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n'avait point paru à Rome; que ceux qui servaient avec lui attestaient qu'il était resté constamment sous les drapeaux, sans prendre de congé. Si l'on contestait ces faits, un grand nombre de citoyens proposaient en leur nom un juge à Volscius. Il n'osait s'exposer à cette épreuve, et l'unanimité de toutes ces dépositions rendait sa condamnation aussi certaine que l'avait été, sur son témoignage, celle de Céson. Les tribuns la retardaient, en déclarant qu'ils ne souffriraient point que les questeurs tinssent les comices pour juger l'accusé, avant qu'on les eût assemblés pour la loi. Ainsi les deux questions traînèrent jusqu'à l'arrivée des consuls. Après leur entrée triomphale avec leur armée victorieuse, le silence des tribuns sur la loi fut regardé comme un aveu de leur défaite. Mais, comme on approchait de la fin de l'année, et qu'ils aspiraient à un quatrième tribunat, ils n'avaient abandonné la défense de la loi que pour porter tous leurs efforts sur la lutte des élections; et, malgré l'opposition des consuls, qui combattirent leurs prétentions avec la même ardeur que la proposition d'une loi attentatoire à leur dignité, la victoire demeura aux tribuns. Cette même année les Èques demandèrent la paix et l'obtinrent. Le cens, commencé l'année précédente, fut terminé, et l'on fit la clôture du lustre. C'était le dixième depuis la fondation de Rome. Le dénombrement offrit cent dix-sept mille trois cent dix-neuf citoyens. Ce consulat fut aussi glorieux à Rome que dans les camps. On avait conquis la paix au dehors, et si l'état ne jouit pas dans l'intérieur d'une tranquillité parfaite, il fut moins agité que dans d'autres circonstances.

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XXV. L. Minucius inde et C. Nautius consules* facti duas residuas anni prioris caussas exceperunt. Eodem modo consules legem, tribuni judicium de Volscio inpediebant sed in quæstoribus novis major vis, major auctoritas erat. Cum M. Valerio, Valerii filio, Volesi nepote, quæstor erat T. Quinctius Capitolinus, qui ter consul fuerat. Is, quoniam neque Quinctiæ familiæ Caso, neque reipublicæ maximus juvenum restitui posset, falsum testem, qui dicendæ caussa innoxio potestatem ademisset, justo ac pio bello persequebatur. Quum Virginius maxime et tribuni de lege agerent duum mensium spatium consulibus datum est ad inspiciendam legen ut, quum edocuissent populum, quid fraudis occultæ ferretur., sinerent deinde suffragium inire: hoc intervalli datum res tranquillas in urbe fecit. Nec diuturnam quietem Æqui dederunt: qui, rupto fœdere, quod ictum erat priore anno cum Romanis, imperium ad Gracchum Clœlium deferunt: is tum longe princeps in Æquis erat. Graccho duce in lavicanum agrum, inde in tusculanum, hostili populatione veniunt, plenique prædæ in Algido castra locant. In ea castra Q. Fabius, P. Volumnius, A. Postumius, legati ab Roma, venerunt questum injurias, et ex fœdere res repetitum eos quorum imperator, « quæ mandata habeant ab senatu romano, ad quercum jubet dicere :

* U. C. 296. A. C. 456.

XXV. L. Minucius et C. Nautius, nommés consuls, reprirent les deux affaires que n'avait point terminées l'année précédente. Ils s'opposaient à la présentation de la loi, comme les tribuns au jugement de Volscius; mais les nouveaux questeurs avaient plus d'énergie, plus d'ascendant. M. Valerius, fils de Valerius, petit-fils de Volesus, partageait cette dignité avec T. Quinctius Capitolinus, qui avait été trois fois consul. Ce dernier ne pouvant rendre Céson à sa famille, ni à la république le plus illustre des jeunes patriciens, s'était fait un devoir de se déclarer ouvertement l'ennemi du faux témoin dont la déposition avait empêché un innocent de se défendre. Comme Virginius et les tribuns insistaient toujours sur leur loi, on donna aux consuls deux mois pour l'examiner, et montrer au peuple le piège qu'elle cachait, après quoi ils ne devaient plus s'opposer à ce qu'on la mît aux voix. Ce délai ramena la tranquillité dans Rome; mais les Èques ne la laissèrent pas long-temps en repos. Ils rompent le traité conclu l'année précédente, et défèrent le commandement à Gracchus Cloelius, le personnage le plus considérable de leur nation. Sous sa conduite, ils viennent dévaster le territoire de Lavice, puis celui de Tusculum, et, chargés de butin, campent sur l'Algide. Bientôt arrivent dans ce camp Q. Fabius, P. Volumnius, et A. Postumius, envoyés de Rome pour se plaindre de cette agression injuste et demander réparation aux termes du traité. Le général des Èques leur dit d'exposer la mission dont les avait chargés le sénat à un vaste chêne, dont l'ombrage épais dominait sa tente. Un des ambassadeurs, en se retirant, prit la parole: «Oui, dit-il, que ce chêne sacré, que tous les dieux sachent que c'est vous qui avez rompu le traité; qu'ils entendent aujourd'hui nos

se alia interim acturum : » quercus ingens arbor prætorio inminebat, cujus umbra opaca sedes erat. Tum ex legatis unus abiens, «et hæc, inquit, sacrata quercus, et quidquid deorum est, audiant fœdus a vobis ruptum nostrisque et nunc querelis adsint, et mox armis; quum deorum hominumque simul violata jura exsequemur. » Romam ut rediere legati, senatus jussit, alterum consulem contra Gracchum in Algidum exercitum ducere: alteri populationem finium Æquorum provinciam dedit. Tribuni suo more inpedire delectum : et forsitan ad ultimum inpedissent; sed novus subito addi

tus terror est.

XXVI. Vis Sabinorum ingens prope ad moenia urbis infesta populatione venit fœdati agri, terror injectus urbi est. Tum plebs benigne arma cepit : reclamantibus frustra tribunis, magni duo exercitus scripti: alterum Nautius contra Sabinos duxit : castrisque ad Eretum positis, per expeditiones parvas, plerumque nocturnis incursionibus, tantam vastitatem in sabino agro reddidit, ut, comparati ad eam, prope intacti bello fines romani viderentur. Minucio neque fortuna nec vis animi eadem in gerendo negotio fuit: nam, quum haud procul ab hoste castra posuisset, nulla magnopere clade accepta, castris se pavidus tenebat. Quod ubi senserant hostes, crevit ex metu alieno, ut fit, audacia : et, nocte adorti castra, postquam parum vis aperta profecerat,

plaintes, comme bientôt ils protégeront nos armes, quand nous poursuivrons la vengeance des droits du ciel et de la terre indignement violés.» Au retour des ambassadeurs, le sénat ordonna que l'un des consuls marchât sur l'Algide contre Gracchus, et chargea l'autre de dévaster le territoire des Eques. Les tribuns s'opposèrent, suivant leur usage, aux levées, et auraient fini peutêtre par les empêcher, quand un nouveau danger se montra tout à coup.

XXVI. Une nuée de Sabins vint porter le ravage presque jusqu'aux portes de Rome. La dévastation était dans la campagne, la terreur dans la ville. Le peuple prit docilement les armes, et, malgré l'opposition des tribuns, on leva deux grandes armées. Nautius conduisit l'une contre les Sabins. D'Eretum, où il avait établi son camp, il désola si vivement leur territoire par de petits détachemens, envoyés le plus souvent pendant la nuit, que celui de Rome, comparé au leur, semblait respecté par guerre. La fortune et le courage d'esprit manquèrent à Minucius dans la conduite de son expédition. Il avait placé près de l'ennemi son camp, où, sans avoir essuyé aucun échec considérable, la crainte le tenait enfermé. A peine les ennemis s'en furent-ils aperçus, que leur audace s'accrut, comme c'est l'ordinaire, de toute la timidité de leur adversaire. Ils l'attaquent de nuit; mais, comme ils avaient obtenu peu de succès, ils emploient la journée

la

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