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CHAPITRE XX.

CONQUÊTE DE LA GAULE;

GUERRE CONTRE LES PARTHES.

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1. Géographie de la Gaule et ses habitants. 2. Divisions intestines. -3. Soumission de la Gaule narbonaise par les Romains. — 4. Première campagne : victoire sur les Helvètes et les Suèves, soumission de la vallée de la Saône (58). - 5. Deuxième et troisième campagnes conquête de la Belgique (57), de l'Armorique et de l'Aquitaine (56). 6. Quatrième et cinquième campagnes expéditions au-delà du Rhin et en Bretagne (55-54). — 7. Soulèvements partiels en Gaule (54-53). Ambiorix. - 8. Sixième campagne : révolte générale, Vercingétorix (52). 9. Siége d'Alesia (51). 10. Septième campagne : derniers mouvements (51); mesures prises pour pacifier la Gaule (50). - 11. Expéditions de Crassus contre les Parthes (54).

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1. Géographie de la Gaule et ses habitants. Deux mers, l'Océan et la Méditerranée, deux chaînes de hautes montagnes, les Pyrénées et les Alpes, enfin un des plus grands fleuves de l'Europe, le Rhin, marquaient dans l'antiquité les limites de la Gaule, plus grande d'un quart que la France d'aujourd'hui. Ce vaste pays était habité par cinq ou six millions d'hommes formant trois ou quatre cents peuplades et appartenant à trois grandes familles : au sud-ouest, les Aquitains ou Ibères; au centre, de la Garonne à la Seine, les Celtes ou Gaëls; au nord, de la Seine au Rhin, les Belges ou Kymris.

La Gaule était divisée en quatre parties: la Narbonaise ou Gaule romaine, au sud-est; l'Aquitaine, entre la Garonne, les Pyrénées et l'Océan; la Celtique, entre la Garonne et la Seine, et depuis le Rhin supérieur jusqu'à l'Atlantique; enfin la Belgique, entre la Seine et le Rhin.

Ce pays était habité par une race que son intrépidité

avait rendue fameuse. Les Gaulois avaient troublé tout l'ancien monde par leurs courses aventureuses. A une époque inconnue, ils pénétrèrent en Espagne, où le peuple qui résista le plus énergiquement aux Romains était, comme son nom l'indique, un mélange de Gaulois et d'Ibères, les Celtibériens. Numance était une ville de ce peuple. La grande île des Bretons, l'Angleterre, leur dut sa population, et vers 587, sous les noms d'Insubres, de Cenomans, de Boïes et de Sénons, ils firent la conquête du nord de l'Italie, où tant de fois leurs descendants sont retournés. La première armée romaine qui les vit s'enfuit épouvantée (bataille de l'Allia, en 390). Ils prirent et brûlèrent Rome, assiégèrent sept mois le Capitole, et forcèrent le sénat à se racheter à prix d'argent (voyez ci-dessus, p. 59). D'autres, établis dans la vallée du Danube, où des émigrants de Toulouse vinrent les joindre en 279, répondirent à Alexandre, jeune, heureux et menaçant, qu'ils ne craignaient rien que la chute du ciel. Ils inondèrent la Thrace et voulurent piller Delphes, en Grèce. Au milieu de l'Asie Mineure, ils fondèrent, en 278, un Etat longtemps redouté, la Galatie, et, en Afrique, ils furent les meilleurs soldats de Carthage. C'est avec le sang des Gaulois italiens qu'Annibal gagna toutes ses victoires..

2. Divisions intestines. — Cette race valeureuse eût été invincible, si elle avait été unie, mais la multitude de ses villes, toutes ennemies les unes des autres, et, dans l'intérieur de chaque cité, la rivalité des grands, des druides et du peuple, rendaient la guerre civile presque permanente.

Les Gaulois étaient divisés en trois ou quatre cents petits États. De grandes confédérations s'étaient pourtant formées. Les peuples les plus puissants avaient réuni ou groupé autour d'eux les plus faibles, à titre de sujets ou de clients ainsi les Arvernes (Clermont), les Édues (Autun), les Rèmes (Reims), dominaient sur de vastes territoires. Mais la guerre était entre ces confédérations comme entre les petites cités, et ce fut en

s'appuyant sur quelques-unes d'entre elles que les Romains vainquirent les autres. Ils n'osèrent toutefois attaquer les Gaulois qu'après avoir dompté leurs colonies d'Italie et d'Asie Mineure, les Gaulois cisalpins en 191, les Galates en 189.

3. Soumission de la Gaule narbonaise par les Romains. Appelés dès l'année 154 par les Grecs de Marseille contre les Gaulois du voisinage, les Romains ne vainquirent d'abord que pour le compte de leurs alliés. Mais, à la suite d'une seconde expédition contre les Arvernes (peuple de l'Auvergne), ils fondèrent la ville d'Aix (122); cinq ans plus tard, celle de Narbonne. En l'an 106, ils prirent Toulouse. Ils possédèrent alors dans la Gaule une vaste province. L'invasion des Teutons faillit la leur ôter, mais, en l'année 102, Marius extermina près d'Aix ces Barbares (voyez p. 179). La Gaule narbonaise fut la dernière des conquêtes de la république, et la défaite de la Gaule celtique fit la fortune du premier empereur.

4. Première campagne de César; les Helvètes et les Suèves vaincus; soumission de la vallée de la Saône (58). Dans l'antiquité, la Gaule a été la perpétuelle tentation des Germains. Les Belges avaient, six cents ans avant notre ère, franchi le Rhin; plus tard étaient venus les Cimbres; enfin, tout récemment, les Suèves avaient pris la même route. 120 000 guerriers, avant-garde de ce grand peuple, venaient de pénétrer sous Arioviste dans la vallée de la Saône, et les Edues, les Séquanes (Bourgogne et Franche-Comté), imploraient à Rome protection contre eux. Les Helvètes (la Suisse), sans cesse harcelés par les Germains, voulaient quitter leur pays et traverser la Gaule, pour aller s'établir sur les bords de l'Océan. César, nommé au gouvernement de la Gaule transalpine et de la Narbonaise, arrêta les Helvètes par une grande bataille et les força de retourner en leur pays.

Cette

guerre terminée, il se trouva en face d'Arioviste et lui fit proposer une entrevue : « Si j'avais besoin de

César, répondit le Germain, je serais allé le trouver; César a besoin de moi qu'il vienne, » Le proconsul ayant répliqué par des menaces : « Personne ne s'est encore attaqué à moi, dit le Barbare, qui ne s'en soit repenti. Quand César le voudra, nous mesurerons nos forces, et il apprendra ce que sont ces guerriers qui depuis quatorze ans n'ont pas dormi sous un toit. » Les soldats de César s'effrayaient au récit que faisaient les habitants de la haute taille et de l'indomptable courage des Germains. Il les mena cependant contre eux, et une bataille acharnée mit les Barbares en fuite. Arioviste repassa le fleuve, vaincu, blessé, n'ayant plus que quelques-uns des siens. A cette nouvelle qui répandit la joie dans la Gaule, le reste de la nation des Suèves rentra dans ses forêts. Deux guerres formidables avaient été terminées en une seule campagne (58).

5. Deuxième et troisième campagnes : conquête de la Belgique (57), de l'Armorique et de l'Aquitaine (56). Les Belges, inquiets de voir les légions si près d'eux, s'armèrent, et au printemps César rencontra sur les bords de l'Aisne 300 000 Barbares renommés comme les plus braves de la Gaule. Une diversion décida les Bellovaques (Beauvais) à courir à la défense de leurs foyers; les autres peuples suivirent ce fatal exemple, et César n'eut qu'à faire charger sa cavalerie pour changer cette retraite en une fuite desordonnée. Pendant tout un jour les Romains tuèrent sans péril pour eux-mêmes (57).

La coalition dissoute, il fallait dompter l'un après l'autre tous ces peuples: les Suessions, les Bellovaques et les Ambiens (Soissons, Beauvais et Amiens), ne résistèrent même pas; mais les Nerviens (Hainaut) attendirent les légions derrière la Sambre et faillirent les exterminer. Toute l'armée nervienne se fit tuer. «< De nos six cents sénateurs, disaient les vieillards à César, il en reste trois; de 60 000 combattants, 500 ont échappé. » Cette journée, une de celles où César ne combattit pas seulement pour la victoire, mais pour

la

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