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et de toutes les côtes de la Méditerranée jusqu'à 400 stades dans l'intérieur, avec cinq cents galères, 120 000 fantassins, 5000 chevaux, et la permission de prendre dans le trésor tout l'argent qu'il voudrait.

A cette nouvelle, les pirates abandonnèrent les côtes d'Italie, le prix des vivres baissa subitement, et le peuple de crier que le nom seul de Pompée avait terminé la guerre. En quarante jours, il balaya toute la mer de Toscane et celle des Baléares. Les plus braves des pirates, s'étant réunis pour une action générale, furent vaincus et livrèrent cent vingt forts qu'ils occupaient depuis la Carie jusqu'au mont Amanus. Pompée brûla treize cents navires et établit ses prisonniers en des villes dépeuplées, à Soli, Adana, Épiphanie et Mallus, à Dyme en Achaïe, même en Calabre; quatre-vingtdix jours avaient suffi pour terminer cette guerre peu redoutable.

7. Mithridate (120-63). -L'ébranlement donné à l'empire par la double révolte des esclaves et des alliés, et par les efforts désespérés des Gracques en faveur du peuple, s'était communiqué aux provinces. Les sujets horriblement foulés par les gouverneurs, qui regardaient un commandement comme un moyen de refaire leur fortune délabrée, songeaient à échapper à la domination romaine. Mais, incapables de se sauver eux-mêmes, ils avaient jeté les yeux sur un roi d'Orient.

Mithridate VI Eupator, que les historiens ont surnommé le Grand, avait hérité de son père, allié fidèle du sénat, le petit royaume de Pont, qu'entouraient, sur le littoral, les républiques grecques de Sinope, d'Amisus, d'Héraclée et de Trébizonde; à l'est, les tribus barbares de l'Ibérie et de la Colchide; au sud, l'Arménie, dont le roi Tigrane prenait le titre de roi des rois. Mithridate visita d'abord tous ces peuples; il étudia leur force, leur faiblesse, et, pour mieux nouer ses intrigues, apprit leurs idiomes: il pouvait parler vingtdeux langues. Quand il se crut en mesure d'agir, il força le roi du Bosphore Cimmérien à lui céder ses Etats,

partagea avec Nicomède de Bithynie la Paphlagonie, et, quand Rome réclama, il répondit fièrement : « Ce royaume appartenait à mon père, je m'étonne qu'on vienne contester mon droit. » A cette conquête il ajouta celle de la Galatie, tua successivement, en Cappadoce, Ariarathe VI et Ariarathe VII, et imposa pour roi aux Cappadociens son fils, âgé de huit ans. Le sénat de Rome,

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alors occupé de la guerre contre les Cimbres, donnait peu d'attention à ces révolutions lointaines. Cependant, pour arrêter Mithridate, il déclara les Cappadociens libres. Ceux-ci s'effrayèrent de cette liberté dont ils ne savaient que faire, et supplièrent le sénat de leur donner un roi: Ariobarzane fut choisi.

Alors le roi de Pont tourna d'un autre côté son active

1. Iconographie romaine de Visconti.

ambition; il alla soumettre dans la Colchide, et jusque dans les régions transcaucasiennes, un grand nombre de nations scythiques, puis, se croyant assez fort pour braver Rome, fit de nouveau son fils roi des Cappadociens (93). Sylla, propréteur en Asie, rétablit Ariobarzane (92) mais à peine avait-il quitté l'Orient, que Mithridate reprenait la Cappadoce, y ajoutait la Phrygie et disposait à son gré du trône de Bithynie au détriment de Nicomède III. Le sénat ordonna au préteur d'Asie de rétablir les deux rois. Mithridate ne s'attendait pas à cette intervention; il rentra dans ses États héréditaires (90).

8. Conquête de l'Asie Mineure par Mithridate, massacre de tous les Romains en Asie (88). — A Rome, on se crut débarrassé enfin de ce turbulent adversaire; mais il se préparait en silence: quatre cents vaisseaux étaient dans ses ports, et il en faisait construire encore; ses émissaires levaient des matelots et des pilotes dans l'Égypte et la Phénicie, des soldats chez les Scythes, chez les Thraces, jusque chez les Celtes des bords du Danube, et des bandes innombrables de Barbares traversaient l'Euxin ou franchissaient incessamment les défilés du Caucase; 300 000 hommes étaient déjà réunis; les Galates consentaient à le suivre. Enfin, lorsqu'il vit l'Italie mise en feu par la guerre sociale, il inonda l'Asie de ses armées.

Le roi de Bithynie, Nicomède et Aquilius, qui voulurent l'arrêter, furent battus; un autre général romain, Oppius, fut rejeté de la Cappadoce sur la Pamphylie; Cassius n'osa pas même combattre et s'enfuit à Rhodes. La flotte qui gardait l'entrée de l'Euxin fut détruite dans une seule action. Partout les populations couraient au-devant du vainqueur, et ce fut moins une conquête qu'une marche triomphale. Pour lier ces peuples à sa cause, le roi de Pont fit, en un même jour, à la même heure, égorger tout ce qu'il y avait de Romains et d'Italiens en Asie, femmes, enfants, esclaves, jusque dans les sanctuaires les plus vénérés. Aquilius, trahi par les Mityléniens, fut promené, en dérision, dans les princiHIST. ROMAINE, cl. de 4°.

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