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exclure (1). Cependant il était d'usage | il fallait s'y conformer, et c'est ce que

de laisser à l'aîné une plus grande portion de l'héritage (le double) (2), quoique cette double portion pût aussi être donnée au plus jeune fils (3).

Lorsque la loi théocratique eut posé d'une manière rigoureuse les principes de la propriété foncière, elle laissa naturellement peu de place à l'arbitraire du père de famille.

De là les mesures suivantes :

peut vouloir exprimer le terme mettre ordre à sa maison (1). Plus tard on voit paraître des testaments (2).

Les donations entre-vifs, à un tiers, à une fille, n'étaient pas rares, et il paraît, comme le constate formellement la tradition, que le père pouvait rétrécir ou élargir le cercle des héritiers en rejetant le fils dénaturé ou en adoptant des enfants. Les rabbins, il est vrai, ne

1. Les fils héritent également, à l'ex-permettent pas au père de déshériter ception d'une part double destinée à l'aîné, à qui jamais un plus jeune fils ne peut être préféré (4). Les filles font partie de l'héritage commun des fils, qui doivent les entretenir et les pourvoir (5).

2. S'il n'y a pas de fils les filles les remplacent et se partagent également la succession, mais elles ne doivent pas, dans ce cas, se marier hors de leur tribu (6). Elles choisissaient communément dans leur plus proche parenté (7), ce qui était conforme à la loi (8).

3. A défaut d'enfants ce sont les frères du défunt qui héritent; s'il n'y en a pas, les frères de son père, et ainsi de suite les parents les plus proches en suivant la série naturelle (9). La tradition seule dit que le père l'emporte sur les frères, le grand père sur les oncles (10). Ainsi la succession et le partage d'un héritage sont exactement déterminés, et il semble que toute disposition tes tamentaire devient inutile.

Cependant le père mourant pouvait exprimer son désir, surtout par rapport aux biens meubles ou acquis par lui;

(1) Gen., 31, 14. (2) Ib., 25, 31.

-(3) lb., 48, 5-7. I Par., 5, 2.

(4) Deut., 21, 17 sq.

(5) Mischna Baba Bathra, c. 3. (6) Nombr., 36, 6 sq.

(7) Ib., 36, 11. Tub., 6, 12.

(8) Tob., 7, 14.

(9) Nombr., 27, 8-12.

(10) Mischna, 1. c.

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son fils (car, disent-ils, le petit-fils peut être un enfant digne). Quant à l'adoption, l'Écriture en donne des exemples lorsqu'elle énumère dans les généalogies des petits-fils d'une fille niorte de bonne heure, ou cette fille même à côté des fils (3). Tel fut notamment le cas de Jaïr, fils, à proprement dire arrière-petit-fils de Manassé du côté maternel (4); tel fut celui de Jephté (5). Parfois le père distribuait de son vivant son héritage entre ses enfants; il paraît même que ceux-ci pouvaient réclamer leur part légitime (6).

La veuve ne comptait point parmi les héritiers; elle devait être nourrie par eux si elle ne préférait retourner dans la maison paternelle.

Cf. Mischna et Gemara, tr. Baba Bathra, c. 8, 9, etc.; les commentaires des rabbins; Selden, Opp., I, II; Michaelis, Droit mosaïque, t. II, p. 76 sq. S. MAYER.

SUCCESSION EN CAS DE CHANGEMENT DE RELIGION DE L'HÉRITIER. Depuis le schisme introduit dans l'Église par la réforme, c'est une question qui a été souvent débattue en Allemague de savoir si la condition du chan

(1) IV Rois, 20, 1.

(2) Gal., 3, 15. Hébr., 9, 17.

(3) Par exemple, outre Gen., 46, 17, Nombr., 26, 46; Nehem., 7, 62. Cf. Il Rois, 19, 35, 41. (4) Nombr., 32, 41. I Par., 2, 20-22.

(5) Jug., 11, 1-7.

(6) Luc, 15, 12.

gement de religion, pour être envoyé | dant, au point de vue ecclésiastique,

en possession d'un héritage, d'un legs, d'un fidéi-commis, doit être considérée comme une condition honteuse ou déshonnête, conditio turpis vel inhonesta, et par conséquent invalide et non avenue, quasi non adjecta. La réponse doit être absolument affirmative si la condition impose une religion non chrétienne ou non reconnue par l'État; mais, si la condition ne porte que sur la reconnaissance d'une des confessions chrétiennes admises en Allemagne, elle paraît ne devoir être rejetée et considérée comme sans effet que si l'on peut légalement prouver par des faits que la condition imposée à l'héritier, pour être mis en possession, ne l'a été qu'a fin de le contraindre à changer de religion; car, dans ce cas, elle porte évidemment le caractère d'une séduction ayant pour but une bassesse. Mais la condition doit être maintenue si elle n'est ajoutée à la disposition testamentaire que pour le cas où l'héritier ou le légataire embrasserait librement et spontanément une autre confession.

Il faut présumer cette dernière intention du testateur tant qu'on ne peut pas judiciairement démontrer que le testateur a voulu tenter et séduire son héritier ou son légataire, et que le changement de religion a eu lieu en effet par un vil motif d'intérêt.

PERMANÉDER.

SUCCURSALISTES. Voyez DESSER

VANTS.

SUD (AMÉRIQUE DU), anciennes colonies espagnoles. A proprement parler on ne peut pas attribuer les contrées qui sont au nord de l'isthme de Panama au sud de l'Amérique; géographiquement, les États de l'Amérique centrale, de l'Yucatan et du Mexique, qui comprennent une population de plus de 11 millions d'âmes, appartiennent à l'Amérique du Nord. Cepen

on peut justement associer ces pays aux anciennes possessions espagnoles de l'Amérique du Sud. Nous ajoutons aux possessions espagnoles de l'Amérique méridionale la Guiane, quoiqu'elle soit actuellement partagée en quatre, et occupée en partie par des nationalités non espagnoles, pour des motifs qui ressortiront d'eux-mêmes de notre exposition. Nous serons aussi obligé de faire mention du Brésil, quoiqu'il en ait déjà été parlé dans un article spécial.

L'Amérique du Sud contient une superficie de 5,200 kilomètres de longueur sur 4,000 de largeur, ou 333,000 milles carrés allemands, dont les provinces espagnoles, y compris la Patagonie et la Guiane, comprenaient 188,927, le Brésil, 144,000. Si l'on y ajoute les États du Mexique, l'Yucatan et l'Amérique centrale, c'est-à-dire 52,280 milles carrés, on a une superficie totale de 385,947 milles carrés. Humboldt évaluait, au commencement du dixneuvième siècle, les possessions américaines à 236,000 milles carrés.

Sur cette immense étendue de terrain, qui renferme incontestablement les contrées les plus belles et les plus fertiles de la terre, règne, à l'exception de quelques parties insignifiantes, la religion catholique, quoiqu'il s'en faille de beaucoup que la civilisation chrétienne domine réellement chez tous les peuples du sud de l'Amérique. La conversion de ces pays sera un indestructible monument de gloire pour l'Église catholique, car rien dans son histoire ne peut être comparé à cette œuvre, après la fondation du Christianisme dans le monde gréco-romain, et après la conversion des Germains et des Scandinaves du Nord.

L'Église a conquis dans ces régions un domaine, y a fondé des peuples et des États qui sont appelés à un grand

avenir, et qui la remercieront un jour | naître à l'Europe les affaires d'Améride la sollicitude avec laquelle elle a pré servé les peuples primitifs de l'Amérique de l'extinction totale qui les a atteints partout où le protestantisme a établi son empire.

Sans doute aujourd'hui le protestantisme s'efforce de toutes manières d'arracher à l'Église son héritage en Amérique, et il a été puissamment secondé par la décadence politique des États du Sud depuis qu'ils sont séparés de la mère-patrie; cependant on peut espérer encore que l'Église, qui a su convertir ces peuples, saura les

conserver.

Nous diviserons cet article en trois paragraphes. Dans le premier nous parlerons de la conversion; dans le second, de l'état politique et religieux actuel de ces contrées; dans le troisième nous jetterons un coup d'œil sur la statistique ecclésiastique.

I. CONVERSION DE L'AMÉRIQUE DU SUD.

L'esprit de l'Église catholique, qui ne se reposera jamais tant qu'il y aura sur la terre des peuples qui ne connaî tront pas le Christ, conduisit Christophe Colomb au delà de l'Océan pour planter la croix du Sauveur dans un nouvel hémisphère. Fidèle à l'esprit qui poussa à la découverte du NouveauMonde, le peuple espagnol (et portugais) ne sépara jamais sa mission de celle de l'Église universelle.

On a reproché aux Espagnols leur inhumanité, leur insatiable avarice et leur sensualité grossière. Les historiens se sont épuisés en descriptions romanesques, ils ont déploré la prétendue extermination des nombreuses populations indigènes, leur conversion violemment obtenue par de rudes soldats, etc., etc. Mais il ne faut pas ou blier que la plupart de ces historiens sont des Anglais, des Hollandais, et en partie des Français, qui ont fait con

que à leur point de vue, et que l'esprit d'hérésie et la haine des secies ont, par des motifs faciles à comprendre, altéré, ici plus que partout ailleurs, les sources de l'histoire. Les récits mêmes de Las Casas ne nous sont parvenus que par des intermédiaires suspects et sont chaque jour rectifiés ou adoucis par d'autres récits authentiques, et notamment par les lettres, les Mémoires et les journaux des missionnaires. Il est certain que la nation espagnole, parmi ses conquérants, envoya en Amérique un grand nombre de marchands, de fonctionnaires, de soldats, qui étaient des gens avides, durs et cruels, dont les malversations firent infiniment souffrir les peuples du Nouveau-Monde. Ces peuples perdirent leur indépendance politique, une foule d'hommes périrent à la suite de guerres sanglantes, des tribus entières disparurent sous l'influence des mauvais traitements dont elles furent victimes.

Mais y a-t-il jamais eu dans le monde un peuple qui n'ait pas eu des membres gangrenés? A quelque nation qu'ils appartinssent, ces membres, abandonnés à eux-mêmes, attirés par l'espoir d'un riche butin ou par l'ambition, auraientils agi ou agiraient-ils encore, dans des circonstances semblables, autrement que ne firent les Espagnols?

Il n'y a qu'à considérer de nos jours les masses d'émigrés allemands ou irlandais qui inondent l'Amérique et l'Australie, et à se demander ce qu'on serait en droit d'en attendre s'ils s'étaient trouvés dans des situations analogues à celles où furent placés jadis les Espagnols au Pérou et au Mexique. En revanche, ce qui demeurera la gloire impérissable du peuple espagnol, et en partie du peuple portugais, c'est qu'à côté de nombreux aventuriers, cruels et avides, il a eu une foule de héros de la charité et de la foi, une foule de

martyrs, qui travaillèrent avec ardeur et succès à la conversion et au salut des peuples américains.

L'Église, en particulier, a eu la gloire non-seulement d'inspirer cet héroïsme à ses serviteurs dévoués, mais encore de leur avoir donné une autorité qui les mît à même de briser l'opposition des masses sauvages et grossières, et celle, plus difficile à vaincre, des gouverneurs espagnols. L'histoire de la domination espagnole en Amérique nous offre une série non interrompue de combats entre les évêques et les ordres religieux d'une part, les gouverneurs royaux d'autre part. L'objet de la lutte fut, le plus souvent, la méconnaissance des droits des habitants primitifs, en faveur desquels les évêques se prononcèrent avec une charité et une énergie merveilleuses. Cependant il ne faut pas méconnaître les véritables services que le gouvernement espagnol lui-même rendit à la civilisation du Nouveau-Monde. Les Espagnols comprirent si bien l'art de la colonisation que nul d'entre les peuples modernes, et les Grecs seuls parmi les anciens, peuvent leur être comparés. Au sens pratique qui leur faisait infailliblement choisir le lieu le plus favorable à l'établissement d'une résidence et calculer d'avance son importance pour dominer et défendre le pays, pour favoriser le commerce et l'exploitation des mines, ils associaient l'esprit de sociabilité véritable que leur inspirait l'Église catholique, et en vertu duquel ils savaient fonder leurs colonies sur d'immuables bases.

Ils fondaient d'abord une église. Une communauté religieuse formait souvent la souche spirituelle d'une ville future, encourageait par son exemple les colons à cultiver assidûment le sol, constituait par son activité calme et infatigable l'unité morale des éléments encore désordonnés de la colonisation. L'histoire nous montre des établisse

ments espagnols qui, comme BuenosAyres, ayant à l'origine à combattre les obstacles les plus extraordinaires, ayant été à plusieurs reprises près de se dissoudre, mais portant en eux l'incorruptible germe de vie qu'ils tenaient de l'Église, résistèrent et refleurirent, semblables à ces arbres que la tempête ébranle, mais dont les racines, poussant des rejetons nouveaux, leur permettent de s'élancer plus vigoureux du sol qui les maintient et les nourrit. C'est ainsi que les Espagnols parvinrent à répandre la civilisation et les langues européennes sur d'immenses régions. Les Espagnols et les Portugais ne pratiquèrent pas en Amérique le système rapace des Anglais et des Hollandais, dont l'unique but est le commerce, ses profits et l'exploitation radicale du pays conquis. Une grande partie des revenus des provinces d'outre-mer fut employée à l'administration et à l'organisation de ces provinces mêmes. Des villes comme Mexico, Puébla, Guadalaxara, Quito, Lima, Buenos-Ayres, Rio-Janeiro, San-Salvador, rivalisèrent par la magnificence de leurs édifices publics avec les villes les plus opulentes de la mère-patrie. Leurs somptueuses cathédrales, bâties en partie en marbre, et où, tant que dura la domination espagnole, brillèrent partout l'or, l'argent, les pierres précieuses, ont à peine leurs égales en Europe. Si aujourd'hui on chassait les Anglais des Indes orientales, qu'ils possèdent depuis si longtemps, ou les Hollandais de Java et de Sumatra, au bout de dix ans on retrouverait à peine une trace de leur puissance actuelle. Les Européens qui sont fixés dans ces parages abandonneraient bien vite un pays où ils ne se sont nullement naturalisés; leur langue serait promptement oubliée, et les paroisses protestantes, qui ont été fondées par-ci par-là, se dessécheraient comme de faibles plantes de serre

des corporations religieuses, mais dans un certain nombre d'universités indigènes, et qui porta son fruit le plus éclatant dans Rose de Lima, la première sainte du Nouveau-Monde qui fut honorée dans l'Église catholique tout entière.

chaude auxquelles on enlève les soins artificiels dont elles avaient contracté l'habitude. Mais, quoique la domination des Espagnols ait été renversée en Amérique depuis près de cinquante ans, leur langue, leur civilisation, leur religion subsistent depuis les frontières de la Patagonie jusqu'au Rio-Colorado. Mais l'œuvre la plus admirable de Le gouvernement espagnol eut un mé-l'Église dans l'Amérique espagnole est, rite tout spécial en veillant avec une sollicitude extrême à la création des évêchés de ses colonies et en les dotant de la manière la plus large et la plus grandiose. Le Christianisme parvint ainsi à plonger profondément ses racines dans le Nouveau-Monde; il s'y naturalisa complétement et put survivre à toutes les révolutions politiques qui agitèrent ces vastes régions et à la chute de la domination espagnole qui l'y avait implanté.

La langue et la civilisation espagnoles n'ont pu souffrir d'échec en Amérique jusqu'à nos jours, par le déluge des immigrations anglo-américaines, que dans les parages où un système de missions, défavorable à la création des diocèses, avait négligé de fonder la nouvelle société chrétienne sur la base instituée de Dieu même. C'est ce qui est arrivé dans l'Amérique du Nord, en Floride, au Texas et dans la haute Californie, de même que, dans l'Amérique du Sud, les États de la Plata et de la Guiane, les plus négligés à cet égard, sont aussi les plus exposés à la perte de leur religion et de leur antique nationalité.

En créant les évêchés on fondait par là même toutes les institutions d'éducation, de bienfaisance, de charité, qui s'attachent à une église épiscopale comme la vigne s'attache à l'ormeau. Ainsi fut suscitée dans le NouveauMonde une vie religieuse libre, indépendante, originale, appartenant au pays, entretenue non seulement dans les couvents et les nombreux colléges

sans contredit, le salut d'une grande partie des peuples indigènes. Nous devons envisager cette question d'un peu plus près, précisément parce que les ennemis politiques et religieux des Espagnols leur ont le plus anièrement reproché leur conduite à cet égard. Pour apprécier cette conduite il faut simplement la comparer à celle du peuple qui, par haine religieuse et par jalousie politique, s'est élevé avec le plus d'acharnement et d'amertume contre l'Espagne : nous voulons dire l'Angleterre protestante.

Une grande partie de l'Amérique a été dominée par les deux peuples : le sud par l'Espagne et le Portugal, de même race et de même religion qu'elle; le nord par l'Angleterre et les ÉtatsUnis protestants sortis de son sein. Or quelles ont été les conséquences de l'une et de l'autre domination sur les tribus originaires de l'Amérique? Quand un peuple déjà civilisé, qui pratique l'agriculture, habite de grandes villes et cultive la science, est vaincu par un autre peuple, l'influence prédominante qu'exerce le vainqueur sur le vaincu trouve un contre-poids dans la vie morale et intellectuelle de ce dernier, et ce contre-poids empêche l'anéantissement complet de la race subjuguée. Il en est autrement quand un peuple civilisé devient maître d'un peuple placé au plus bas degré de la civilisation. Ici le vaincu court le danger d'être absolument écrasé par le vainqueur et de disparaître du sol qui l'a vu naître. Le vainqueur civilisé ne consi

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