souffle de destruction anéantisse les armées ennemies! » Et il se lança au plus épais de la mêlée. Mais les Gaulois étaient inaccessibles aux terreurs religieuses qui avaient épouvanté les Latins, et l'aile gauche aurait été écrasée tout entière, si Fabius, vainqueur des Samnites à l'aile droite, n'était accouru. Entourés, les Barbares reculèrent, sans désordre pourtant, et regagnèrent leur pays.

27. Victoire d'Aquilonie (293). La coalition était dissoute, mais la guerre n'était pas terminée: elle se trouva seulement renfermée dans le Samnium. Ovius Paccius réunit 40000 guerriers samnites et choisit parmi eux 16 000 hommes, qui jurèrent par les ser- . ments les plus terribles de vaincre ou de mourir. Ils tinrent parole: 30 000 Samnites restèrent sur le champ de bataille d'Aquilonie.

28. Soumission définitive des Samnites (290). Enfin, en l'année 290, Curius Dentatus imposa aux Samnites un traité de paix qui les rangeait parmi les alliés

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