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même coup qui a frappé la liberté; les orateurs ont fait place aux arrangeurs de mots1.

L'érudition profonde

8. Érudition et médecine. et variée a trois représentants dans Varron, Hygin et Flaccus; la médecine est en grand honneur à Rome depuis que l'affranchi Musa a sauvé Auguste d'une maladie grave les médecins ont obtenu franchise d'impôts avec le droit de porter l'anneau d'or des chevaliers, et

L'Achille Borghèse 2.

Minerve

Celse écrit l'ouvrage qui l'a fait surnommer l'Hippocrate romain.

9.

Jurisprudence.

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Jusqu'à Auguste, la jurisprudence fut moins une science qu'un ensemble de coutumes. Labéon, le grave et libre républicain, et son

1. Voyez l'Histoire de la littérature romaine de M. Pierron.

2. C'est par conjecture qu'on a donné à cette belle statue le nom d'Achille. L'anneau qu'elle a au pied droit indique un Mars, le dieu des combats et de la victoire, que certaines villes, comme Sparte, enchaînaient dans son temple, afin d'être toujours sûres de vaincre.

3. Statue célèbre trouvée à Herculanum.

rival Capiton, esprit plus souple, réglèrent la jurisprudence, l'un au nom des vieux principes de la cité, l'autre au nom de l'équité et de la loi naturelle, et fondèrent les deux grandes écoles de jurisconsultes connus sous les noms de proculéiens ét de sabiniens.

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10. Historiographes. A côté de ces noms s'en placent d'autres, moins célèbres, il est vrai, mais glorieux encore le Gaulois Trogue Pompée (premier siècle), qui écrivit une histoire universelle dont nous n'avons que l'abrégé fait par Justin au deuxième siècle; Asinius Pollion (sous Auguste), qui écrivit beaucoup et en divers genres, mais est plus connu comme protecteur des lettres ce fut lui qui ouvrit la première bibliothèque publique, et qui introduisit l'usage des lectures ou récitations faites devant un auditoire choisi, usage tout alexandrin, et qui entraîna la poésie romaine sur la pente où les poëtes d'Alexandrie s'étaient perdus, dans la servilité et de fades louanges pour leurs nobles protecteurs. Les historiens Diodore de Sicile et le Juif Nicolas, de Damas, composèrent des histoires générales pour cet empire universel et écrivirent en grec, comme Denys d'Halicarnasse (Antiquités romaines), Strabon, le grand géographe, et un autre géographe, Denys le Périégète (Voyage autour du monde, en vers). Il faut même citer Agrippa, qui fit dresser une carte de l'empire et en composa le commentaire.

11. Les arts. Le côté inférieur de la civilisation romaine au siècle d'Auguste, ce sont les arts: les Romains de l'empire, comme ceux de la république, les cultivèrent plutôt par mode que par goût, et, l'architecture exceptée, ils en laissèrent presque toujours l'exercice à des Grecs. Les grands travaux exécutés par Auguste, Claude, Néron et les Flaviens, donnèrent occasion aux architectes de montrer leur habileté. Vitruve écrivit sous Auguste les règles de leur art. La peinture, au contraire, déclina: on ne cite guère que le paysagiste Ludius, qui substitua la fresque à l'encaustique. Pompéi et Herculanum nous ont cependant livré de très-élé

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gantes peintures, et on vient d'en découvrir de fort curieuses dans la maison de Livie1, retrouvée au Palatin. La statuaire se soutenait, mais sans génie plusieurs des belles statues qui nous restent semblent des copies exécutées sous les premiers empereurs d'après d'anciens modèles. Comme on avait fait des collections de livres, on fit, surtout Asinius Pollion, des collections d'objets rares et précieux.

1. La partie la plus curieuse de cette maison dont on achève en ce moment l'exhumation est le triclinium ou salle à manger et l'atrium ou pièce d'entrée, sur lequel s'ouvrent trois salles, dites: l'aile droite, le tablinum (galerie) et l'aile gauche, où plusieurs panneaux portent des peintures qui sont les plus anciennes du monde gréco-romain. Le triclinium offre un paysage de fantaisie où des arbres, des terrasses, des ponts jetés dans l'espace, des rocailles avec eaux vives, composent un site d'un goût douteux. A l'aile gauche, des génies se jouent parmi des arabesques. A l'aile droite, au-dessous de la frise, un consul se montre escorté de ses licteurs; des femmes vont au temple ou visitent les tombeaux; d'autres se rendent au marché avec la corbeille aux poissons; des avocats courent au forum, des marchands à leurs affaires, et des chameaux arrivent chargés de denrées. Un art plus relevé a représenté, assise au pied d'une colonne que surmonte Junon, la fille d'Inachus, lo, surveillée par Argus et que Mercure vient lui enlever. Argus a presque l'attitude que Ingres a donnée à son Edipe d'après un camée grec qui peut-être a inspiré cette peinture. Mais l'artiste est bien vite revenu à ses conceptions vulgaires. Dans cette même salle, une fresque montre une rue de Rome, bordée d'une maison à deux étages avec balcon, d'où trois personnes regardent passer une matrone suivie d'un enfant. Ce sont les costumes, le mode de construction et les habitudes de Rome, il y a vingt siècles, pris sur le vif; mais c'est aussi la preuve qu'Auguste et le plus grand nombre des Romains avec lui préféraient ce réalisme vulgaire à la peinture héroïque..

CHAPITRE XXVII.

GÉOGRAPHIE POLITIQUE DE L'EMPIRE ROMAIN.

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1. Bornes et divisions géographiques de l'empire. 2. États indépendants renfermés dans les frontières de l'empire. - 3. Divisions administratives. 4. Espagne. 5. Gaule. 6. Italie. 7. Sicile. — 8. Rhétie, Mosie et Dalmatie. — 9. Grèce. — 10. Asie. 11. Afrique. 12. Partage des provinces entre le sénat et l'empereur. 13. Administration des provinces.

1. Bornes et divisions géographiques de l'empire. -Le Pont-Euxin, le Danube, le Rhin et l'Océan depuis les embouchures du Rhin jusqu'au détroit de Gadès, le limitaient au nord et à l'ouest. Dans l'Asie Mineure, il s'étendait jusqu'aux provinces de la Colchide et de l'Arménie; en Syrie, jusqu'à l'Euphrate et aux déserts de l'Arabie; en Afrique, jusqu'à la chaîne de l'Atlas, aux sables de la Libye et aux solitudes qui séparent l'Egypte de l'Éthiopie. Ainsi, de grands fleuves, des déserts ou l'Océan, bornaient l'empire à la mort de son fondateur.

2. États indépendants renfermés dans les frontières de l'empire. Mais il subsistait dans l'intérieur de ces vastes frontières quelques États qui avaient les dehors de l'indépendance. Le roi Cottius, dans les Alpes cottiennes, conservait ses douze bourgades et sa capitale Segusio (Suze); la Thrace, la Cappadoce, la Comagène, la Palmyrène, la Judée, la Mauritanie et le Pont avaient encore leurs rois, et nombre de villes avaient obtenu de se gouverner comme elles l'entendaient ainsi Corcyre, Rhodes, Chios, Samos, Byzance, Athènes, Lacédémone, Marseille, etc., etc.

3. Divisions administratives.

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Auguste établit de nouvelles divisions administratives dans plusieurs

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