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donnent à leur culte des formes nouvelles et mystérieuses, propres à frapper les imaginations, et par conséquent à les retenir sous leur influence (initiations, expiations, le taurobole, etc.). Ils tentent aussi de purifier le paganisme pour le rendre moins indigne de lutter contre la religion du Christ, et Épictète, Marc Aurèle, élevèrent la morale païenne à une grande hauteur. Mais la foule ne pouvait les entendre, et la philosophie resta impuissante. Les hérésies ne réussissent pas mieux à prévaloir contre le christianisme. L'Eglise, en effet, est devenue assez nombreuse au troisième siècle pour que des hérétiques s'élèvent au milieu d'elle. Les uns veulent éclaircir le texte saint en l'expliquant (ébionites, nicolaïtes, marcionites, etc.); les autres vont jusqu'à prêcher un nouvel Évangile (Simon le Magicien, Ménandre, les gnostiques). Les quatre Évangiles et les Épîtres des apôtres maintiennent l'unité. Aristide et Justin présentent à Hadrien et à Antonin deux apologies qui valent aux fidèles quelque repos. Mais les sophistes entraînent Marc Aurèle à décréter une quatrième persécution, 166-177 (martyres de Justin, de Polycarpe, de Pothin, etc.). — Jusqu'à Sévère, l'Eglise est à peu près tranquille; mais ce prince ordonne la cinquième persécution, 199-204 (Apologétique de Tertullien, tolérance et sympathie d'Alexandre Sévère). La sixième a lieu sous Maximin, 235-238. Tolérance de Philippe, auquel Origène adresse plusieurs écrits. Sous Decius, les malheurs de l'empire, attribués à la colère des dieux, amènent une persécution terrible, renouvelée par Gallus et Valérien, 256-260, plus tard par Aurélien, 275, mais qu'interrompt un édit de Gallien en faveur de l'exercice public de la religion chrétienne. La dixième et dernière persécution, celle de Dioclétien ou plutôt de Galère, mérita d'être appelée l'ère des martyrs, 303-313.

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(37).

CHAPITRE XXIX.

LES EMPEREURS DE LA FAMILLE d'auguste;

LUTTES CONTRE LES GERMAINS.

1. Les empereurs de la famille d'Auguste. 2. Tibère (14-37). 3. Guerre en Germanie. - 4. Administration de Tibère. - 5. Mort de Germanicus en Orient (19). — 6. Séjan (23-31).—7. Destruction de la famille de Germanicus. 8. Cruautés de Tibère; sa mort - 9. Caligula (37-41). 10. Claude (41-54). 11. Quelques 12. Persécution des druides. - 13. Conquête de la Bretagne. 14. Faiblesse et cruauté de Claude. - 15. Agrippine. - 16. Néron (54-68); meurtre de Britannicus (55) et d'Agrippine (59). 17. Folies et cruautés de Néron; sa mort (68). 18. Révolte de Vindex. - 19. Guerre dans la Grande-Bretagne et en Orient.-20. Galba (68-69). 21. Othon (69). - 22. Vitellius (69).

bonnes mesures.

-

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1. Les empereurs de la famille d'Auguste. Auguste ne laissa pas de fils, et aucun de ses quatre successeurs n'en eut; l'adoption y suppléa. Auguste avait adopté Tibère, Tibère adopta Germanicus, et par conséquent son fils Caligula, Claude adopta Néron; de sorte que tous ces princes sont comptés, suivant l'usage romain, comme faisant partie de la maison d'Auguste, laquelle s'éteignit, en l'an 68 de notre ère, avec Néron.

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2. Tibère (14-37). Tibère, que l'impératrice Livie avait eu de son premier époux Domitius, se trouvait, par la mort d'Agrippa, gendre d'Auguste, et, par celle de tous les petits-fils de l'empereur, le seul héritier de sa puissance (14 de J. C.). Deux révoltes, qui éclatèrent parmi les légions de Pannonie et du Rhin, furent apaisées l'une par Drusus, son fils, l'autre par Germanicus, son neveu. Les soldats offraient à celui-ci l'empire. Il refusa; dans sa douleur, il avait tiré son épée comme pour s'en frapper lui-même : Frappe donc ! » lui crièrent les soldats; ses amis lui arrachèren

le glaive. Pour calmer cette sédition dangereuse, il supposa une lettre de Tibère, qui doublait le legs d'Auguste.

que

par

3. Guerre en Germanie. Il fallait occuper ces esprits remuants: leur général les conduisit chez les Marses, où un espace de 50 milles fut mis à feu et à sang. Au printemps suivant (15 de J. C.), Germanicus passa encore le Rhin et pénétra jusqu'à la forêt de Teutoburg: des ossements blanchis indiquaient les lieux où les trois légions de Varus avaient péri. Les soldats rendirent à la terre ces restes mutilés. Cependant, les Germains ne tenant nulle part, Germanicus revint sur l'Ems et regagna la flotte qui l'avait amené, tandis la route des Cæcina marchait sur le Rhin Longs-Ponts. Hermann l'y précéda, et le désastre de Varus fut sur le point de se renouveler : heureusement Cæcina était un vieux capitaine; il gagna une position forte d'assiette, où les Romains campèrent, et parvint à se rouvrir le chemin de la Gaule. Germanicus, surpris par les tempêtes de l'équinoxe, avait lui-même été en danger, et nombre de vaisseaux avaient péri. Cette retraite était presque un échec : il fallait le réparer. Germanicus arma mille navires qui, longeant le littoral de la mer du Nord, portèrent huit légions sur les bords du Weser. Les Germains osèrent attendre l'armée romaine dans la plaine d'Idisiaviso (prairie des sylphes); la discipline l'emporta : une seconde action fut un second massacre : Varus était vengé. On reprit le chemin de la Gaule, moitié de l'armée par terre, le reste sur la flotte; une tempête brisa encore ou dispersa au loin une partie des vaisseaux. A ces nouvelles, la Germanie frémit et s'agita; mais Germanicus frappa des coups répétés, et les Barbares, surpris, laissèrent les légions regagner en paix leurs quartiers d'hiver (16 de J. C.). Germanicus y trouva des lettres de Tibère qui l'appelaient à Rome pour un second consulat et le triomphe.

4. Administration de Tibère. A Rome, Tibère gouvernait sans violence, refusant les honneurs, les

temples qu'on lui offrait, et repoussant les basses flatteries du sénat en homme qui en savait le prix. Quant aux provinces, s'il n'osait, comme Auguste, pour les visiter, s'éloigner de Rome, où il n'avait ni un Mécène ni un Agrippa sur qui compter en son absence, il leur envoyait du moins les gouverneurs les plus habiles, evitait d'augmenter les tributs et y soulageait les trop grandes misères. Douze villes de l'Asie, ruinées par un tremblement de terre, furent exemptées pour cinq ans de tout impôt; Sardes, plus maltraitée, reçut de lui 10 millions de sesterces. Tibère pratiquait ce qu'il remmandait à ses gouverneurs de province : « Un bon pasteur tond ses brebis et ne les écorche

pas. »

5. Mort de Germanicus en Orient (19). - Il avait rappelé Germanicus des bords du Rhin, autant pour l'enlever à ses légions que pour rester libre de suivre sur cette frontière la prudente politique d'Auguste, celle qu'il y avait pratiquée lui-même. Il lui permit d'entrer à Rome en triomphe, et, les Parthes redevenant hostiles, il lui donna le gouvernement des provinces asiatiques, avec une autorité supérieure à celle des gouverneurs particuliers.

Germanicus porta en Orient le mot d'ordre du nouveau gouvernement: la justice et la paix. En Arménie, il donna la couronne à un fidèle vassal de l'empire, réduisant en provinces la Cappadoce et la Comagène, et conclut une alliance avec Artaban, le roi des Parthes. Après avoir pris ces sages mesures, il entreprit un voyage en Egypte, sans l'aveu de Tibère et malgré la défense formelle faite par Auguste à tout sénateur de pénétrer dans cette région. A son retour en Syrie, il 'trouva les dispositions qu'il avait prises pour cette province changées par Pison, qui venait d'y arriver comme gouverneur. De vives altercations éclatèrent entre eux, et l'intraitable Pison, plutôt que de céder à l'autorité supérieure de Germanicus, préféra quitter son commandement. La nouvelle d'une grave indisposition du neveu de l'empereur l'arrêta à Antioche; le prince s'étant ré

tabli, il s'opposa aux fêtes célébrées pour sa convalescence, et gagna Séleucie, où le bruit d'une rechute plus alarmante le retint encore. Autour d'Agrippine, la vertueuse épouse de Germanicus, on parlait d'empoisonnement, et les émissaires de Pison, qui venaient épier les progrès du mal, montraient, disait-on, de quelle main le coup était parti. Germanicus succomba; Agrippine recueillit pieusement ses cendres et débarqua à Brindes, portant elle-même l'urne sépulcrale, au milieu d'un immense concours de peuple.

Pison avait reçu avec une joie inconvenante la nouvelle de la mort de Germanicus, et reprit aussitôt la route de son gouvernement. Les légats répandus en Syrie déférèrent à l'un d'eux le commandement; Pison ne recula pas devant une guerre civile. Embarqué de force, il revint en Italie des accusateurs l'y attendaient. Il se tua avant le jugement (20 de J. C.). Tacite donne à entendre, mais n'ose affirmer, que Tibère avait empoisonné Germanicus, puis fait disparaître Pison.

6. Séjan (23-31). - Cependant l'administration de Tibère était encore habile et heureuse. Tacite même en trace un tableau brillant. Mais de la mort de son fils Drusus date comme un règne nouveau. L'empereur s'était donné un favori, Séjan, qui lui avait sauvé la vie un jour qu'une voûte s'écroulait sur lui, et il en faisait le dépositaire de son pouvoir. Séjan, ébloui par cette grandeur, crut qu'il lui serait possible de franchir le dernier degré en renversant ce vieillard et ses enfants. Sa première victime fut le fils même de l'empereur, qu'il empoisonna. Cette mort frappa douloureusement Tibère. Privé déjà de son fils d'adoption, il allait se trouver seul exposé aux coups. En même temps que cette double mort augmenta les espérances des partis, elle accrut ses soupçons. De ce jour, il se crut menacé, et, comme il avait dans les mains une arme terrible, l'ancienne loi de majesté, faite pour le peuple et maintenant au service de celui à qui le peuple s'était donné, la faci

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