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On remplirait des pages du tableau des garanties dont manque la civilisation; et dont on s'éloigne de plus en plus; par exemple, sur le service des armées; les munitionnaires qui autrefois pillaient par cent mille écus, pillent aujourd'hui par cent millions; et ceux de Russie, les Puschkin, les Abacoumoff, viennent de rivaliser les exploits de ceux de France; ils ont fait mourir de faim et de misère la pauvre armée russe, ils en ont plus tué que n'en ont tué les Turcs. Ainsi le mal seul fait des progrès; on en voit la preuve dans les subsistances du peuple, qui deviennent de plus en plus mauvaises et dénaturées, grâces à la libre concurrence des amis du commerce. Il n'y a maintenant de bien-être que pour la classe cousue d'or; 500: quant au pauvre il ne lui reste qu'une garantie, c'est d'être pendu pour la moindre peccadille, comme le misérable Elissando de Pau, condamné à mort pour avoir volé UN CHOU, 497, au même instant et dans le même lieu où un fournisseur volait IMPUNÉMENT 76 millions à l'Etat. Voilà à quoi se bornent les garanties que la philosophie a su imaginer pour le bonheur du peuple, et pour le sage emploi des contributions qu'on lui arrache; voilà le fruit de nos belles théories d'économie politique, sur la responsabilité et autres chimères de balance, contrepoids, garantie, équilibre; ces théories éloquentes n'assurent au peuple qu'un patrimoine de haillons, de bagnes industriels, de galères et de gibets. L'économie politique et le libéralisme ne sont libéraux que de haillons, c'est tout ce que le peuple recueille de leur intervention. Si vous en doutez, interrogez les 230,000 pauvres de Londres, les cinq millions de pauvres d'Irlande où il n'y a que 1/2 million d'habitans.

Que de billevesées académiques, quelle stérilité chez le génie moderne, quand il existe 32 voies et plus, pour nous ouvrir une issue du labyrinthe. C'est donc à bon droit que madame de Staël a dit de nos torrens de lumières: « Les sciences incertaines ont détruit beaucoup

» d'illusions sans établir aucune vérité; on est retombé » dans l'incertitude par le raisonnement, dans l'enfance » par la vieillesse.» En effet la pauvre civilisation est bien vieille, bien radoteuse en perfectibilité; et le génie social, pour se donner carrière, a bon besoin d'un théàtre moins étroit que les antiquailles philosophiques.

ARGUMENT DE LA 14. NOTICE.

PARTIE TRANSCENDANTE DU MOUVEMENT.

CH. LIII. Metaphysique générale: determination du plan de Dieu sur l'ensemble des destinées.

IL est heureux pour les partisans du voile d'airain que je sois obligé, faute d'espace, de laisser en suspens cette section où j'aurais prouvé que le voile n'est que de gaze. Comment ont-ils envisagé la nature? ils n'ont étudié en mouvement que les EFFETS, sans tenir compte des CAUSES. Sur toute question relative aux causes, ils restent muets. (Voyez I, XXXII.) qu'on demande pourquoi Dieu a donné à Saturne sept satellites et quatre à Jupiter bien plus gros; ils se retrancheront derrière le prétendu voile d'airain; cependant qu'est-ce qu'une théorie du mouvement, sans la connaissance des causes?

Pour les pénétrer il faut déterminer le plan, les ressorts, le mécanisme et le but du mouvement. Sur quelles bases Dieu a-t-il assis son plan, quelles règles a-t-il suivies, quel but s'est-il proposé? ils ont par hasard entrevu le but qui est l'unité d'action; qu'ils nous expliquent donc pourquoi l'homme est hors de cette unité, et si évidemment discordant avec le système de l'univers, que tous les savans l'entrevoient, p. 34. Aussi lord Byron a-t-il fort bien dit : « Notre vie est une fausse nature, elle n'est >> pas dans l'harmonie universelle. »

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Le plan de Dieu a été de mettre le mouvement en accord avec son auteur. Il faut pour cette unité

que

le mou

vement représente Dieu, qu'il soit en analogie avec Dieu, avec les douze passions primordiales dont se compose l'essence divine; et quand les livres saints nous disent : Dieu fit l'homme à son image et ressemblance, ils nous enseignent le plan de Dieu sans l'expliquer en détail.

L'univers étant fait à l'image de Dieu et l'homme étant miroir de l'univers, il en résulte que l'homme, l'univers et Dieu sont identiques, et que le type de cette trinité est Dieu si le Créateur ne s'était pas peint lui-même dans le système de l'univers, quoi donc aurait-il pu y peindre?

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Les philosophes entrevoient ces analogies, mais ils évitent d'en expliquer aucune parcelle. Si on leur demande en quel sens une rave ou un chou représente l'homme, l'univers et Dieu, ils répondent que ces trivialités sont au-dessous de la philosophie. Si on leur adresse des questions d'analogie transcendante, sur la distribution des astres, ils répondent : cela est hors de la sphère de 'esprit humain; habiles escobars, bien pourvus de voiles d'airain, pour éluder tout problème qui les embarrasse. Les ressorts du mouvement ont été expliqués dans la 1. notice, ils sont les mêmes en matériel ou en social: la matière tend comme les passions à 3 foyers, au luxe ou soleil, aux groupes, au mécanisme.

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Le mécanisme de l'univers et de toutes ses parties est dualisé, sujet à des âges d'harmonie et de subversion : nous voyons ce double effet dans les planètes et comètes. Les comètes qui sont aujourd'hui en mécanisme subversif et incohérent, passeront un jour à l'état d'harmonie comme les planètes. Il en est de même des sociétés humaines qui aujourd'hui sont dans l'àge de subversion, fausseté et discorde, âge d'extrême jeunesse; elle passeront bientôt à l'age d'harmonie et d'unité.

L'harmonie et la subversion sont sujettes à des degrés, le simple, le mixte, le composé et autres degrés secondaires Dans les planètes d'ordre simple qu'on nomme satellites, les habitans peuvent se contenter d'un bonheur simple et modéré; mais dans les planètes lunigères,

comme Saturne, Herschel, Jupiter et la Terre, l'humanité est faite pour le bonheur ou le malheur composé, double jouissance ou double disgrace.

Le but du mouvement est de donner au bien, aux âges d'harmonie, une durée septuple au moins de celle du mal qui a son rang assigné dans l'ordre général. On ne peut pas éviter qu'il ne règne plus ou moins de temps, aux deux extrémités de carrière, d'un homme, d'une nation, d'un globe, d'un univers. Voyez le chap. suivant.

Le mouvement est lié, et son lien se forme par le mode ambigu que les philosophes n'ont pas voulu distinguer, quoiqu'il règne dans tout le système, entre les âges harmonique et subversif, entre les modes simple et composé, on rencontre toujours l'ambigu; c'est par obstination à le méconnaître, que la philosophie tombe sans cesse dans les écarts systématiques, prenant l'ambigu, les transitions ou exceptions, pour des bases de système. Manquerait-elle d'être ignorante sur l'ambigu, quand elle l'est sur tout l'ensemble et tous les détails du mouvement! Je ne pousserai pas plus loin cette dissertation peu à portée des lecteurs, même de la classe savante.

CH. LIV. Analogies générales du mouvement.

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UN des travers de l'esprit civilisé, est de ne savoir envisager l'unité, l'étudier dans l'infiniment grand comme dans l'infiniment petit. Si on leur dit qu'une planète comme Jupiter, Saturne, la Terre, est une créature ayant une ame et des passions, une carrière à parcourir, des phases de jeunesse et de vieillesse, des époques de naissance et de mort, ils crient au visionnaire; cela est trop vaste pour leurs petits esprits, et pourtant ils posent en principe l'unité et l'analogie dans le système de l'univers.

Si on leur dit que notre tourbillon d'environ 200 comètes et planètes, est l'image d'une abeille occupant une alvéole dans la ruche; que les autres étoiles fixes entourées chacune d'un tourbillon, figurent d'autres abeilles; et

que l'ensemble de ce vaste univers n'est compté à son tour que pour une abeille, dans une ruche formée d'environ cent mille univers sidéraux dont l'ensemble est un BINIVERS; qu'ensuite viennent les TRINIVERS formés de plusieurs milliers de binivers, et ainsi de suite; enfin que chacun de ces univers, binivers, trinivers, est une créature ayant comme nous son âme, ses phases de jeunesse et vieillesse, mort et naissance, et que nos âmes après la mort de notre planète parcourront cette infinité de mondes; ils ne laisseront pas achever sur ce sujet, ils crieront à la démence, aux rêveries gigantesques; et pourtant ils posent en principe l'analogie universelle, p. 16.

A quoi bon, disent-ils, ces excursions dans l'immensité? bornez-vous au sujet d'accord, mais je veux le traiter exactement, et non pas à la manière gasconne de nos auteurs, qui, fabriquant des systèmes de la nature, promettent des preuves et n'en donnent aucune; je dois donc faire savoir que je possède les preuves et surtout la principale, celle de l'analogie universelle tant proclamée par les faiseurs de systèmes; tels que Schelling cité p. 16, et tant d'autres qui, posant en principe l'analogie et la recommandant pour boussole d'études, n'en disent jamais un seul mot, et ne savent établir aucune échelle d'analogies entre l'homme, l'univers et Dieu, entre les passions et les substances créées dans les divers règnes.

Je puis renvoyer sur ce sujet, à un article de cosmogonie appliquée; 1, 519 à 559; et aux articles MOSAÏQUE, en divers règnes; I, 497, 505.

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Je me bornerai ici à quelques lignes sur la carrière générale du genre humain. On a vu, à l'Avant-Propos, une table de neuf périodes sociales, formant la 1. phase ou enfance du monde, et meublées jusqu'à présent de 3 créations, dont la 1. a été détruite par le cataclysme général ou grand déluge, différent du petit déluge. Elle était création d'essai, faite sur un échantillon bien plus ample que celui des suivantes; car les fossiles qu'on en trouve sont de dimension colossale; des crocodiles de

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