mais prefqu'à chaque instant de notre vie, fur-tout dans les tentations & la fréquentation des Sacremens: nous ne devons jamais ceffer de prier Dieu, de nous donner & d'augmenter en nous ces précieufes vertus, qui font le germe de toutes les autres. Les Apôtres, quoique témoins des miracles de leur divin Maître, quoique nourris continuellement du pain de vie, le Luc. cap. 17. fupplioient toujours d'augmenter en eux la foi. S. Paul, en écrivant aux Romains, demandoit à Dieu qu'il le comblât de paix & de joie dans la foi, & que fon efpérance (c'est-à-dire la charité) s'accrût toujours de plus en plus par la vertu & la puissance du S. Efprit. Dans l'Epître aux Theffaloniciens, redouble fes prières, pour obtenir que Dieu dirige leurs œuvres dans l'amour de Dieu & la patience de J. C. L'idée que je donne de ces trois fublimes & importantes vertus, eft trop légère pour 13. Rom, 15. Theff. c. 3. il ne pas faire defirer que les Maîtres de la doctrine chrétienne les traitent dans l'étendue qu'elles méritent & les faffent connoître aux fidèles dans tout leur détail; cependant, je vais en donner une explication fuccinte dans les chapitres fuivans. CHAPITRE VII. DIEU nous a révélé un grand nombre de vérités par fes Prophètes, & principalement par fon divin Fils & fes Apôtres: les unes regardent fes attributs infinis & la vie de notre Sauveur; les autres ont rapport à nos actions, felon qu'elles font méritoires ou condamnables. Toutes ces vérités, telles que nous les recevons de l'Eglife, doivent être fermement crues par tout Chrétien; puifque Dieu, qui eft la vérité même, ne peut nous tromper. و C. 20. 29. dans S. Jean: Heureux ceux qui n'ont point vu & qui cependant ont cru. Paroles qui nous regardent visiblement, puifque nous fommes nés dans des temps poftérieurs à fes miracles & à fa prédication. Mais dans quel abîme d'incrédulité notre vain & foible orgueil n'eft-il pas capable de nous jeter? Les Chrétiens mêmes les plus folidement affermis dans le bien, voyent de temps en temps s'élever des nuages qui obfcurciffent leur foi. Quant aux gens peu inftruits, mais qui gémiffent de l'affoibliffement de leur foi; je crois que le moyen le plus court de diffiper l'orage, eft de réciter courageusement le Symbole des Apôtres, & de former un Acte de foi contraire à la tentation qu'ils éprouvent. Ils peuvent aifément encore trouver une nouvelle force dans la réflexion, s'ils penfent au nombre prodigieux de Saints & d'Efprits fublimes qui, quoique verfés dans toutes les fciences humaines, ont cru ces mêmes dogmes qu'ils feroient tentés de rejeter, & en ont toujours fait, jusqu'à nos jours, la règle invariable de leur vie. Comment un ignorant pourroitil douter de vérités que des gens qui réuniffent tous les genres de favoir, ont toujours regardées comme indubitables? Au refte, les efprits les plus pénétrans & les plus élevés, fentent aisément les preuves folides & inébranlables de la Religion naturelle & révélée, pourvu qu'ils foient dégagés 1 de l'intérêt des paffions, & que les goûts réprouvés par la Religion, ne leur faffent pas fecouer le joug de la foi, pour jouir de la liberté la plus pernicieufe & la plus déraisonna ble. Pour peu qu'on veuille faire attention aux miracles qui ont fcellé la Doctrine de J. C. à l'accompliffement des prophéties dans fa perfonne, à l'établissement de l'Eglife, & fur-tout à cette morale fi noble, fi pure, fi défintéreffée, fi fort au-deffus de celle du Paganisme; morale qui eft à la portée de tout le monde, & feule capable de nous rendre heureux dans cette vie & dans l'autre; il eft impoffible à des traits auffi marqués, de ne pas reconnoître que la loi de J. C. nous eft venue du Ciel; la lecture feule des faints Evangiles, le ton qui y règne, ainfi que dans les admirables Epîtres de S. Paul & des Apô |