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seize ans moins trente-cinq jours. Son corps, rapporté à Rome, fut enseveli dans le tombeau qu'il s'était élevé. Le sénat lui décerna l'apothéose, et Livie fut instituée prêtresse du nouveau dieu.

Il avait écrit un état des forces et des ressources de l'empire, que nous avons perdu, et un précis de sa vie

PATER

Médaille d'Auguste déifié.

que nous avons presqueentier : le monument d'Ancyre, quelquefois appelé le testament d'Auguste. Nous pouvons y lire les titres qu'il croyait avoir à la reconnaissance de ses contemporains. Cette reconnaissance, il la méritait, car il avait fait vivre pendant quarante-quatre ans le monde en paix.

CHAPITRE XXVI.

1. Le siècle d'Auguste.

4. Tite Live.

LETTRES ET ARTS.

2. Cicéron.

3. Salluste, Lucrèce et Cé5. Horace et Virgile. — 6. Catulle, Properce et Ovide. - 7. Décadence de la poésie dramatique. 8. Érudition

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et médecine.

11. Les arts.

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10. Historiographes.

1. Le siècle d'Auguste. - Une autre gloire d'Auguste est d'avoir donné son nom à un des grands siècles littéraires. Mais, pour que ce siècle soit vraiment l'âge d'or de la littérature romaine, il faut y rattacher les écrivains qui avaient paru depuis Sylla les poëtes Lucrèce et Catulle, César, dont la gloire militaire et politique n'efface pas la gloire littéraire, Cicéron, dont le nom rappelle une lâcheté d'Octave, et Salluste, un des amis de César.

2. Cicéron.

:

Cicéron, le plus célèbre des orateurs romains, était né à Arpinum, cent six ans avant notre ère. Son début au barreau, en l'an 80, fut son plaidoyer pour Roscius d'Amérie. A trente ans, il entra dans les fonctions publiques et fut questeur en Sicile, où il laissa de tels souvenirs, que les Siciliens le chargèrent de poursuivre Verrès, qui les avait indignement pillés. Ce procès, qui eut un immense retentissement, porta très-haut la réputation de Cicéron. En l'an 63 il fut consul; exilé par Clodius en 58, il fut rappelé au bout de dix mois. Durant la dictature de César il se tint dans l'ombre, mais montra, après les ides de mars, la plus énergique activité. Antoine ne lui pardonna pas ses éloquentes invectives (les Philippiques) et fit écrire son nom le premier sur la liste de proscription. Octave, dont Cicéron

pro

avait guidé les premiers pas, aurait dû défendre. Il devait à Rome de lui garder ce fécond génie qui semblait encore infatigable, et au monde un de ceux dont les écrits ont le plus contribué au développement moral de l'humanité. Sans doute Cicéron ne peut être mis aú premier rang des penseurs. Comme philosophe, sa part est petite, mais, s'il a peu innové, du moins sa merveilleuse facilité à s'approprier les idées d'autrui a mis en circulation un nombre infini de grandes et belles pensées qui ont fait de lui le maître des générations futures et un des précepteurs du genre humain. En morale religieuse, l'idée de l'unité de Dieu et de la vidence divine, de l'immortalité de l'âme, de la liberté et de la responsabilité humaines, des peines et des récompenses réservées à une autre vie; en morale politique, l'idée de la cité universelle dont la charité doit être le premier lien, le perfectionnement de notre espèce, la nécessité pour tous de travailler au progrès général, et l'impérieuse obligation de fonder l'utile sur l'honnête, le droit sur l'équité, la souveraineté sur la justice, c'està-dire la loi civile sur la loi naturelle, révélée par Dieu. lui-même et par lui gravée dans tous les cœurs : telles sont quelques-unes des croyances que la magie de son style a popularisées1.

3. Salluste, Lucrèce et César. Salluste est bien loin de Cicéron comme citoyen, et ses écrits perdent de leur charme lorsqu'on songe que l'homme dont le style et la pensée sont si austères fut, comme gouverneur de Numidie, un effronté pillard. It nous reste de lui la Guerre de Jugurtha et la Conjuration de Catilina. Il avait aussi entrepris une histoire générale de Rome depuis la mort de Sylla jusqu'à la conjuration de Catilina. Nous n'en avons malheureusement que des frag

1. Les principaux ouvrages de Cicéron sont des plaidoyers (les Verrines, etc.), des discours politiques (les Catilinaires, les Philippiques, etc.), des livres de rhétorique (de l'Orateur, etc.), des traités philosophiques (les Devoirs, les Tusculanes), des traités politiques (la République, les Lois), et un immense recueil de lettres qui fournissent les plus précieux matériaux pour l'histoire de ce temps.

ments informes. Lucrèce a laissé un poëme philosophique où se trouvent des beautés du premier ordre; César, ses Commentaires de la Guerre des Gaules.

4. Tite Live. Tous ces écrivains sont antérieurs à Auguste, mais près de lui on trouve Tite Live, Horace et Virgile, l'histoire, l'ode et l'épopée. Tite Live, né à Padoue, 59 av. J. C., en garda, disait-on de son vivant, certaines expressions qui sentaient la province; il fut honoré de l'amitié d'Auguste, qui lui confia l'éducation du jeune Claude, depuis empereur, et mourut en l'an 18 ou 19 de notre ère; il écrivit une immense Histoire romaine qui, par la magnificence du style, l'imposante ordonnance du sujet, l'élévation et l'éloquence des pensées, n'a point d'égale dans la littérature ancienne. Cet ouvrage, qui comptait cent quarante-deux livres, dont il ne nous reste que trente-cinq, le place au premier rang des historiens, entre Hérodote d'un côté, Thucydide et Tacite de l'autre; ses tendances aristocratiques le firent surnommer le Pompéien.

5. Horace et Virgile. Horace (mort 8 av. J. C.), l'ami d'Auguste et de Mécène, l'épicurien de bon goût qui aima trop sa paresse pour tenter quelque œuvre de longue haleine et son indépendance pour préférer Rome au paysage enchanteur de Tibur, écrivit des satires, des épîtres, des odes, qui ont été imitées, mais jamais surpassées. Virgile, né près de Mantoue, a peint dans ses premiers vers les malheurs de l'Italie livrée aux soldats des triumvirs. Son père est ce Tityre auquel Octave a laissé sa cabane, tandis que Mélibée est obligé de livrer ses récoltes et ses fruits au soldat impie et barbare. Virgile, reconnaissant, remercia d'abord Octave dans ses Eglogues, qui rappellent trop Théocrite et trop peu la nature; mais bientôt il trouva son originalité dans un des poëmes les plus parfaits qui existent en aucune langue, les Géorgiques. Il y chante l'agriculture pour la remettre en honneur, la paix, les mœurs rustiques, laborieuses et honnêtes, pour faciliter à Auguste la tâche qu'il a entreprise de pacifier Rome et l'univers.

ère.

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Plus tard, il chanta Rome elle-même, pour ranimer le patriotisme qui s'éteignait, et enrichit la littérature latine un poëme qui ne vaut pas l'Iliade, mais qu'on lira éternellement. Il mourut l'an 19 avant notre 6. Catulle, Properce et Ovide. Pour le genre lyrique, Catulle, dans ses Élégies, approche quelque peu d'Horace, qu'il précède de vingt ans; mais sa langue est plus rude, son vers moins harmonieux, sa coupe moins habile. Les poëtes élégiaques furent plus nombreux que les poëtes lyriques. L'ode vit d'enthousiasme, l'élégie de plaintes à pareille époque, celle-ci devait être mieux écoutée, car elle avait plus d'écho dans les âmes. Gallus (mort 26 av. J. C.), Tibulle (mort 18 av. J. C.), Properce (mort 18 av. J. C.), en écrivirent un grand nombre. Ovide (mort 17 de J. C.), toujours élégant et harmonieux, donna un grand charme aux vieilles légendes qu'il recueillit dans ses Fastes; les Métamorphoses, les Tristes, etc., montrent sa fécondité souvent stérile.

7. Décadence de la poésie dramatique et de l'éloquence. - Un genre resta cependant, dans cette période, en arrière des progrès que firent tous les autres, celui qui était arrivé à sa perfection relative dans la période précédente, l'art dramatique. Plaute et Térence demeurèrent sans rivaux. La comédie tomba même jusqu'à la pantomime, et cet art dégradé où l'acteur finit par remplacer le poëte, et les gestes la parole, obtint une telle vogue, grâce aux Pylades et aux Bathylles, qu'il n'y eut plus place au théâtre pour les pièces sérieuses. Les grands acteurs Roscius et Ésope seront remplacés par des bouffons qui quelquefois seront des meilleures maisons, comme ce joueur de lyre et ce chanteur qui s'appelle Néron. Sénèque tentera vainement, avec ses pièces déclamatoires et froides, de relever l'art dramatique.

Quant à l'éloquence, elle est pacifiée : l'empire a fermé la tribune aux harangues; l'éloquence est tombée du

HIST. ROMAINE, cl. de 4o.

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