Obrazy na stronie
PDF
ePub
[graphic][merged small][merged small]

10. Guerres pour dompter les peuples de l'intérieur et donner à l'empire de bonnes frontières. Un empire aussi vaste, et qui de tous côtés touchait aux Barbares, ne pouvait compter sur une paix absolue. Après Actium, Auguste y avait cru, et il avait fermé pour la troisième fois les portes du temple de Janus. Cependant l'empire n'avait pas encore trouvé ses limites naturelles. Dans les provinces mêmes, il restait quelques peuples à soumettre. En Espagne les Astures et les Cantabres furent enfin assujettis. Les Belges et les Aquitains s'étaient soulevés trois armées envoyées contre eux en l'an 29 les soumirent. Les Salasses interceptaient les passages des Alpes occidentales: il les dompta. Tous les autres montagnards de la chaîne des Alpes furent également contraints de renoncer à leur indépendance et à leurs brigandages.

Contre les Parthes, Auguste arma une fois; mais ils le prévinrent en lui restituant les drapeaux de Crassus. Une expédition dans l'Arabie Heureuse échoua; une autre contre les Éthiopiens réussit, sans amener toutefois d'autre résultat que de rendre la sécurité à la frontière méridionale de l'Égypte. Les guerres sérieuses de ce règne furent toutes sur le Rhin et le Danube. Pour mettre l'Italie, la Grèce et la Macédoine, à l'abri de l'invasion, il fallait être maître du cours du Danube; pour ne pas être inquiété sur la rive gauche du Rhin, il fallait chasser loin de la rive droite les tribus germaniques. Drusus et Tibère soumirent en l'an 16 les Rhétiens et les Vindéliciens. En l'an 9, Drusus s'avança jusque sur les bords de l'Elbe, et, après sa mort, Tibère, son frère, prit des quartiers d'hiver au cœur même de la Germanie. De ces camps l'influence romaine allait gagner de proche en proche les tribus voisines; mais, pendant que ce travail s'accomplissait au nord, le Marcoman Marbod fondait dans la Bohême un royaume que défendaient 70 000 fantassins et 4000 cavaliers, disciplinés à la romaine. Auguste s'alarma de ce voisinage, et une armée formidable s'apprêta à franchir le Danube, quand les

Pannoniens et les Dalmates se soulevèrent, croyant les légions déjà aux prises avec les Marcomans. Marbod consentit à traiter, et Tibère put tomber sur les rebelles. Aidé de Germanicus et soutenu de quinze légions, il vint à bout, après trois campagnes, de leur résistance acharnée. Il était temps, car cinq jours seulement après la soumission définitive des Pannoniens et des Dalmates on apprit un grand désastre.

11. Varus. Trois légions de Germanie, attirées dans une embuscade par un jeune chef des Chérusques, Hermann, y avaient péri avec leur général Varus. C'était la Germanie du nord qui se soulevait et refoulait sur le Rhin la domination romaine (9 de J. C.) « Varus, Varus, rends-moi mes légions! » s'écriait douloureuse- . ment Auguste. Par bonheur, Marbod, jaloux d'Hermann, ne fit aucun mouvement, et Auguste, tranquille du côté du Danube, put envoyer Tibère en Gaule. Celui-ci fortifia tous les châteaux le long du Rhin, rétablit la discipline, et, pour ramener un peu de confiance, risqua même les aigles au-delà du fleuve, mais sans faire de conquête. Après lui, Germanicus resta à la tête de huit légions pour contenir les Germains. L'ennemi, content d'avoir vaincu, ne passait pas encore de la résistance à l'attaque. L'empire était sauvé, mais la gloire d'un long règne pacifique était ternie par ce désastre. La défaite de Varus avait décidé que la domination romaine ne franchirait pas le. Rhin et montré que de ce côté étaient les plus grands périls.

C'est sous ce règne, quatorze ans avant la mort d'Auguste, selon l'ère vulgaire, que se place la naissance de Jésus-Christ. La grande révolution qui devait changer le monde allait donc commencer (voy. p. 315).

12. Dernières années d'Auguste. Auguste finit son règne dans le deuil et dans l'isolement. Il avait vu mourir l'un après l'autre tous ceux qui lui étaient chers: sa sœur Octavie, son neveu Marcellus, Virgile, le grand Agrippa, Drusus, un des fils de Livie, Mécène, Horace, et il avait été contraint d'exiler sa fille Julie, à cause de ses

désordres, dans l'îlot de Pandataria. Huit ans avant notre ère il ne lui restait plus que trois enfants de Julie, Caïus, Julius et Agrippa Posthume, le fils de l'impératrice Livie, Tibère, et les enfants de Drusus. Il ne pouvait, puisque la république semblait encore debout, parler de léguer son pouvoir; mais il avait adopté Caïus et Julius César, ses deux petits-fils, et il avait commencé pour eux le système qui lui avait si bien réussi, l'occu-t pation des magistratures républicaines. Tibère, mécontent de cette adoption, alla vivre à Rhodes en simple particulier, espérant qu'il serait bientôt rappelé. Il y resta sept ans, et n'en revint qu'en l'an 2 de notre ère. En l'an 4, les fils adoptifs d'Auguste étant morts, l'empereur adopta Agrippa Posthume, le troisième fils de Julie, alors âgé de quatorze ans, et Tibère, qui dut adopter luimême son neveu Germanicus. La succession à l'empire se trouvait ainsi réglée; tout le monde acceptait d'avance l'hérédité. Une conspiration faillit tout renverser : un petit-fils de Pompée, Cinna, voulut poignarder Auguste; Livie conseilla la prudence, et l'empereur accabla le coupable d'un magnifique pardon: Plus tard il lui donna le consulat.

Des deux héritiers, l'un disparut encore: Agrippa se rendit si odieux par ses débauches, que son aïeul le relégua dans l'île de Planasia. L'année d'après, la seconde Julie, accusée des mêmes crimes que sa mère, fut aussi exilée, et le vieil empereur, juge impitoyable de tous les siens, se trouva, à soixante-dix ans, seul dans sa maison désolée.

Les services que Tibère rendit dans ces années terribles où l'on vit Marbod menaçant, les Pannoniens rebelles et trois légions égorgées, effacèrent peu à peu les préventions du prince. Auguste partagea avec lui les plus importantes prérogatives, et le prit en l'an 13 pour collègue.

mou

13. Mort d'Auguste (14 de J. C.). Il touchait au terme de sa longue vie; le 19 août 14 de J. C., il rut durant un voyage en Campanie, à l'âge de soixante

[graphic][merged small][merged small]

1. On vient de retrouver la maison de Livie et le couloir secret par lequel la prêtresse du nouveau dieu se rendait chaque matin dans l'ancien palais d'Auguste pour prier et brûler de l'encens devant sa statue. (Voyez p. 295.)

« PoprzedniaDalej »